Vainqueur de la Vuelta après avoir porté le maillot rouge pendant 19 jours, Chris Froome a prouvé,plus que jamais, sa capacité à dominer une course de trois semaines de bout en bout.

Meilleur que ses pairs

Au cours de l’année 2017, Chris Froome a porté le maillot de leader pendant 34 jours (15 sur le Tour, 19 sur la Vuelta). Le Britannique a ainsi battu le record d’Eddy Merckx en 1978 (33 jours), ce qui vous classe le bonhomme. On comprend même pourquoi il peut agacer le public. A chaque prise de pouvoir, c’est parti pour deux semaines de leadership presque incontesté au bout desquelles il connaît les joies d’une victoire finale. Parmi les treize coureurs à avoir remporté au moins quatre grands tours, il est celui qui porte le maillot de leader le plus longtemps au cours de ses victoires. Si on prend en compte tous les maillots de leader endossés (sans retenir le résultat à l’arrivée), le coureur de la Sky figure désormais dans le top 5 de l’histoire, devant le néo-retraité Alberto Contador.


La patte Sky

Le succès de Froome est bien évidemment dut à la qualité des hommes qui l’ont accompagné au cours de ses périples. Même à l’époque Bradley Wiggins, l’équipe britannique a imposé un style. Quand Vincenzo Nibali gagne un grand tour, il alterne entre la victoire écrasante (Tour 2014) et celle à l’arrachée (Giro 2016). Chez Sky, on n’a jamais remporté une course de trois semaines sans porter la tunique pendant au moins deux semaines. Les 19 jours en rouge sur la Vuelta sont également une première depuis Laurent Jalabert en 1995 (Tony Rominger avait fait le grand chelem en 1994).


La gestion des écarts

Pour justifier une telle régularité, il faut regarder du côté des écarts. Excellent rouleur, Froome n’est jamais lésé sur les exercices chronométrés souvent organisés en début de grand tour. Il a aussi montré sa capacité à résister sur des terrains qui ne lui étaient pas favorables (l’étape des pavés sur le Tour 2015, un an après son abandon sur le même profil). Quand les planètes s’alignent, il a les moyens d’arriver sur les étapes de montagne sans accuser de déficit conséquent. Sur ces cinq succès dans les grands tours, Froome n’a passé que trois jours avec plus d’une minute de retard sur la tête de course. Une donnée à relativiser car il s’agissait de Greg Van Avermaet, incapable de donner le change dans les longues ascensions, et qu’il n’avait que quelques secondes de retard sur ses potentiels adversaires. Contrairement à d’autres, Froome, c’est toujours placé, toujours gagnant.


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