Pour l'instant, les pavés de Roubaix n'ont pas vu la victoire du Norvégien Thor Hushovd - Photo Flickr, Jeroen Fossaert

Le Norvégien comme l’Italien sont des habitués des classiques flandriennes. Le premier préfère Paris-Roubaix alors que le second aime tout autant le Tour des Flandres. Pourtant, les deux trentenaires n’ont jamais eu la réussite escomptée sur ces deux épreuves phares du calendrier. Est-ce que cette saison sera la bonne ?

Haut-Var, Laigueglia, la saison est lancée

Leurs saisons 2012 avaient été compliquées. Un virus avait empêché le Champion du monde 2009 de s’exprimer, alors que l’outsider de Farnese Vini s’était fracturé la clavicule sur l’Enfer du Nord, après une deuxième place la semaine précédente sur le Ronde. Ces déceptions devaient amener une grosse remise en question des deux coureurs. A 35 ans, Thor Hushovd n’a plus beaucoup de temps pour s’imposer sur le Vélodrome de Roubaix, son rêve. Quand à Filippo Pozzato, quitter sa formation de seconde division pour rejoindre une équipe World Tour était une nécessité pour une meilleure préparation, que ce soit sur Milan – San Remo ou sur les semi-classiques belges.

Mais avant de se projeter sur la semaine décisive de leur saison, les deux hommes devaient retrouver une confiance évaporée depuis le printemps dernier. Hasard ou non, Hushovd comme Pozzato ont retrouvé le chemin de la victoire le même jour. La première étape du Tour du Haut-Var aura été le témoin d’un sprint acharné remporté tout en puissance par le coureur de la BMC. A quelques heures de décalage, les spectateurs à l’arrivée du Trophée Laigueglia auront eu l’honneur de voir « Pippo » s’imposer en patron sous ses nouvelles couleur de la Lampre. Après plus d’un an de disette pour les deux cadors du peloton, ces victoires rassurent, et laissent la porte ouverte à de nombreux espoirs pour la campagne de classiques.

Battre Boonen et Cancellara…

A n’en pas douter, Hushovd et Pozzato ont les moyens de remporter l’un des deux Monuments. Mais le problème réside dans l’énorme concurrence. Depuis 2005, le duo Boonen-Cancellara a accroché six Paris-Roubaix et quatre Tours des Flandres. En l’absence du Suisse, le Champion du monde 2005 a pu s’offrir les deux mythes flandriens la saison dernière. Mais cette fois, « Spartacus » ne compte pas laisser passer sa chance et combattra avec une volonté décuplée face à son meilleur ennemi. Pour les deux outsiders que seront donc Hushovd et Pozzato, la tâche s’annonce rude. Et à première vue, il n’y a qu’une façon de battre les deux favoris : les surprendre.

Cela veut donc dire, pour les deux hommes, changer leur façon de courir. Il y a deux ans, sur Roubaix, lorsque « Canci » était parti à la poursuite du fuyard Johan Vansummeren, le Norvégien s’était contenté de prendre la roue du Suisse, et de ne quasiment jamais la quitter. Un manque d’ambition ? Au final, Hushovd terminera 8e. Pour Pozzato, sa réputation de « suceur de roue » est faite et ne le lâchera surement jamais. L’an passé encore, l’Italien s’était abstenu de toute attaque, préférant suivre Tom Boonen, même s’il savait qu’au sprint, le Belge était le plus fort. Résultat, le duo d’outsider a accumulé les podiums ces dernières années, sans jamais s’imposer. Désormais, l’attaque devra être le mot d’ordre pour surprendre des coureurs intrinsèquement meilleurs.

Robin Watt


 

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