Avec déjà deux victoires, Lars Boom est le coureur le plus prolifique de son équipe - Photo Blanco Pro Cycling

En pleine tourmente après l’exclusion de la structure de Carlos Barredo, les aveux de Rasmussen, Boogerd et Niermann et la possible implication de Luis Leon Sanchez dans l’affaire Puerto, l’ex-Rabobank devenue Blanco se devait de réagir sur le bitume. Cela a été chose faite, et pas forcément grâce aux coureurs que l’on attendait le plus. Aujourd’hui, ce sont Slagter, Martens et Bos qui ont lancé la saison de l’équipe néerlandaise, les leaders se préparant plus en retrait.

Des satisfactions en pagaille

La formation Blanco crève l’écran du cyclisme depuis la reprise internationale de la saison. De l’Australie au Sud de la France en passant par la péninsule ibérique, c’est incontestablement l’une des équipes phares de ce début de saison. Grâce à une moisson de victoires en un mois seulement, les Néerlandais ont déjà déposé leur empreinte sur cette saison, et montré les crocs en vue des grandes échéances à venir. Cela a commencé au Tour Down Under, premier rendez-vous de l’année. Tom-Jelte Slagter, l’un des multiples jeunes espoirs de la formation s’en est allé chercher une victoire d’étape à Stirling avant d’affirmer ses qualités à Willunga. Le général dans la poche, c’est la récompense d’une très bonne semaine pour l’équipe, où Mark Renshaw ne sera pas passé loin de se payer le gorille allemand André Greipel. Peu à peu, le collectif se met en place.

Par la suite, nous avons retrouvé la formation Blanco en Espagne, pour le Challenge de Majorque. Pas de victoire cette fois mais une rentrée encourageante pour le leader Robert Gesink, longtemps à la lutte avec un Valverde survolté à domicile, et une deuxième place de Wynants à Platja. Est alors venu le temps de prendre la direction de la France et du Tour Méditerranéen. Lars Boom y a effectué une démonstration sur le contre-la montre de 25 kilomètres aux alentours de Sète, puis dans un terrain qui lui est plus favorable, Bauke Mollema a repris le flambeau en signant de jolies places d’honneur dans le redoutable Mont Faron puis dans l’arrière pays Niçois. Un nouveau bilan positif.

Le Tour d’Algarve aura aussi été le témoin de la bonne forme affichée par les hommes d’Harold Knebel, puisque bien que bénéficiant d’un final mouvementé suite à une chute, Paul Martens y gagnera la première étape avant que le sprinteur maison Theo Bos ouvre son compteur le lendemain. Pour clore ce début en fanfare, Lars Boom confirme que la Provence lui réussit en s’adjugeant la seconde étape du Tour du Haut-Var. En tout, cela fait déjà six victoires, apportées par cinq coureurs différentes. Une grande satisfaction pour la formation du plat-pays, mais également une sacré surprise pour les observateurs.

Et maintenant ?

Attention toutefois à ne pas s’enthousiasmer à tort et trop rapidement. Nous ne sommes qu’au début de la saison, période où les seconds couteaux s’illustrent pendant que les leaders reviennent tranquillement à la compétition, loin de leurs objectifs. Nous en saurons bientôt plus, avec les premières échéances importantes de la saison. A commencer par l’Omloop Het Nieuwsblad, qui se disputera dimanche ! Lars Boom devrait être de la partie après ses belles prouesses des dernières semaines, mais c’est bien Sep Vanmarcke, la recrue hivernale, qui sera le plus attendu. Le Belge va devoir défendre son titre et essayer d’accrocher une nouvelle victoire de prestige. Même s’il sera bien épaulé, notamment par Marteen Tjalingii, la concurrence sera rude et l’effet de surprise ne fonctionnera pas.

Cependant, c’est clairement sur grimpeurs et puncheurs que l’on compte le plus chez Blanco. Et pour certains, on attend la confirmation après des saisons en dents de scie. Robert Gesink notamment, habitué à la gloire sur les courses d’une semaine, semble frappé d’une malchance désormais légendaire sur le Tour de France. Entre petits pépins éparses et chutes à répétition sur les dernières éditions, il n’y a guère que l’épreuve de 2010 qui remonte le bilan. Année lors de laquelle il était équipier de Menchov. Le rôle de leader serait-il donc trop lourd à porter ? En tout cas, le « Condor de Varsseveld » veut déjouer ses fantômes et s’alignera donc sur le Giro, faisant logiquement l’impasse sur les Ardennaises. A 26 ans, Gesink doit désormais passer un cap !

Sur les classiques, le leadership reviendra donc à Bauke Mollema, le surprenant troisième de la Vuelta 2011. Ces courses qui semblent lui convenir aux vues de ses résultats de l’an passé, pourraient lui sourire en 2013. Une façon de confirmer les espoirs placés en lui. Pour les autres courses à étapes, les « Orange » devenus « Blancs » compteront sur le jeune Wilco Keldermann, mais aussi sur Steven Kruijswick. Encore un coureur dont on attend la confirmation après de belles performances sur le Tour d’Italie. Et bien sûr, Slagter sera attendu au tournant afin de prouver que sa victoire australienne n’était pas un coup de chance. Enfin, le transfuge hivernal de la Sky, Lars Petter Nordhaug, devrait compléter une équipe plaisante à regarder depuis le début de la saison mais qui va devoir continuer sur sa lancée pour faire oublier l’épée de Damoclès qui ne cesse de balancer au dessus de sa tête.

Alexis Midol


 

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