Au terme de cette première arrivée en altitude, la Chronique du Vélo distribue les notes. Derrière Fabio Aru, premier de la classe , dont la copie parfaite mérite le dix, il y a eu de belles ascensions et des beaucoup moins efficaces.

Dan Martin : 09/10

L’Irlandais est un superbe puncheur, cela ne fait aucun doute. C’est un bon grimpeur également. Mais le voir terminer devant Froome et Porte à la pédale aujourd’hui était inattendu. Il s’est même permis le luxe de prendre quatre secondes aux deux cadors, huit à Bardet et dix à Contador. Cela sera certainement insuffisant pour prétendre à un podium sur les Champs, Martin ayant bien trop de lacunes sur trois semaines, mais la forme est là. Ne manque que la victoire pour décrocher le dix.

Rigoberto Uran : 08/10

Rigoberto Uran est un oublié. Toujours absent dans les pronostics, souvent transparent, fréquemment lâché en montagne, Uran n’a jamais confirmé ses deux deuxièmes places sur les Giro 2013 et 2014. Mais aujourd’hui, le Colombien a terminé septième dans le temps de Yates et Contador. L’heure est-elle venue pour Uran de franchir un pallier, de dépasser son meilleur classement à Paris (24e en 2011) ? Le premier grand espoir colombien de la génération dorée Quintana-Chavez-Lopez n’a jamais semblé aussi bien sur le Tour. Si tout reste encore à jouer, Uran assume son rôle de leader et est dans les clous pour un top 10 au général.

Chris Froome : 07/10

Jamais l’homme en jaune en haut de la planche n’a perdu son maillot sur le Tour. Certes, les deux seuls exemples de Wiggins et Nibali ne peuvent faire règles, mais Chris Froome, tel un métronome, semble maîtriser son sujet sur le bout des doigts. Leader dès le cinquième jour, il dicte son rythme et même Richie Porte n’a pu le dérégler. Fabio Aru qui prend du temps ? Une broutille pour le Britannique qui semblait très serein une fois la ligne franchie. Attention néanmoins à ne pas trop jouer au gestionnaire. Sa mésaventure sur le Ventoux l’an passé devrait l’en prémunir.

Richie Porte : 06/10

Tout va bien pour l’Australien, mais ce n’est pas non plus la joie absolue. Richie Porte a réalisé une bonne performance sur la Planche des Belles Filles, conforme à ses ambitions. Il n’a perdu que quatre secondes de bonification sur son grand adversaire Chris Froome et n’a jamais semblé en difficulté. Et pourtant, l’Australien peut être frustré ce soir. Il a participé au succès Sky en 2012 sur la Planche des Belles Filles, et voulait s’y imposer. Il a donc fait rouler son équipe, véritable coup d’épée dans l’eau, puisqu’il n’a pas attaqué ensuite. Pas assez fort ? Pas d’ouverture ? On reste sur notre faim.

Trek-Segafredo : 03/10

Trek-Segafredo se présentait devant la Planche des Belles Filles avec des ambitions. L’équipe avait été construite autour d’Alberto Contador, avec des coéquipiers à la taille du rêve jaune de l’Espagnol : Mollema, Pantano, Zubeldia… Mais patatras, la première ascension du Tour 2017 a tout fait voler en éclat et Contador s’est rapidement retrouvé isolé. Le Colombien et le Basque ont très vite explosé alors que le Néérlandais, censé suivre les leaders jusqu’au sommet, n’a pas tenu la cadence. Même Contador n’a pas rassuré. D’abord lâché sur l’accélération de Froome, il est revenu pour mieux se faire décramponner sur la dernière rampe. Journée maussade pour Trek.

Esteban Chaves : 02/10

Nous l’avions placé à la septième place dans nos pronostics, le Colombien a pourtant fini très loin du top 10. Premier favori distancé, le gamin de Bogota a déçu. Incapable de se départir de son sourire d’enfant depuis le départ à Düsseldorf, Chaves a emprunté un masque hier après la disparition de sa kiné Diana Casas. Certes, les excuses sont nombreuses pour le malchanceux chronique, mais le résultat est implacable : 31e à près de deux minutes. Lourd dans une montée de cinq petits kilomètres à peine. Faire fi des sentiments devient obligatoire car désormais, il va devoir cravacher s’il espère encore monter sur le podium dans dix-huit jours.

Ils ont la moyenne : Romain Bardet, Simon Yates, Team Sky.
Ils ont déçu : Thibaut Pinot, Robert Gesink, Emanuel Buchmann.

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