Deux grandes options : le repos, ou le Tour de Suisse. C’est le dilemme qui s’est posé pour la grande majorité des protagonistes du dernier Tour d’Italie. Après trois semaines de courses, ils devaient choisir. Surfer, un peu, sur leur forme du moment pour aller grappiller de bons résultats, ou se reposer pour revenir au top le plus vite possible.

Le repos l’emporte haut la main

Sur les quinze premiers du dernier Giro, ils sont huit à avoir opté pour une coupure bien méritée juste après l’arrivée. Pour certains, il n’y avait pas vraiment le choix. Nairo Quintana et Thibaut Pinot, respectivement 2e et 4e à Milan, ont un défi en 2017 : doubler Tour d’Italie et Tour de France. Alors forcément, après la course rose, il s’agissait de vite récupérer pour être au départ de Düsseldorf dans les meilleures conditions possibles. Mais Vincenzo Nibali (3e), qui devrait privilégier la Vuelta et donc passer son mois de juillet un peu plus au calme que ses rivaux d’il y a quelques semaines, a fait le même choix. Il aurait pourtant pu profiter de sa forme de dernière semaine en Italie. Idem pour Ilnur Zakarin (5e), qui a lui aussi rendez-vous sur les routes espagnols à la fin de l’été. Résultat, sur le top cinq de l’épreuve, ils sont quatre à avoir dit stop après le podium milanais. Bauke Mollema (7e), Bob Jungels (8e), Adam Yates (9e) et Dario Cataldo (14e) sont à classer dans la même catégorie.

La Suisse, terre d’accueil

Cinq membres du top 15 ont fait le choix du Tour de Suisse. La concurrence n’est pas la même que sur le Dauphiné, où un leader qui sortirait du Giro n’aurait aucune chance de bien figurer. Encore plus cette année avec le plateau incroyable sur les routes françaises, où l’on retrouvait Froome, Porte, Contador, Bardet, Aru, Chaves et quelques autres. Au contraire, en Suisse, les opportunités de lever les bras sont grandes. Alors pour ceux qui sont passés de peu à côté en Italie, c’est une bonne session de rattrapage. Domenico Pozzovivo, sixième à Milan, l’a expérimenté avec succès : il a décroché l’étape-reine à La Punt, jeudi. Jan Hirt (12e) s’est lui aussi distingué cette semaine même si au général, il n’a plus aucun espoir. En revanche pour Maxime Monfort (13e) et Sebastian Reichenbach (15e), la réussite n’était pas au rendez-vous. Tout comme pour le maillot rose Tom Dumoulin, contraint d’abandonner sur les routes helvétiques.

Les originaux

Jan Polanc (11e) sur le Tour de Slovénie, Davide Formolo (10e) sur le Dauphiné, il y avait finalement des alternatives à ce dilemme Repos vs Tour de Suisse. Pour le premier, aux portes du top sur le Tour d’Italie, disputer une course à domicile était une occasion à ne pas louper. Après son meilleur résultat en grand tour, il s’est offert quelques jours à profiter de la ferveur de ses supporters. Pour l’Italien en revanche, se rendre sur le Dauphiné avait un peu moins de sens. Son aide pour Pierre Rolland a été toute relative et il a même fini par craquer, ne prenant pas le départ de la septième étape entre Aoste et l’Alpe d’Huez. Le prix de l’originalité, sans doute. Il n’empêche qu’après analyse, un seul homme a profité de son après-Giro pour briller : Domenico Pozzovivo. Un sur sept, un ratio assez faible. Finalement, tout le monde aurait peut-être mieux fait d’aller prendre de courtes vacances.

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