Que ce soit sur les classiques ou les courses par étapes, l’équipe américaine BMC peut compter sur une profondeur d’effectif redoutable. Elle l’a prouvé à de maintes reprises tout au long de sa saison 2015, qui s’achève sur un total de 32 victoires avec une présence sur toutes les courses du calendrier. Une dynamique d’ensemble satisfaisante, autour d’individualités clés, dont Greg van Avermaet, Rohan Dennis et Tejay Van Garderen.

Trois raisons d’être satisfaits

Rohan Dennis surprend son monde. Déjà sur le Critérium du Dauphiné il y a deux ans, l’Australien qui évoluait à l’époque chez Garmin avait tapé dans l’œil des observateurs. Rouleur prometteur doté d’une polyvalence intéressante, le garçon a fait son trou, et ça l’a amené pendant un temps sur le toit du monde puisqu’il a détenu le record de l’heure entre le 8 février et le 2 mai. Auteur d’un début de saison canon où il a survolé le Tour Down Under, Dennis a vécu sa plus belle année, marquée en juillet par son succès sur le prologue du Tour de France à Utrecht. Si l’on ajoute à ce beau palmarès le Tour du Colorado en août, on peut aisément avancer que Rohan Dennis fut un des moteurs de son équipe. Promu au sein du gratin mondial des meilleurs rouleurs, l’avenir est devant lui.

Van Avermaet et Gilbert, un duo précieux. Si les grandes victoires ne sont souvent pas au rendez-vous, la faute à la chance – parfois – et à des choix tactiques douteux – souvent -, les deux chasseurs de classiques belges ont donné le ton avec quatre victoires chacun et une flopée d’accessits sur les plus grandes courses World Tour. Vainqueur d’une étape du Tour, troisième du Ronde et de Paris-Roubaix, van Avermaet court toujours après un Monument et en semble plus proche que jamais. Gilbert a lui levé les bras à deux reprises sur le Giro et possède toujours de l’appétit, ce qui a de quoi rassurer ses supporters. Respectivement âgés de 30 et 33 ans, les deux hommes apportent une expérience sur les grands rendez-vous qui tire vers le haut le reste du groupe. Peu d’équipes peuvent se targuer d’avoir un tel duo.

Les hommes de l’ombre en action. Si BMC a pu répondre présent tout au long de la saison, c’est bien grâce à l’état d’esprit volontaire et entreprenant des doublures habituelles. Les performances désormais régulières de l’Italien Damiano Caruso, huitième de son tour national, de l’infatigable Alessandro De Marchi et surtout de Ben Hermans – vainqueur du Tour de Pologne, d’une étape de l’Artic Race of Norway et de la Flèche Brabançonne – ont apporté à la formation américaine une mise en lumière parfois inattendue. Autre élément en verve, Silvan Dillier. L’Helvète émerge comme un futur client sur les courses d’un jour, tandis que Stefan Küng a montré sur le Tour de Romandie que la Suisse avait sans doute trouvé un successeur à Fabian Cancellara.

Une raisons d’être déçus

Le Tour raté de Tejay Van Garderen. Victorieux en haut de la Molina sur le Tour de Catalogne et battu in extremis par Chris Froome lors de la dernière étape du Dauphiné, le « TVG » américain était idéalement lancé pour réaliser un grand Tour de France. Mais las, le fameux jour sans du coureur originaire du Colorado a frappé. Pourtant, tout semblait marcher à merveille pour la troupe d’Yvon Ledanois. En jaune avec Rohan Dennis, grande gagnante du contre-la-montre par équipes, et forte d’un leader pointant à la troisième place du classement général au soir de la seizième étape, les espoirs se sont effondrés sur la route de Pra-Loup. Malade, Van Garderen a dû abandonner, laissant une saveur extrêmement amère à ses dirigeants. Plus que la déception, c’est la frustration qui prime.

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