Maillot jaune sur le dos, Chris Froome aura tout juste été mis en difficulté par Simon Spilak - Photo tourderomandie.ch
Maillot jaune sur le dos, Chris Froome aura tout juste été mis en difficulté par Simon Spilak – Photo tourderomandie.ch

Ce dimanche, le 67ème Tour de Romandie s’est bouclé sur les rives du Lac Léman par une victoire éclatante de Christopher Froome. Une nouvelle fois dominante de bout en bout, la Sky n’a pas eu beaucoup de problèmes pour s’imposer une seconde fois consécutive sur l’épreuve suisse. Mais l’emprise des Britanniques a encore une fois rendu la course peu haletante voir ennuyeuse…

Une machine réglée qui ne s’est pas enrayée

Au départ du Châble mardi matin, un favori se dégageait clairement : Froome. A l’instar de Bradley Wiggins il y a un an, l’Anglais s’est tellement montré supérieur depuis le début de saison que personne ne l’imaginait terminer autre part qu’à la première place finale. Ce qui était prévu s’est alors parfaitement déroulé durant la semaine. Dès la fin de l’exercice pour le coup original du prologue en côte, Froomey a marqué son territoire, comme pour montrer dès le départ que ce Tour de Romandie était le sien. Aucunement mis en difficulté dans les étapes vallonnées, et déconcertant de facilité dans l’étape des Diablerets ; il en a rajouté une dernière couche sur le chrono de Genève, s’y montrant encore une fois excellent. Rien n’a semblé pouvoir le détourner de son objectif, et rien, surtout, ne l’a déstabilise  Ni les conditions climatiques chaotiques du week-end, et encore moins ses adversaires…

Une opposition défaitiste dans l’âme

Toutefois, au delà de la main mise de l’équipe britannique sur la course, c’est surtout la tactique des adversaires qui est à remettre en cause. Au soir du prologue, Froome avait déjà une bonne avance, et ses plus solides rivaux se nommaient Talansky et Kiserlovski. Le premier, souffrant, n’a pu tirer son épingle du jeu comme il l’aurait souhaité dans l’étape phare. Le Croate, lui, n’a pas pu confirmer ses dires après avoir affirmé qu’il était capable de renverser les Sky. Mais il y avait aussi la Movistar, comptant dans ses rangs Rui Costa et Alejandro Valverde, et qui malgré ça n’a semblé jouer que le podium… En fin de compte, une fois n’est pas coutume, ce sont des Français qui auront ponctuellement dynamité la course : Pinot et Rolland. Pas vraiment à leur avantage sur les chronos – malgré le très beau prologue de Pinot -, il leur a fallu être à l’avant pour récupérer une partie du temps perdu. On peut même penser qu’un parcours plus difficile leur aurait permis de se mettre davantage en évidence. Mais finalement, si la Sky n’a pas été mise en danger, c’est aussi parce que tout le monde venait pour se rassurer avant les grandes échéances, et pas particulièrement pour gagner.

Christopher Froome n’aura donc jamais eu à s’employer, si ce n’est lorsque Simon Spilak a décidé de tenter sa chance. Et le Slovène aura bien été le seul à battre le maillot jaune, disposant de lui au sprint sur l’étape de samedi. Au sortir de l’épreuve, on peut donc dire qu’elle ne rentrera pas dans les annales, comme c’est de plus en plus le cas à cause d’un scénario stéréotypé. L’utilisation réduite du Jura  suisse par les organisateurs apparaît alors comme un gâchis, tant ce massif pourrait donner un coup de neuf à l’épreuve romande. Après des années où le contre-la-montre aura été roi, il serait peut-être temps d’innover. Sinon quoi le Tour de Romandie n’attirera plus les grimpeurs à la recherche de cols pour se jauger. Richard Chassot sait ce qu’il lui reste à faire pour que son épreuve demeure un rendez-vous important du calendrier.

Alexis Midol


 

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