Frustré après sa deuxième place malchanceuse sur le Ronde, Greg Van Avermaet a pris sa revanche sur Paris-Roubaix. Si ce dernier préfère sa course nationale à l’Enfer du Nord, cette victoire a une résonance particulière pour le Belge puisqu’il s’agit du premier monument qu’il inscrit à son palmarès. A 32 ans, Van Avermaet conclut une campagne de flandriennes qu’il a dominé de la tête et des épaules.

Du cauchemar au bonheur

Greg Van Avermaet n’a pas échappé à la légende de Roubaix. Celle qui fait dire qu’un coureur passe par mille émotions pendant cette course. A 100 kilomètres de l’arrivée, rien n’indiquait que le Flamand allait sortir en tête du Carrefour de l’Arbre avant de régler Stybar et Langeveld sur le vélodrome. Il avait en effet attaqué la Trouée d’Arenberg avec un retard de 45 secondes sur le groupe des favoris, la faute à un incident mécanique survenu quelques kilomètres plus tôt.

Heureusement pour lui, les autres leaders n’ont pas cherché à l’éliminer et grâce au travail de son équipe, il a pu reprendre sa place dans le peloton avant le début de la grande bagarre. Il pourra également donner un grain de son pavé victorieux à Daniel Oss qui s’est sacrifié pour le déposer à Camphin-en-Pévèle avec une trentaine de secondes d’avance sur le groupe de poursuivants composé de Tom Boonen et d’un Peter Sagan au destin une fois de plus malheureux.

Aussi fort que le Boonen de 2012

Le bilan de “GVA” sur les classiques est digne des plus grandes années de Cancellara ou Boonen. Victorieux du Het Nieuwsblad, du Grand Prix E3, de Gand-Wevelgem, et donc de Paris-Roubaix. Sans sa chute malheureuse au Tour des Flandres, Van Avermaet aurait pu réaliser un quintuplé inédit sur les classiques du Nord. Boonen, par le passé, était également parvenu à remporter quatre classiques pavées. A la différence qu’il s’était imposé sur le Tour des Flandres et avait terminé deuxième du Het Nieuwsblad. C’était en 2012, l’année où Tommeke voltigeait.

La barre semblait tellement haute qu’on ne s’attendait donc pas à voir rapidement un coureur atteindre ce niveau de performance. Alors encore plus fou, qui aurait pu prédire cela à Van Avermaet il y a deux ans ? Celui que l’on surnommait le Poulidor belge est devenu en peu de temps un vrai cannibale. Qui, symbole de cette relative malchance qui lui colle à la peau, aura remporté Paris-Roubaix avant de peut-être inscrire son nom au palmarès du Ronde dans les années à venir.

Intouchable depuis un an

Depuis sa victoire au Het Nieuwsblad en 2016, rien ne semble pouvoir arrêter la vague Van Avermaet. Au printemps dernier, une chute sur le Tour des Flandres a brisé sa dynamique. Mais son éclosion sur le tard ne semble plus avoir de limites. A l’instar d’un Alejandro Valverde, Van Avermaet se bonifie avec l’âge. A tel point qu’on se demande s’il n’est pas en mesure de remporter dans sa carrière, l’Amstel Gold Race et pourquoi pas Liège-Bastogne-Liège. Ce ne serait pas beaucoup plus improbable que son titre olympique, décroché sur un circuit des plus exigeants.

Celui qui était un très bon coureur il y a trois ans s’impose donc aujourd’hui comme le meilleur coureur de classiques pavées, en attendant peut-être encore plus. Greg Van Avermaet fait partie de la race de ceux qui brillent de février à octobre et compte tenu de ses qualités et des résultats obtenus depuis un an, certains l’imaginent, comme Gilbert, en lauréat des cinq monuments. Qui l’eût cru !

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