Le cyclisme vit une période complexe au niveau de son calendrier. Réforme du World Tour et mondialisation donnent du fil à retordre à des épreuves nationales qui reposent sur un socle de plus en plus instable. Après le Critérium International et la Méditerranéenne, on a craint le pire pour l’Étoile de Bessèges. Finalement, la 47e édition aura bien lieu. Mais l’avenir ne s’annonce pas radieux.
« Pour cette année, tout est OK. On a réussi, non sans mal, à réunir les fonds nécessaires pour l’épreuve. En revanche, la vraie inquiétude, c’est pour 2018 », résume Roland Fangille, patron de l’épreuve depuis 1971. En presque un demi-siècle, l’homme des Cévennes a connu des années difficiles. Mais la situation actuelle dépasse tout ce qui a pu faire l’histoire de la course. « La perte de sponsors privés est problématique », soupire-t-il.
Tous les moyens sont donc bons pour équilibrer la balance, et tous les bénévoles en charge de l’événement devront se serrer la ceinture. « J’ai réuni tout les volontaires de l’Union cycliste bessègeoise (UCB) et la décision a été prise en commun de ne pas dormir à l’hôtel lors des deux premières étapes. Tout le monde rentrera chez soi après l’étape », explique Roland Fangille. Le budget repas a lui aussi dû être réduit. Heureusement, celui alloué aux équipes reste identique. Mais tout ne fonctionne que sur un fil.
Merci le Qatar
Heureusement, au milieu de ses galères, l’Etoile de Bessèges a reçu un petit coup de pouce avec l’annulation du Tour de Qatar. Certaines équipes ont dû chambouler leur programme et ont jeté leur dévolu sur l’épreuve française. Dix-neuf équipes seront ainsi au départ le 1er février, alors que seulement seize étaient prévues il y a encore quelques semaines. Avec, dans le lot, une bonne pioche : la venue d’Alexander Kristoff, qui débutera sa saison à Bessèges. « Nous avons reçu une demande d’accréditation d’une télévision norvégienne qui souhaite être présent pour les grands débuts de Kristoff », confie Roland Fangille.
Si la présence d’une seule tête de gondole ne remplit pas les caisses, elle n’est pas négligeable en termes de visibilité. Mais il n’y a pas que ça. L’autre réjouissance de l’organisation vient des coureurs français, prévus en masse. « Les équipes et les coureurs jouent le jeu, assure Fangille. C’est une chance pour nous de pouvoir compter sur des coureurs de renom comme Voeckler, Démare, Chavanel ou encore Gallopin. » Une bonne chose, mais là non plus, pas de quoi compenser la baisse des subventions venant des collectivités.
Rester fidèle à ses convictions
Face aux changements du calendrier World Tour, les épreuves nationales semblent démunies. Un système qui laisse Roland Fangille sceptique : « Je suis d’accord avec Marc Madiot quand il dit que l’avenir du cyclisme n’est pas au Qatar. Après, si l’UCI considère qu’il faut mettre des épreuves World Tour aux quatre coins du monde, libre à elle… Personnellement, des courses en Chine, ça ne m’intéresse pas. »
Reste qu’il faut faire face à cette volonté politicienne de mondialiser le cyclisme. Mais le créateur de l’Étoile de Bessèges ne compte pas pour autant changer sa vision des choses. Il rappelle à qui veut l’entendre que l’UCB est une association, pas une entreprise. Mais il revendique surtout avec fierté n’avoir jamais été déficitaire depuis les débuts de son épreuve, en 1971. « Ce n’est pas aujourd’hui ni demain que cela va changer », ose-t-il même prophétiser. Rétrograder l’épreuve, réduire le nombre de jours de courses de cinq à trois ou diminuer le nombre d’équipes au départ, les spéculations pour 2018 vont déjà bon train. Alors même que l’édition 2017 n’a pas encore débuté. Telle est la réalité d’un calendrier cycliste à deux vitesses.
Je ne pense pas que le problème vienne du Qatar ou d’ailleurs. Avec 800 pros en World Tour ou Continentale Pro, plusieurs courses peuvent se dérouler en même temps. Le problème est en France même: de plus en plus de restrictions routières, des subventions des collectivités en baisse, des surcharges incessantes de demande sécuritaire, des bénévoles fatigués. Résultat: le nombre d’épreuves routières en chute libre chez les amateurs et le secteur professionnel, mieux médiatisé qui résiste mieux mais perd chaque année un peu plus de terrain, surtout sur les courses les plus modestes.
Meme Problème en Italie et en Espagne, des courses sont annulées tout les ans sans être remplacées. Les italiens n’ont meme plus d’équipe en world tour.
Meme si il y’ a 800 Pros, les stars vont au qatar ou a Dubai où il y’a de l’argent ou en Australie pour une course insipide, les épreuves nationales n’attirent pas les stars donc pas les sponsors. Encore heureux qu’en France ou en Belgique les coureurs ont un esprit national pour sauver un peu les meubles.
D’ici a ce que les courses 1.1 et 2.1 disparaissent en Europe…Mais bon le cyclisme devient un peu comme le foot.