Avec un total de vingt victoires, on ne peut pas dire que l’équipe Trek ait été transparente au cours de la saison. La formation américaine a même décroché trois étapes rien que sur la Vuelta. Pourtant, ces succès cachent indéniablement un collectif décevant où les leaders n’ont pas brillé.
Une raison d’être satisfaits
Les jeunes ne se cachent pas. En 2013, à seulement 19 ans, Danny van Poppel participe à son premier grand tour. De nombreux espoirs étaient placés en lui, et aujourd’hui, ils se sont confirmés. Double vainqueur d’étape sur le Tour de Wallonie, notamment devant un Philippe Gilbert incapable de le suivre au Mur de Thuin, puis vainqueur pour la première fois sur un grand tour, la Vuelta, le coureur néerlandais a franchi un cap cette saison. À 22 ans et avec 4 victoires en 2015, il est avec Bob Jungels le coureur le plus prolifique de son équipe. A eux deux, ils ont ramené 40% des victoires de la Trek cette saison. Problème, ils courront l’an prochain pour Sky et Etixx… Heureusement, d’autres jeunes ont marqué des points et resteront au sein de la structure luxembourgeoise. Fabio Felline a décroché trois succès et montré qu’il était un homme tout-terrains. Le Français Julien Bernard a lui été un des meilleurs coureurs de son équipe cette saison. Quasiment inconnu avant le mois d’août, le Dijonnais s’est fait remarquer en terminant dixième de l’USA Pro Challenge, loin devant son coéquipier Julián Arredondo. Résultat, un contrat pour les deux prochaines années, et de belles promesses.
Trois raisons d’être déçus
La saison quasi blanche de Fabian Cancellara. Pour le Suisse, tout avait bien commencé : vainqueur de la deuxième étape du Tour d’Oman, du contre-la-montre de Tirreno-Adriatico puis septième de la Primavera, il a fallu qu’il chute… Sur le Grand Prix E3, Spartacus a mis fin à sa campagne flandrienne. Après être revenu à la compétition sur le Tour des Fjords puis chez lui, sur le Tour de Suisse, Cancellara a pris part au Tour de France sans grande pression. Troisième du chrono d’ouverture, il a pris la tunique jaune dès le lendemain. De quoi retrouver le sourire après une première partie de saison plombée par les blessures. Mais la malchance s’est acharnée. Pris dans la grosse chute vers le Mur de Huy, le Suisse a terminé l’étape au courage, mais n’a pas pu repartir le lendemain. Après une grosse coupure, il reprend donc sur la Vuelta, à la fin de l’été. Sauf que victime de maux d’estomac, il abandonne une nouvelle fois lors de la troisième étape. À bientôt 35 ans, il peut donc oublier l’année 2015 et se concentrer sur 2016 pour réussir l’une de ses dernières campagnes de classiques.
Giacomo Nizzolo, l’éternel second. À l’heure du bilan, une question mérite d’être posée : Nizzolo est-il un nouveau Rojas ? Outre sa victoire dans le classement par points du Giro, l’Italien a réalisé 20 tops 10 pour une seule victoire en 2015. Confirmation de sa grande difficulté à lever les bras, en quatre participations à un grand tour, le Giro, il a fini vingt-et-une fois dans le top 10 d’une étape sans le moindre succès. La seule fois où il a remporté le sprint du peloton, une échappée est allée au bout, lui soufflant le bouquet du vainqueur. Alors bien sûr, Giacomo Nizzolo n’a que 26 ans et peut encore rêver de victoires sur un des trois grands tours. Mais la confiance de son équipe est clairement entamée, en témoigne le recrutement de son compatriote Niccolo Bonifazio. À 21 ans, l’ancien sprinteur de la Lampre pourrait rapidement supplanter son aîné pour devenir l’arme principale de Trek dans les arrivées massives. Parce que jusqu’à maintenant, Nizzolo n’est pas capable faire mieux que deuxième…
Une seule victoire en montagne. La Trek a dans ses rangs Arredondo, Jungels, Mollema, Schleck, Zoidl et Zubeldia, mais elle n’a décroché qu’une seule victoire en montagne cette saison. Zoidl ne semble pas en mesure d’être un lieutenant fiable en montagne, quant à Arredondo, il n’a pas du tout confirmé sa très belle saison 2014. Incapable de dynamiser les étapes de montagne sur le Tour de France, lâchant en même temps que les sprinteurs puis loin d’être au niveau sur les courses d’une semaine, et enfin abandonnant par deux fois sur les classiques ardennaises, le Colombien a de quoi se remettre en question. L’aîné des Schleck, lui, a remporté une étape sur la Vuelta. Mais rien de plus. Bauke Mollema a certes fini deuxième de Tirreno-Adriatico et septième du Tour de France, on pouvait attendre plus de lui. Leader unique, le Néerlandais s’est concentré sur la Grande Boucle, réalisant un nouveau Top 10 au général – son troisième après 2013 et 2014. Mais il n’a toujours pas fait mieux qu’une sixième place. Les grimpeurs, clairement, n’ont donc pas donné la pleine mesure de leurs capacités. Ou alors il y a de quoi s’inquiéter.
Thomas Fiolet
Faudrait pas en demander trop non plus à Mollema : qu’il réalise 5 top 10 dans sa carrière sur la Grande Boucle et on ne pourra pas lui reprocher grand-chose. En haute-montagne sur les grands tours il souffre derrière les vrais grands leaders, et sur les classiques vallonnées il n’est pas assez rapide. Le seul moyen ce serait de jouer les étapes sur les GTs et d’anticiper sur les classiques : y viendra-t-il avec son équipe ?
Les jeunes se sont mis en évidence chez Trek cette saison . Cancellara lui a eu une poisse énorme mais j’espère que ce grand champion sera au top en 2016 pour terminer sa carrière en beauté .
rolfsorensen
Mollema est limité sur les Grands Tours par rapport aux grands les Quintana, Contador, Froome… Et encore il peut encore progresser cette année il etait pas à 100 % , il a connu des chutes, on verra l’année prochaine mais il ne faut pas l’enterrer ; )
Si non grossière erreur de ta part Mollema a une très bonne pointe de vitesse en côte surtout mais aussi sur le plat. Mefiance l’année prochaine, il fera une meilleur saison que tu le penses, j’en prend le pari si il ne chute pas bien sur.
Aussi grosse saison de Van Poppel mais partir chez Sky…. pffff dégoûter… l’argent….
Même si je sens une grosse saison de sa part (je l’espère) Même si il ma un peu déçu en ne venant pas chez Lotto-Jumbo !
@Mollema4: peut-être que la pointe de vitesse n’est pas la pire du monde, mais l’a-t-on jamais vu rivaliser avec Valverde, Moreno, Kwiatkowski, Dan Martin ou Gerrans pour accrocher un podium sur les Ardennaises? il est toujours, malgré tout, derrière 3 de ceux-là (parmi d’autres). Ce que je veut dire c’est que, malgré ses bons résultats sur la Flèche Wallonne, on a du mal à l’imaginer victorieux sur ce terrain, même si on peut toujours en rêver, et l’arrivée de Liège depuis plusieurs années n’est favorable qu’aux puncheurs-sprinteurs. Mollema n’a pas la pointe de vitesse ni d’Alaphilippe ni de Gallopin sur ces arrivées d’ardennaises, s’il veut gagner il aurait tout intérêt à sortir comme un Kreuziger sur l’Amstel 2012 (2013?)
Et sinon, derrière Felline et Mollema, peu d’hommes solides cette année et sur qui compter pour construire l’an prochain (Cancellara étant un cas à part vu sa malchance cette année). Heureusement qu’un Hesjedal pourrait apporter quelques satisfactions.
Cancellara est le seul grand leader de cette équipe après l’effacement des Schleck. Il tousse et l’équipe s’enrhume. Malgré cela, les “seconds” couteaux et les jeunes ont donné de belles satisfactions à une équipe qui ne s’en tire pas si mal sur la saison malgré l’absence d’une grosse victoire.
@rolfsorensen : Je confirme que Mollema est tout à fait capable de rivaliser avec des Gallopin ou des Dan Martin dans un sprint en petit comité. Il possède une très bonne pointe de vitesse qui se confirme sur la Clasica San Sebastian (il termine devant Dan Martin et Julian Alaphilippe), et sur le Tour d’Alberta où il devance des sprinteurs dans un final plat. Toutefois il est bien plus à l’aise sur un final en côte.
L’équipe devrait miser sur Felline à l’avenir. Coureur avec une progression constante qui pourrait avoir un Milan-San Remo à son palmarès dans le futur. Profil assez similaire à Kwiatkowski.
rolfsorensen
Ce n’est pas parce que Mollema n’en a pas encore claquer une qui ne le fera pas cette année, il n’était pas près, on verra l’année prochaine :) Le seul qui me parait au-dessus de Mollema au sprint que vous avez cité est Valverde pour moi si non les autres ne me semble pas plus rapide dans un sprint en côte et sur le plat. Il est aussi rapide qu’un Gallopin et que Alaphilippe. Je pense que la plupart des fans de cyclisme sous-estime Mollema… Vu la carrière qu’il a derrière lui, bien sur j’en attend plus de lui qu”il en claque une belle et un podium sur un GT…
Mais c’est vrai que Hesjedal est une belle recrue mais Trek a besoin de mieux… Enfin si elle veux retrouver son standing… Un Nibali par exemple ou un Landa aurait été plus intéressant…
Clairement Mollema est capable de gagner une grande classique, que ce soit en anticipant ou au sprint, il est aussi capable de gagner les plus grandes courses d’ une semaine ( il fut d’ ailleurs impressionnant sur tirreno adriatico cette année). Par contre sur les grands tours il me parait plus limité, il semble accuser d’ un gros manque de récupération.
La récupération tout a fait surtout en troisième semaine, on la vu sur le Tour 2013 ! Mais cette année, il n’a presque jamais été au contact des Contador-Froome-Quintana-Nibali-Valverde. Du a sa chute cette saison au Pays-Basque, je crois ! On verra bien la saison prochaine ! Je croise les doigts !