Le voilà enfin leader. Sur le papier, Vincenzo Nibali sera son lieutenant. Rien que ça. Fabio Aru a pris du galon et doit désormais mener l’équipe Astana sur le Tour. C’est la première fois qu’il se voit confier une telle responsabilité. Mais il espère bien, dès son premier essai, remporter le gros lot.

Il a fallu à Fabio Aru très peu de temps pour se hisser au sommet. Le Giro 2013 avait été l’occasion de prendre la température, et dès sa deuxième participation à une épreuve de trois semaines, le transalpin avait su se montrer bouillant. Il n’a en effet cessé de progresser, toujours dans les premières positions : troisième du Giro 2014, puis deuxième l’année suivante, et enfin vainqueur sur la Vuelta, il y a moins d’un an. Il n’y a que le Tour d’Espagne 2014 qui ait marqué dans son parcours un léger coup d’arrêt. Il n’avait alors pas réussi à venir jouer les trouble-fêtes entre Contador, Froome, Rodriguez et Valverde – du moins au général. Un plateau tellement relevé que malgré tout, personne ne lui en a voulu. En revanche, presque deux ans plus tard, l’Italien n’est plus le même. Cette fois, il n’observera pas les cadors depuis le groupe des poursuivants. Il veut se mesurer à eux.

Être au sommet tout de suite est réservé à une espèce de coureurs très rares. Contador et Quintana en font partie. Pas les autres, si l’on en croit les chiffres. Il faut emmagasiner de l’expérience avant de pouvoir briller sur une épreuve de trois semaines. S’il n’a pour le moment pas connu le Tour de France, Aru a accumulé ces connaissances sur les autres grands tours. Et il arrive sur la Grande Boucle avec quelques certitudes. Une victoire, déjà, sur les routes espagnoles. Et une certaine similitude avec Froome et Nibali, les deux derniers vainqueurs du Tour, qui eux aussi ont connu une montée en puissance linéaire avant de monter sur la plus haute marche du podium à leur sixième grand tour achevé. C’est peut-être aussi le destin de l’Italien.

Qu’il parvienne ou non à ses fins au classement général, le Sarde saura persévérer. Sur chaque grand tour, c’est d’ailleurs par son panache qu’il a brillé, au-delà même de ses résultats à l’arrivée. Sur la Vuelta 2014, s’il était resté loin du podium à Madrid, il n’avait cessé de dynamiter la course, allant chercher deux succès de prestige en haute montagne. Idem sur son dernier Giro, l’an dernier, où dans l’incapacité de faire chuter Contador, il avait néanmoins décroché deux bouquets. Enfin, lors du Tour d’Espagne qu’il a remporté à la fin de l’été dernier, il n’a pas levé les bras, mais a offert un grand spectacle pour aller récupérer un maillot rouge accroché aux épaules de Tom Dumoulin. Quoi qu’il arrive en juillet, on peut donc être sûrs d’une chose : Aru sera là et ne lâchera rien.

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