A 27 ans, Alexandre Geniez réalise probablement en 2015 la meilleure saison de sa carrière. Neuvième du Giro au mois de mai, il a enchaîné par un beau Tour de France avant de continuer sur sa lancée en août, décrochant le Tour de l’Ain. Une réussite aussi inattendue que bienvenue.

En mai, fais ce qu’il te plaît

Sur le Tour d’Italie, Alexandre Geniez avait carte blanche. Les autres grimpeurs de l’équipe étaient déjà focalisé sur la Grande Boucle, où ils devaient accompagner Thibaut Pinot. Mais l’Aveyronnais avait lui une carte à jouer, après sa treizième place finale à Trieste l’année passée. Régulier tout au long des trois semaines, le natif de Rodez, protégé et libre de courir comme il le souhaitait s’est donc battu pour rentrer dans le top 10. « Je me suis accroché tant bien que mal », lâchait-il à l’arrivée. Force est de constater qu’il l’a plutôt bien fait, achevant la course rose à la neuvième place au terme d’une très belle dernière semaine. Pourtant, il devait y avoir une contrepartie à cette liberté printanière : après le Giro, il ne devait pas y avoir de Tour de France pour Geniez. « Si je joue le général jusqu’à la fin en Italie, je ferai de moi-même une croix sur le Tour, avançait-il avec certitude. Car quand on joue le général sur le Giro, on sort rincé et on ne peut pas être prêt un mois après. »

Sauf que rien ne s’est passé comme prévu. Arnold Jeannesson, qui devait aider Pinot sur les routes de juillet, a déclaré forfait. Marc Madiot n’envisageait alors pas d’aller sur le Tour sans emmener l’un de ses meilleurs grimpeurs, en plus en grande forme. Surtout que le parcours se prêtait au jeu : pendant dix jours, Geniez n’aurait quasiment rien à faire, puis se pointerait la montagne où il devait être présent pour son leader. Finalement, Pinot a très vite été hors du coup, et l’Aveyronnais s’est retrouvé presque aussi libre que sur le Giro, avec l’opportunité de jouer sa carte personnelle. Malgré ses tentatives, il n’a pas été très heureux, logiquement émoussé par son aventure italienne. Mais comme le signe que sa sélection était une bonne chose, il a su apporter au moment où il le fallait. Dans la montée de l’Alpe d’Huez, alors que Thibaut Pinot revenait sur lui, il l’a aidé sur quelques hectomètres, lui donnant quelques précieux relais qui ont sans doute pesé dans le final, où le Français est ensuite parvenu à résister au retour de Quintana. S’il n’a pas gagné, Geniez aura donc eu un rôle déterminant.

Intouchable dans l’Ain

Après une coupure de quinze jours, Geniez a retrouvé la compétition sur le Tour de l’Ain, cette semaine. Surprenant deuxième du prologue de Bourg-en-Bresse, dans la même seconde que le vainqueur Mike Teunissen, il a surtout été intouchable lors de l’étape reine, ce vendredi. Vers Bellignat, le leader occasionnel de l’équipe FDJ est allé s’offrir un succès d’étape en même temps qu’une prise de pouvoir au classement général. « Devant, tout le monde avait mal aux jambes, assurait-t-il en racontant la montée finale. Je suis revenu sur le groupe de tête 500 mètres avant la fin de la descente (soit à trois kilomètres de l’arrivée, ndlr). » La suite, ce fut un sprint en petit comité qui ne pouvait pas échapper à un homme en pleine confiance. Ce samedi, fort de son petit matelas au général, le coureur passé pro chez Skil-Shimano a donc tranquillement géré pour s’adjuger le Tour de l’Ain, la première course par étapes qu’il accroche à son palmarès. Le symbole d’une saison où Geniez est enfin épargné par les galères, et qui lui permet de briller à la hauteur de ses qualités.

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