Le cyclisme est sur pause depuis la fin de Paris-Nice. Si l’UCI n’a pas encore annoncé de date officielle de reprise, attendant ainsi de voir comment évolue la pandémie de coronavirus à travers le monde et l’Europe, il se murmure que la saison pourrait reprendre avec le Critérium du Dauphiné. Cette saison, déjà exceptionnelle dans son script, pourrait être allongée jusqu’au 1er novembre pour que l’UCI puisse attribuer des nouvelles dates aux épreuves reportées. Nous nous sommes pris au jeu et nous avons essayé d’imaginer minutieusement le contenu de ce calendrier 2020. Si la marge de manœuvre est aussi réduite que l’intervalle temporel est ténu, l’exercice est riche en enseignements. Le plus important d’entre eux : oui, toutes les épreuves majeures reportées peuvent être reprogrammées. Mais alors, comment s’y prendre ?
Certaines dates demeurent intouchables à nos yeux. Dans le cas où la saison reprendrait bien avec le Dauphiné et se poursuivrait normalement, il s’agit du Tour de France, du Tour d’Espagne et des deux championnats (d’Europe et du monde). Modifier les dates de ces épreuves serait beaucoup trop difficile en matière de logistique. Précision qui a son importance, le Tour de Romandie n’a pas été reporté mais bien annulé. Le parcours de cette année sera conservé tel quel pour l’édition 2021. Nous noterons également que le Tour de Californie n’aura pas lieu cette année, non pas en raison du Covid-19, mais bien à cause de difficultés financières que rencontre l’organisateur.
Nota bene : pour plus de lisibilité, les Monuments et les grands tours sont en gras.
Juin (aucune modification) :
Critérium du Dauphiné : 31 mai au 7 juin
Tour de Suisse : 7 au 14 juin
Mont Ventoux Dénivelé Challenge : 8 juin
Tour de Belgique : 10 au 14 juin
Route d’Occitanie : 11 au 14 juin
Championnats nationaux : 18 au 21 juin
Tour de France : 27 juin au 19 juillet
Tour d’Autriche : 27 juin au 3 juillet
Juillet :
Tour de Pologne : 5 au 11 juillet
Tour de Catalogne : 13 au 19 juillet
La Panne : 15 juillet
GP E3 : 17 juillet
Gent-Wevelgem : 19 juillet
Tour de Turquie : 19 au 26 juillet
A Travers la Flandre : 22 juillet
Clasica San Sebastian : 25 juillet
Tour des Flandres : 26 juillet
Tour du Pays-Basque : 27 juillet au 1er août
Tour de Burgos : 28 juillet au 1er août
Août :
Paris-Roubaix : 2 août
Tour de l’Utah : 3 au 9 août
Flèche Brabançonne : 5 août
Course Arctique de Norvège : 6 au 9 août
Amstel Gold Race : 9 août
Flèche Wallonne : 12 août
Tour d’Espagne : 14 août au 6 septembre
Liège-Bastogne-Liège : 16 août
Tour d’Allemagne : 20 au 23 août
Bretagne Classic : 23 août
Tour des Alpes : 26 au 30 août
BinckBank Tour : 30 août au 5 septembre
Nous prenons le parti de replacer fidèlement le planning World Tour du Tour de Catalogne à Liège-Bastogne-Liège, prévu à l’origine entre le 23 mars et le 26 avril, du 13 juillet au 16 août. Nous ferons remarquer que, pour la première fois depuis que le Tour d’Espagne a été placé en été (en 1994), il y aurait un chevauchement entre un grand tour et un monument, en l’occurrence ici Liège-Bastogne-Liège. Cette conséquence est malheureusement inévitable en cette année particulière. Le Tour de Pologne reste ici à ses dates initiales, tout comme la Bretagne Classic ou le Tour de Burgos par exemple, qui sera lui impacté sportivement par sa concurrence avec la communauté autonome voisine, le Pays-Basque – mais les deux courses peuvent logistiquement se courir au même moment.
Dans cette configuration, les coureurs du Tour de France sont en mesure de participer aux monuments pavés, et si les tours de Catalogne et surtout du Pays-Basque gardent bien leur fonction de terrain d’entrainement des classiques ardennaises, ils deviennent aussi une possible préparation au Tour d’Espagne. Enfin, le BinckBank Tour est avancé d’une journée. Cette modification n’est pas impérative, mais elle permettrait de soulager le calendrier World Tour de début septembre, avec possiblement trois épreuves labélisées World Tour qui auraient lieu le dimanche 6 septembre.
Septembre :
Tirreno-Adriatico : 6 au 12 septembre
Championnat d’Europe CLM : 10 septembre
GP de Québec : 11 septembre
Championnat d’Europe : 13 septembre
GP Montréal : 13 septembre
Tour de Wallonie : 14 au 18 septembre
Tour du Luxembourg : 15 au 19 septembre
Championnat du monde CLM : 20 septembre
Championnat du monde : 27 septembre
Tour d’Emilie : 28 septembre
Trois Vallées Varésines : 29 septembre
Milan-Turin : 30 septembre
Octobre/novembre :
Tour du Yorkshire : 1er au 4 octobre
Tour d’Italie : 2 au 24 octobre
Paris-Bourges : 7 octobre
GP de Francfort : 7 octobre
Paris-Tours : 10 octobre
Classique d’Hambourg : 10 octobre
Tour de Grande-Bretagne : 11 au 18 octobre
Tour du Guangxi : 15 au 20 octobre
Ride London Classic : 21 octobre
Milan-Sanremo : 25 octobre
Strade Bianche : 28 octobre
Tour de Lombardie : 1er novembre
Dans ce scénario privilégié, le plus difficile a été de trouver une place pour le Tour d’Italie. Si l’on part du principe qu’il a bien lieu, avec un départ de Hongrie ou avec un parcours modifié, un commencement début octobre semble être la seule date possible : le Giro prendrait ainsi place quatre semaines après la fin du Tour d’Espagne, soit l’écart exact entre le Tour de France et ce même Tour d’Espagne. Cela nécessite une multitude de petits aménagements annexes, pour que les autres épreuves (monuments, semi-classiques italiennes, courses britanniques, françaises et allemandes, etc) s’inscrivent dans le calendrier et ne se marchent pas dessus à outrance. La perspective d’un trident final Milan-Sanremo, Strade Bianche, Tour de Lombardie est alléchante. Si les amateurs de belles images peuvent déplorer que Paris-Roubaix ne se déroule pas sous la pluie automnale, ils se consoleront en pensant à l’éventualité de Strade Bianche dans la boue.
Construire un calendrier n’est évidemment pas aussi simple, mais nous avons essayé de prendre en compte tous les aspects : rapprochement géographique entre les épreuves, possibilité de déplacement de certaines courses, laisser le soin à l’Italie de panser ses plaies avant de penser au sportif, respecter une forme de cohérence globale, etc. Toutes les épreuves majeures de la saison peuvent donc théoriquement avoir lieu cette année (à condition d’une reprise au Dauphiné), mais une telle organisation reste un sacré casse-tête logistique et nous pousse à déplacer des courses, parfois de quelques semaines, souvent de quelques jours. À défaut de concocter un calendrier parfait, nous avons tenté de créer le moins pire et de trouver le fragile point d’équilibre. Mais si l’exercice est divertissant, ne nous voilons pas la face : il y a tout de même de grands risques que certaines courses phares passent à l’as et que nous nous retrouvions avec une saison rognée.
belle proposition! Nous verrons ce que l’UCI fera, mais je doute qu’autant de courses soient reprogammées
Cyclingnews a lui-aussi proposé un calendrier post Covid-19 (mais sans Critérium du Dauphiné dans leur tableau récapitalitif, même si dans l’article ils parlent bien d’une course maintenue) : https://www.cyclingnews.com/features/could-this-be-the-new-post-coronavirus-mens-worldtour-calendar/
Très intéressant, néanmoins je pense que cela ne sera pas possible.
Matteo Trentin a fait une proposition farfelue certe mais que je trouve intéressante toute fois.
Les trois grand en un seul 7 étapes en Italie, 7 en Espagne et 7 en France.
Bien sûr cela serais complètement fous et difficile pour chaque partie de ce mettre d’accord pour une tel organisation, mais je pense ce serais le seul moyen d’alléger un calendrier qui sera déjà bien trop chargé pour 3 grands tour.
L’idée de Trentin est belle, mais je pense qu’elle deviendrait envisageable que si la situation sanitaire ne s’améliore pas jusqu’en juin-juillet. Car par exemple si ASO peut avoir 3 semaines de Tour de France et 3 semaines de Vuelta, et tous les revenus qui vont avec (surtout en cette année particulière), difficile de se contenter d’un grand tour unique.
a mon avis c’est impossible en termes d’organisation
le vainqueur d’une telle épreuve risque de passer aux oubliettes de l’histoire, or l’on sait que les coureurs sont légitimement sensibles aux victoires dans les monuments et ce que cela représente dans le regards des autres. Gagner un tour de france même raccourcis aura plus de valeur qu’une épreuve organisée une fois, et qui aura du mal a être reconnue comme grandiose dans les palmares qui s’inscrivent dans la mémoire collective.
Est-ce qu’on conseillera aux équipes qui participeront au Tour de Lombardie le 1er novembre d’emporter des lampes frontales au cas où le rythme de la course soit un peu lent et que les derniers concurrents franchissent la ligne d’arrivée en toute fin d’après-midi ?
Je salue l’exercice de style mais je suis convaincu de son utopie
Je doute fort que le tour de catalogne accepte de se dérouler dans l’ombre du tour de France tout comme,toujours en Espagne, de voir les tours voisins de burgos et du pays basque se dérouler en même temps même remarque pour les tours de Luxembourg et de wallonie .
En outre les coureurs avaient déjà leur planning de compétition bien établi avec les courses existantes. Le fait d’être a l’arrêt 3 mois ne pourra cependant pas les faire courir deux fois plus d’épreuves quand tout redemarera. On pourrait par contre rallonger la saison jusqu’au 10 novembre pourquoi pas?
Et sans doute certains seront tentés cette année par les cyclocross!
Mais on appréciera d’autant plus la saison 2021!
Pour moi un element clef est simple; pas la peine de tirer des plans tant que ce terrible fleau ne sera pas jugulé mondialement. On peut certe espérer que ca se fasse rapidement mais qu´en est il concretement de cette bombe à retardement qui va peter entre autre en Asie du Sud Est, en Afrique, aux States, en Amerique du Sud; le probleme etant que l´hyper population chinoise a envahie depuis belle lurette tous les pays au monde sans grandes dificultés ni controle strict des gouvernements; ils sont puissants, partout, et leur virus ont naturelement joyeusement voyagé avec eux . On peut penser raisonnablement que les choses vont prendre plus de temps que qqs semaines ou que qqs mois . On entre dans une periode de survie; pas dans un remaniement d´un calendrier sportif; soyons clair .. je pense que la saison est pliée et que comme le souligne si justement Romain Bardet;, il est important de suivre les consignes de confinement et de faire notre part d´action civique plutot que de se projeter dans un calendrier d´epreuves sportives qui n´ont plus leurs places dans ce drame mondial qui gonfle et dont personne ne sait encore quelle en sera l´issue… Lire la suite »
En attendant, d’en savoir plus sur l’évolution de la pandémie et le calendrier cycliste il ne nous reste plus qu’à faire des petits tours de vélo à proximité du domicile. Ah non ! on me dit dans l’oreille que c’est interdit, car trop dangereux niveau contagion. Ne reste que la possibilité de courir car le Covid19 ne se transmet pas en courant visiblement…
on demande au cycliste de ne pas prendre leur vélo a cause des éventuelles chutes qui pourraient vous envoyer dans des hosto déja surchargés. ça n’ a rien avoir avec la contamination. d’ailleurs les équipes pro qui ne sont pas venues sur Paris Nice, leur préocupation étaient surtout au niveau des hopitaux. On peut en effet penser qu’ une chute de vélo peut être plus grave qu’une entorse pendant que l’on coure.. En même temps on peut chuter , même chez soi !
Pour le tour je vois bien Dumoulin l’emporter haut la main ! devant Kruijvick et van der Poel, a moins que Richie Porte ne soit pas confiné… Plus sérieusement le report d’ un mois du tour de france me parait quand même plus équitable . Quand a savoir s’il faut courir le tour même en mode confiné, perso je suis pour, d’abord pour le moral de tous et ensuite j’ai du mal a croire que les sponsors soient heureux de savoir qu’ils payent des cycliste comme Sagan ou julian, pour rester chez eux. Si les conditions sanitaires sont réunies et que l’on peut garantir aux cyclistes une protection maximale, pourquoi ne pas faire le tour en mode confiné. d’autant que les étapes de plats auront quand même du public sur le bord des routes. et si pour une fois il n y a pas de spectateurs sur les montées c’est quand même un moindre mal. La vie ne doit pas s’arreter, et les gens auront besoin de vivre du rêve.
je retire kruisjvick il vit a Monaco ! le pauvre… donc il ne peut pas rouler. quelqu’un sait t’il combien de sportifs vivent a Monaco ? la densité de sportifs de haut niveau sur le rocher doit être exceptionnelle ! je plaisante bien entendu, d’autant que tous y vivent pour la vue
Je ne crois pas une seconde à ce calendrier en mode “on fait tout rentrer au chausse-pied”. Pour moi, le scénario le plus réaliste est d’annuler le Giro et la Vuelta, et de déplacer le Tour en fin d’été. Le début d’été doit être une phase de rodage avec toutes les courses d’une semaine pour préparer le Tour. On ne garde que le Tour car c’est l’épreuve phare et on déplace les classiques à l’automne. S’il faut garder les 3 grands tours, il faut qu’ils se déroulent en même temps, mais je n’y crois pas. Et les classiques du Nord en été, je trouve que ça perd de son charme. En octobre, ça aurait du sens et on aurait un beau bloc de courses d’un jour avec les Mondiaux et le Tour de Lombardie.
Cela me fait penser au pauvre Mads Pedersen qui ne peut pas courir avec son beau maillot arc en ciel…
La situation l’exige bien entendu, mais ce titre de champion de monde, bien qu’éternel, doit être vécu le plus intensément l’année que l’on vit avec le maillot sur les épaules.