On attendait l’Angliru pour désigner le vainqueur de cette Vuelta 2013. Chris Horner ou Vincenzo Nibali, les presque 13 kilomètres du col hispanique devaient faire la différence. Pour le podium aussi, où Valverde restait sous la menace de son compatriote Rodriguez. Mais en haut, malgré le spectacle tout au long de la montée, il n’y a aucun changement en terme de positions.

Des tentatives vaines

Les hommes qui avaient quelque chose à aller chercher ont tenté. Nibali pour la victoire, Rodriguez pour le podium. En vain. Au sommet de l’Angliru, le seul changement dans le top 10 du général, c’est la rétrogradation de Leopold König du septième au neuvième rang. Pourtant, on n’a pas eu à se plaindre au niveau de l’animation. Horner a voulu mettre tout le monde d’accord très tôt, mais a d’abord échoué. Nibali a alors tenté sa chance, emmenant parfois Purito avec lui. On croyait alors que le podium de Valverde était en train de s’envoler. On a aussi vu le transalpin attaquer de belle manière, et prendre quelques mètres d’avance sur le leader américain. Avant d’être repris, et de tenter à nouveau. Motivé comme jamais, le Squale a tout fait pour forcer la décision.

Mais finalement, tout est rentré dans l’ordre. Horner est revenu, a jaugé Nibali, et l’a lâché. Valverde en a fait de même avec un Rodriguez qui s’était mis dans le rouge et qui a terminé en grande souffrance. Les écarts ont donc changé, puisque le leader de la Radioshack possède désormais 37 secondes d’avance sur l’Italien. Et Purito a complètement craqué, pointant à plus de 3’20’’. Mais au niveau des positions, il n’y a eu que des confirmations. Les leaders ont tenté, n’ont pas hésité à se battre et à tout donner. Mais les patrons des derniers jours le sont restés. Horner a maté pour la dernière fois Nibali et Valverde a une nouvelle fois parfaitement géré sa montée. Derrière, on retrouve toujours Roche, Pozzovivo et Pinot. Car finalement, si cette étape nous aura fait vibrer, elle n’aura pas permis de bouleverser la course.

Cette fois, Horner a gagné

Mais le grand enseignement de cette journée – car il y en a quand même un -, c’est la victoire désormais assurée du vétéran Chris Horner. Du haut de ses 41 ans, l’Américain a encore impressionné en lâchant ses adversaires un à un. S’affirmant comme le patron de ce Tour d’Espagne, il ne risque plus rien. Hier soir, il affirmait que s’il devait disputer la dernière étape avec ses trois secondes d’avance, il ne serait pas tranquille. Avec une avance maintenant supérieure à la demi-minute, il n’a plus à s’inquiéter. Sur la route de Madrid, il pourra savourer et sabrer le champagne. Et devenir ainsi, à presque 42 ans, le plus vieux vainqueur de l’histoire des grands tours. Pas mal comme premier grand succès.

Celui que l’on annonçait comme prétentieux en première semaine, lorsqu’il avait prédit qu’il récupérerait le maillot rouge, celui que l’on voyait aussi craquer en dernière semaine face à un Nibali que l’on attendait en forme croissante, a donc déjoué tous les pronostics. Il suffit de regarder ceux de notre rédaction il y a trois semaines, juste avant le départ de cette 68e Vuelta. Un seul de nos rédacteurs avait placé Horner dans son top 10, et bien loin de la victoire tout de même (4e). Cette victoire, il fallait donc être un adepte des très grosses côtes pour la prédire. Mais au fil des jours, on a été forcé d’y croire chaque fois un peu plus. Pour le plus grand désarroi de certains. Mais le principal intéressé n’en a que faire. Il a gagné la Vuelta, et sur ce que l’on a vu, le mérite amplement.

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