Forte d’un recrutement toujours bien pensé, l’équipe Bretagne – Séché Environnement a poursuivi sa métamorphose et disputé sa dernière saison sous l’appellation régionale. L’année prochaine, la bande à Emmanuel Hubert donnera les clés du sponsoring à l’entreprise bancaire Fortuneo et à Vital Concept. Un changement perçu comme l’ultime étape d’une mutation symbolisée en 2015 par un total de dix victoires, et la conservation de son titre au classement par équipes de la Coupe de France PMU. Des bases qui doivent permettre de viser encore plus haut.

Trois raisons d’être satisfaits

L’apport d’un coureur comme Pierrick Fédrigo. On le disait l’hiver dernier, le collectif de l’équipe bretonne manquait encore de quelques éléments expérimentés pour encadrer les jeunes pousses. S’il n’a plus ses jambes de vingt ans, Pierrick Fédrigo, quadruple vainqueur d’étape sur le Tour de France et ancien champion national, n’a pas failli à sa mission de capitaine de route. Vainqueur de Cholet-Pays de Loire en mars, quatrième du Critérium International et deuxième de Paris-Camembert, il a même cru pouvoir résister aux favoris déchaînés sur l’ascension de la Pierre-Saint-Martin en juillet. Très régulier, il a retrouvé le sourire après des dernières années plutôt compliquées chez FDJ, et sa formation peut le remercier pour le sacre en Coupe de France.

Des sprinteurs en verve. Parmi les dix bouquets de l’équipe Bretagne – Séché Environnement, quatre sont à mettre à l’actif des deux principaux sprinteurs du groupe, Yauheni Hutarovich et Dan McLay. Intenable sur la peu relevée Tropicale Amissa Bongo, Hutarovich a quand même retrouvé un coup de pédale enthousiasmant, marqué par une troisième place au Grand Prix de l’Escaut et à la World Ports Classic, et une deuxième place au Tour de Vendée. Avec une collection de places d’honneur, il s’est montré constant dans l’effort et a montré la voie à son jeune coéquipier britannique. En plus de sa première victoire professionnelle au Gabon, le coureur de 23 ans a en effet signé un top 10 sur la cinquième étape de Paris-Nice, au Tour de Wallonie, et pris la sixième place de la Brussels Cycling Classic. Sa marge de progression semble encore considérable, tandis que Romain Feillu, remis en question durant l’année, a quand même ramené un succès sur la Route Adélie de Vitré.

La combativité en mot d’ordre. Consciente de ne pas disposer d’éléments se dégageant du lot dans le cadre de finals quelque peu stéréotypés, Bretagne s’est fait un plaisir de montrer le maillot – surtout lorsqu’lle était invitée en World Tour – et d’incorporer sa petite touche personnelle sur les courses de la Coupe de France. Bideau, Delaplace, Brice Feillu, Gérard, Jarrier, Laborie, Périchon et Vachon – sélectionné en équipe de France pour les Mondiaux de Richmond – n’ont pas été avares d’efforts. La jeune garde symbolisée par Kévin Ledanois, champion du monde espoir aux Etats-Unis, semble tout aussi affûtée. De quoi espérer de solides résultats en 2016 si quelques uns des 45 podiums et 78 tops 5 se transforment en victoires.

Trois raisons d’être déçus

La stagnation d’Armindo Fonseca. On avait quitté le Rennais fin 2014 sur une bonne note, puisqu’il était l’un des meilleurs éléments de son équipe. Mais las, la saison 2015 ne s’est pas du tout passée comme prévu pour Armindo Fonseca. Bon puncheur avec une belle pointe de vitesse, il ne s’est pas mis en valeur en première partie de saison, passant au travers de ses premiers objectifs. S’il ne s’était pas réveillé au Circuit de la Sarthe, il n’aurait très probablement pas décroché son billet pour la grande messe de juillet, et les deux meilleurs résultats de sa saison resteront une septième place à Plouay et un podium sur une étape de la Route du Sud. On en attendait clairement plus.

Pas de victoire pour Jonathan Hivert. L’intéressé lui-même doit sûrement être très déçu, mais la chance ne lui a pas tellement souri cette année. Pourtant habitué aux débuts de saisons canon, il n’a jamais réussi à trouver l’ouverture, et n’a pas été le moteur attendu d’une équipe qui cherche à acquérir des repères sûrs. Au Tour du Haut-Var, il a tourné autour du pot, tout comme en Catalogne et sur les classiques printanières. Souffrant d’allergies en cas de chaleurs soudaines, il n’a pas participé à la Grande Boucle, et fut plutôt décevant en fin de saison. Il devra donc se remobiliser pour attaquer 2016 sous les meilleures auspices.

Les soucis à répétition des grimpeurs. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas en montagne que les maillots noirs ont brillé. Alors qu’ils possèdent deux bons éléments, avec l’Argentin Eduardo Sepulveda et le Français Brice Feillu, seizième du Tour l’an dernier, les blessures et erreurs de ces derniers les ont systématiquement condamné. Touché aux lombaires, celui qui avait remporté l’étape d’Arcalis sur le Tour 2009 a dû déclarer forfait pour Paris-Nice, son premier objectif de l’année. Par la suite, il n’a jamais retrouvé sa meilleure condition, traversant juillet difficilement et devant stopper sa saison après une nouvelle blessure au Tour du Limousin. Quant à Sepulveda, il a alterné le chaud et le froid. Capable de gagner la Classic Sud Ardèche et le Tour du Doubs, de se classer quatrième au Tour de San Luis et deuxième en Turquie, il s’est aussi rendu coupable d’une faute professionnelle sur la Grande Boucle, montant dans une voiture d’équipe en pleine étape.

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