Dimanche, sur Gand-Wevelgem, la première ascension du mont Kemmel a semblé fatale aux chances de victoire de John Degenkolb. Pourtant, 70 kilomètres plus loin, l’Allemand de l’équipe Trek est passé tout près de la victoire. À une semaine du Tour des Flandres et deux de Paris-Roubaix, l’ancien vainqueur de l’Enfer du Nord est-il redevenu un favori des flandriennes ?
Vivre pour les flandriennes
Certes, John Degenkolb n’est plus le coureur qui avait signé un extraordinaire doublé Milan-San Remo et Paris-Roubaix en 2015, inédit depuis Sean Kelly en 1986. Mais les faits sont là : avec sa deuxième place hier, sur Gand-Wevelgem, l’Allemand a signé sa meilleure performance sur une flandrienne depuis quatre ans. Entre temps, il a été bien sûr victime d’un grave accident de la route en Espagne début 2016, qui l’a grandement freiné dans sa progression et privé des meilleures années de sa carrière. À déjà trente ans, Degenkolb aperçoit enfin la sortie du tunnel.
Car malgré sa victoire d’étape sur le Tour de France l’an dernier et ses places d’honneur en 2017 sur plusieurs monuments (7e du Milan-San Remo et du Ronde, 10e de Paris-Roubaix), John Degenkolb rêve ouvertement dans les médias de remporter le Tour des Flandres (7e en 2015 et 2017) et Paris-Roubaix. Sa victoire sur les pavés de Roubaix en 2015 était « un rêve devenu réalité », selon ses propres mots. Cet hiver, l’Allemand est même devenu l’ambassadeur de l’association « Les Amis de Paris-Roubaix », et se déclarait « très fier de redonner quelque chose à la course à laquelle je dois tant ».
Lâché dans le Kemmel, deuxième à Wevelgem
Terminer deuxième de Gand-Wevelgem est donc un premier pas vers un retour au premier plan, celui devant lequel Degenkolb s’imagine. Mais avant de partir en conquête du Ronde ou de l’Enfer du Nord, l’Allemand avait besoin d’un peu de confiance. Le résultat de ce week-end lui apporte, malgré un scénario de course plus compliqué qu’il ne l’aurait espéré. D’abord parti à l’avant dans un groupe de vingt avec trois de ses coéquipiers, à plus de 150 kilomètres de l’arrivée, Degenkolb avait été lâché dans la première ascension du mont Kemmel.
Face aux accélérations de Sagan, Van Aert et compagnie, l’Allemand était dans le dur et aurait pu totalement perdre pied. « Quand ça a commencé à monter, j’étais mort, explique-t-il à CyclingNews. Je me battais avec moi-même pour m’accrocher à ce groupe ». Mais finalement lâché et repris par dans le peloton, l’ancien lauréat de la course (2014) s’est accroché et a pu participer à l’emballage final, seulement battu par Alexander Kristoff.
La fraîcheur après 250 kilomètres de course
Pouvait-il regretter ses cartouches perdues en cours de course ? « Je ne sais pas, débriefait-il après la ligne d’arrivée. C’est vrai que j’ai beaucoup donné pour rester en tête, mais je ne pense pas que Kristoff se marrait à l’arrière. » Après l’attaque de Stuyven à dix kilomètres du but, la Trek n’a pas pu aider l’Allemand dans le final, qui était pourtant sa meilleure chance au sprint. Mais Degenkolb s’est débrouillé seul : « Au départ, je me concentrais sur Elia Viviani. Je ne me suis pas laissé enfermer sur la gauche, j’ai réussi à me déporter sur la droite et à garder de la vitesse, mais Alexander Kristoff était le plus fort. » L’ancien vainqueur d’étape sur le Tour était encore lucide. Une preuve de sa belle forme, après 250 kilomètres de course et de nombreux efforts fournis.
Si la victoire n’était pas au rendez-vous ce dimanche, Degenkolb a surtout retrouvé le bonheur de courir sur les routes flamandes. « Ce n’est pas grave, je me suis éclaté ce dimanche, dans ce vent typiquement flamand, avec tous ces pavés, ces monts et cette poussière. » C’est dans cette joie retrouvée que l’Allemand puisera ses forces pour les deux grands rendez-vous qui s’approchent. Et peut-être, enfin retoucher le haut du pavé.
Le classement peut etre trompeur, Dekengolb a été laché, ce qui lui a ensuite permis de rester dans les roues pour sprinter à l’arrivée, pas mal d’autres coureurs ont fait bien plus d’efforts que lui . dans une course plus « classique », il ne faisait pas dans les 10 premiers
C’est justement ce paradoxe qui est intéressant. Mais mine de rien, il est dans le bon coup à l’origine, il suit le rythme infernal imposé, craque dans le Kemmel, se fait rattraper mais s’accroche au peloton, pour au final faire un bon sprint (mieux placé au départ, il aurait pu jouer la gagne). ça reste une excellente performance, loin de quelqu’un d’usé comme on aurait pu le craindre au moment où il a été lâché.
Son équipe et surtout lui ont couru assez intelligemment. Au final, du groupe des vingt partis à 150 kilomètres de l’arrivée, c’est lui le mieux classé, si je ne me trompe pas !
J’espère qu’il claquera à nouveau une très grosse classique.
Après toute les galères qu’il a eu , il n’était même pas sur de pouvoir retrouver le top niveau c’est une bonne chose de le revoir à nouveau avec les meilleurs . Il a bossé dure pour revenir plus fort . il a eu beaucoup de courage . A mon avis il devrait être mieux pour Roubaix qu’au Ronde .
Degenkolp, Trentin, Kristoff,ces sprinteurs « en force » sont bien là. Manque Demare.
Je me rappelle un débat en début d’année sur le meilleur sprinteur français. J’avais écrit qu’il étaient tous, pour moi, dans un second niveau, ce qui n’avait pas trop plu à certain. Le constat est là, début avril ( bien évidemment je ne classe pas Alaphilippe comme sprinteur, il est au delà de cette qualification).
Si on fait le bilan du début de saison, vous avez tout à fait raison mais si on fait le bilan de ce qu’ils ont déjà accompli, c’est beaucoup moins évident. Kristoff semblait très loin de son meilleur niveau ces dernières années et il le retrouve contrairement à Démare qui n’est clairement pas bien en ce début de saison.
Avec votre raisonnement, on peut aussi dire que Valgren est un coureur très médiocre (inexistant depuis le début de saison) et que Sagan est un bon coureur sans plus. Je pourrais multiplier les exemples mais vous voyez où je veux en venir.
Une carrière n’est pas linéaire. Trentin est d’ailleurs étincelant depuis deux ans mais il ne compte qu’une vingtaine de victoires pro à son actif même si beaucoup sont de belles victoires.
On est d’accord, le bilan du printemps n’est pas celui de l’automne , surtout quand les trois grands tours seront passés. Mais ce début de saison morose démontre que la sonnette d’alarme est tirée. Si Demare n’est pas un cas désespéré, loin de là, lBouhanni et Coquard peuvent ils se permettre une nouvelle saison loupée? Le redressement doit impérativement survenir cette année.Les Sarreau, Boudat, Barbier; Hofstetter, ne sont pas encore aptes à gagner en World Tour, Venturini a l’air de s’en rapprocher tandis que Laporte , semble t’il malade, ne répond pas pour l’instant aux attentes placées en lui. Espérons que la vapeur sera vite renversée.
Par ailleurs il y a trois ex grands qui semblent plus près de l’enterrement que d’une résurrection: Greipel, Kittel, Cavendish. A moins d’un miracle?
Force est de constater que les trois sprinters francais (Demarre, Bouhanni, Coquard) qu’on esperait voir au meilleur niveau mondial il y a 2-3 ans, sont plutôt en régression. Maintenant, ce n’est pas irrémédiable, le niveau d’un coureur peut fluctuer dans sa carrière, particulièrement pour les sprinters. Personnellement je pense tout de même que Démarre fera une saison très honorable. Je suis bien moins optimiste pour Coquard et Bouhanni.
Espérons que Laporte et Sarreau continuerons leur progression
sacré riton