Il y a un an, Peter Sagan enchaînait sur le Tour les deuxièmes places. Cinq fois, il avait échoué à un rien de la victoire. Mais ça ne l’avait pas empêché de s’offrir à Paris un quatrième maillot vert en autant de participations à la Grande Boucle. Un cinquième lui est donc promis cette année, sans que l’on imagine quelqu’un venir lui contester.
Seul au monde
Après deux jours de course, le Slovaque est en jaune. C’est inédit pour lui, et ça nous permet de l’admirer sous une nouvelle tunique. Un peu de changement, après tant d’étapes où il était vêtu de vert. Depuis le Tour 2012, on a davantage vu l’enfant de Zilina avec un maillot distinctif qu’avec celui de son équipe. Parce que sans être – de loin – le meilleur sprinteur du peloton, il domine outrageusement le classement par points. Le barème a été changé, ces dernières éditions, pour tenter de favoriser les vainqueurs d’étapes. Rien n’y a fait. Sagan est resté intouchable. Les purs sprinteurs, dans le classement, ne tiennent jamais plus de dix jours avant que le désormais champion du monde n’aille chercher des points en montagne, quand ses rivaux n’ont d’autre choix que le gruppetto. Il a cumulé en moyenne 423 points ces quatre dernières années, quand aucun de ses concurrents n’a réussi à franchir la barre des 370 points. Le garçon a de la marge.
Trop de sprinteurs
Dans les faits, depuis une décennie, même les sprinteurs les plus dominateurs ont du mal à s’approprier le paletot vert. Mark Cavendish, malgré ses six victoires en 2009, ou ses cinq succès l’année suivante, n’y était pas parvenu. A chaque fois, il s’était heurté à des coureurs plus opportunistes : Hushovd, qui avait su aller chercher des points en montagne ou sur les étapes vallonnées, et Petacchi, plus régulier que le Britannique lorsqu’il ne remportait pas les étapes. Résultat, le Cav’ avait dû patienter jusqu’en 2011 pour s’offrir un petit moment de gloire sur le podium parisien. Depuis, d’ailleurs, il n’a que très peu vu la couleur du maillot vert, solidement accroché aux épaules de Sagan. Et difficile d’imaginer que ça change avec l’énorme densité de sprinteurs présente sur le Tour chaque année. Cavendish, Greipel et Kittel, depuis 2012, se partagent la plupart des étapes, parfois accompagnés de Kristoff. Forcément, les points se répartissent alors très équitablement, et aucun des quatre ne se détache.
C’est la chance de Sagan, qui aurait sûrement plus à craindre si deux de ces hommes, par exemple, venaient à être absents du Tour. Mais en se plaçant dans les sprints comme il l’a fait à Utah Beach, Sagan ne risque pas grand chose. Le vainqueur d’Angers ne sera sans doute pas celui du premier jour, et celui de Limoges pourrait également en être un autre. Alors les purs sprinteurs que sont Cavendish et les autres le savent : désormais sur le Tour, ils ne jouent plus le maillot vert. Seules les étapes sont à leur portée, et dans des arrivées massives, ils savent aussi que Sagan ne viendra généralement pas les titiller. A chacun sa spécialité. En espérant qu’un jour, un homme avec un profil similaire à celui du Slovaque – s’il existe – vienne lui chatouiller les talons. Parce qu’en attendant, un certain Erik Zabel se fait du souci. Il avait conquis six maillots verts en autant d’années, entre 1996 et 2001. Un record en danger.
Je comprend pas trop le truc de dire que Sagan n’est pas dans les meilleurs sprinteurs du monde. Oui il gagne peu de sprints massif mais pourquoi Coquard par exemple est un pur sprinter alors qu’il finit toujours (sauf sur les champs l’année dernière) derrière Sagan dans les emballages massifs. Cette année face à Kristoff c’est 2 victoires chacun lors de leurs duels. Sur la Vuelta il a battu bouhanni et Degenkolb. Je pense que Greipel et Kittel sont intouchables en vitesse pur et Cavendish aussi quand il est au top de sa forme mais pour tous les autres qui se font régulièrement battre par Sagan je trouve ça un peu insultant de dire qu’il n’est pas un vrai sprinteur.
Je dirais que c’est justement sa propension à ne pas battre des tops sprinter, combiné au fait qu’il soit ultra-complet, qui fait qu’il n’est pas considéré comme pur sprinteur. Et je ne trouve pas que ce soit insultant : ça montre à quel point il est complet!
Je ne crois pas que l’amas de sprinters lui soit forcément plus favorable. L’année dernière on avait un Kittel out et des Cav, Kristoff et Degenkolb hors de forme. Il y a juste eu Greipel pour tenir son rang, ça ne l’a pas empêché d’aller chercher son maillot vert!
Le maillot vert ne récompense pas plus le meilleur sprinteur que le maillot à pois le meilleur grimpeur; si l’on veut que ce soit le cas, il faut encore plus privilégier les étapes de plat pour le maillot vert avec aussi un gros bonus pour les champs élysées pour maintenir le suspens et pour le maillot à pois, peut être tripler et non seulement doubler les points dans la dernière ascension si elle est hors catégorie.
Il est tout simplement le meilleur coureur au monde actuellement ! il est présent toute l’année , et le plus souvent a l’échelon le plus haut.Si on prend tous les classements il doit être présent dans les 5 ou10 sur 80 ‰ des courses auquel il participe . Hors classement généraux des grands tours bien entendu
Changer le barème parce que c’est Sagan n’a strictement aucun sens, les organisateurs se sentent piégés alors que la domination d’un coureur ne doit pas outrer l’opinion, c’est le principe du sport justement; sa polyvalence est pénalisée et il ne sera pas éternellement en vert, ne changeons pas le règlement tous les 4 matins pour privilégier les vainqueurs sur le plat alors que c’est un classement de la régularité.
Je ne pense pas que dans l’esprit des gens comme des coureurs, le maillot vert soit celui qui récompense la régularité. La régularité, c’est de concéder chaque jour le moins de temps possible et c’est le maillot jaune qui distingue le meilleur à ce jeu. Le maillot vert est considéré comme la récompense du meilleur sprinteur tout comme le maillot à pois récompense le meilleur grimpeur.L’an dernier Greipel a remporté quatre sprints, Sagan aucun. Normal que l’on puisse s’interroger sur la pertinence de l’attribution de ce maillot vert. Ou bien on le réserve au meilleur sprinteur, et on revoit le barème d’attribution ou bien on en fait un vrai classement par points: 1 pt au 1er, 2 au 2ème, etc..CHAQUE JOUR…quelque soient les étapes et au bout, celui qui a le moins de points l’emporte: c’est ça le vrai classement par points et pas le système hybride actuel qui privilégie tout de même largement les étapes de plat et sacrifie celles de la montagne, et qui tombe sur les épaules du sprinteur qui passe le mieux la montagne; à ce compte pourquoi pas faire pareil pour le maillot à pois qui récompenserait le grimpeur qui sprinte le mieux!