Ce week-end, nous expliquions, au conditionnel, les principales motivations de Marcel Kittel pour ne pas prolonger son contrat avec l’équipe Quick-Step Floors. En clôture du Tour de Burgos, nous avions pris partie en faveur d’un changement d’écurie concernant Mikel Landa, éblouissant sur le Tour de France. Les quelques journées précédant le départ de la Vuelta ont concrétisé les indiscrétions du mois d’août, les deux transactions sont désormais officialisées. Alors, la Chronique du Vélo a voulu clore les feuilletons respectifs en se demandant qui de Movistar ou de Katusha avait réalisé la meilleure affaire de l’été.
Movistar avec Mikel Landa par Théo Sorroche
Mikel Landa est un coureur de très grande classe. Sur le Tour, il n’était pas loin d’être le meilleur quand la route s’élevait. Depuis, il éclabousse toutes les courses de son talent hors norme. Sa domination sans partage sur le Tour de Burgos la semaine passée confirmait cette supériorité en montagne qui le caractérise désormais. Longtemps grand espoir du cyclisme espagnol, puis déception majeure, Mikel Landa accomplit enfin son destin depuis le Giro 2015. Malheureusement, la concurrence interne, de Fabio Aru dans un premier temps, de Chris Froome ensuite, l’a privé de victoires de prestige.
Le Basque a faim, et son retour au pays est un vrai coup de la part de Movistar. L’ancienne Banesto s’arme ainsi d’un deuxième leader de choix après la re-signature de Nairo Quintana. Il le fallait bien tant Marc Soler est lent à complètement confirmer et tant la blessure d’Alejandro Valverde est sérieuse. Landa aura un rôle de leader à assumer, sur le Giro puisque Quintana vise le Tour, ce qu’il désirait. La Movistar récupère l’un des cinq meilleurs coureurs du peloton sur trois semaines, du pays qui plus est. Le deal est clairement gagnant-gagnant. Cerise sur le gâteau, Mikel Landa a appris à connaître Chris Froome chez Sky, un futur atout considérable pour l’équipe d’Eusebio Unzué en vue du prochain Tour de France.
Katusha avec Marcel Kittel par Alexis Midol-Monnet
Inattendu il y a un mois quand l’Allemand écrasait la concurrence sur les sprints du Tour de France, le transfert de Marcel Kittel vers Katusha peut étonner. Pourtant, à n’en pas douter, son futur employeur a effectué une excellente affaire. Les années de travail en compagnie d’Alexander Kristoff ont porté leur fruits, mais le temps de la séparation était devenu inévitable. Pourquoi José Azevedo s’entêterait-il à conserver coûte que coûte un coureur de moins en moins performant et gourmand en rémunération ? Son transfert acté, la deuxième formation la plus riche du peloton avait les mains libres pour faire signer un gros nom. Et voilà que le meilleur sprinteur du monde tombe sous son charme !
Un an après avoir fait venir Tony Martin, l’investissement témoigne de l’ambition d’une équipe en grande partie renouvelée depuis la fin de l’ère espagnole, et présente un avantage certain. Les Russes n’auront pas besoin d’acheter un train pour Kittel, puisqu’ils disposent déjà d’une palette de qualité, actuellement au service du Norvégien. Pour Cyclingnews, Kittel le confirme, dans les derniers kilomètres du Tour, “il y avait beaucoup de Katusha”. Actuellement dans le ventre mou du World Tour, l’équipe russe devrait redécoller l’an prochain, en augmentant considérablement son total de victoires. Zakarin encore trop juste en haute montagne, et Spilak handicapé par ses limites au-delà des sept jours de course, Kittel représente une assurance de réussite inégalable pour encore quelques années.