Après 10 mois à la tête du classement par nations de l’UCI, la France a cédé sa place à la Belgique, lundi. Une promotion qui vient récompenser un début de saison flamboyant des coureurs du plat pays.

Comme un symbole, la passation de pouvoir s’est opérée lors du week-end d’ouverture, en Belgique. Au moment d’attaquer les premières classiques de la saison, le pays est devenu la première nation au classement UCI. Cette distinction qu’elle avait occupée de manière éphémère en avril dernier était la chasse-gardée des coureurs français depuis 43 semaines. Le changement est donc un petit évènement. Qui prend surtout davantage de valeur que par le passé puisque ce classement prend désormais en compte les 52 dernières semaines de compétition, à la manière de l’ATP en tennis.


Comme le graphique ci-dessus le montre, la Belgique a fait un bond entre le 19 et le 26 février. Mais il ne résulte pas uniquement des bonnes performances de leurs représentants. Greg van Avermaet a certes gagné le Het Nieuwsblad, mais il en était le tenant du titre. C’est le surclassement de l’épreuve en World Tour qui a permis de remporter plus de points (environ 50 %) pour une position identique. Malgré tout, si cette subtilité joue en faveur des coureurs belges, le classement UCI n’est pas un critère infaillible pour juger de leur bon début de saison. Il ne retient que les huit premiers coureurs de chaque nation au classement individuel, laissant de côté le vainqueur du Tour d’Oman, Ben Hermans, ou Jasper Stuyven, solide dauphin de Peter Sagan à Kuurne.

Le meilleur reste à venir

Il est difficile de quantifier la forme d’un vivier national, mais dans le détail (et sans se restreindre à huit coureurs), on peut néanmoins remarquer que les coureurs belges se sont montrés à leurs aises dans les premières courses ibériques de la saison. Tim Wellens a décroché trois succès au Challenge de Majorque puis à la Ruta del Sol, Victor Campenaerts a dominé les cadors sur le chrono de l’épreuve andalouse et en France, on note la victoire de Sebastien Delfosse sur la Drôme Classic. Hors de l’Europe, Tom Boonen, dont c’est la dernière campagne avant de prendre sa retraite, a gagné sur le Tour de San Juan et Ben Hermans a fait sensation à Oman : deux victoires d’étape plus le classement général sur une course où aucun Belge n’était monté sur le podium depuis sa création en 2010.

Alors ce palmarès précoce et cette distinction statistique ne sont pas une fin en soi, évidemment. C’est plutôt un formidable encouragement à l’approche des premiers temps-forts de la saison. « Tommeke » vise autre chose qu’une victoire en Argentine, Jasper Stuyven, Oliver Naesen, Baptiste Planckaert ou Tiesj Benoot veulent confirmer les espoirs placés en eux et Sep Vanmarcke ambitionne de décrocher sa première grande victoire. Si le printemps est du même acabit que l’hiver, rien n’interdira donc aux Belges de partir en reconquête d’une flandrienne, cinq ans après le quadruplé de Boonen.

Buy me a coffeeOffrir un café
La Chronique du Vélo s'arrête, mais vous pouvez continuer de donner et participer aux frais pour que le site reste accessible.