On les attendait acteurs de ce Tour de France, ils ne nous ont pas déçus. Ces quelques coureurs font partie des valeurs sûres du peloton : pour la plupart habitués à la grande messe de juillet, ils ont encore une fois été au rendez-vous.

Marcel Kittel / Giant-Shimano

Dire qu’avec quatre victoires d’étapes, la performance de l’Allemand est juste jugée normale montre à quel point le natif d’Arndt domine actuellement le sprint mondial. Après quatre premiers jours de folie qui l’ont vu lever les bras à trois reprises, la vedette de l’équipe Giant-Shimano a eu plus de mal à passer la montagne. Ainsi, sur les quelques étapes plus ou moins de transition entre les massifs, jamais Kittel n’a semblé en mesure d’accrocher le bon wagon, celui pris par Kristoff par exemple. Qu’importe, l’étape qu’il avait en tête depuis les Vosges était la dernière, celle des Champs-Elysées. Celle qu’il avait remporté l’an dernier, détrônant Mark Cavendish (qui restait sur quatre succès sur la plus grande avenue du monde), et sur laquelle il a de nouveau levé les bras. Histoire de maintenir sa moyenne de quatre bouquets par édition, et d’asseoir sa domination incontestable face aux autres sprinteurs enclin à lui chiper le leadership.

Tejay Van Garderen / BMC

Après une révélation sur la Grande Boucle en 2012, l’Américain n’avait pas été capable de rééditer pareille performance l’an passé. Mais cette fois, il est vrai aidé par l’abandon des deux principaux favoris, il n’a pas laissé passer sa chance. Victime d’une défaillance qui lui coûta sans doute le podium vers Bagnères-de-Luchon, il limita malgré tout la casse et alla chercher un top 5 mérité – même si c’était, à notre grand désarroi, au détriment d’un Romain Bardet malchanceux – sur le chrono entre Bergerac et Périgueux. Comme il y a deux ans, où il avait cependant profité de plus de 100 kilomètres de contre-la-montre. Avec un Evans incontestablement sur le déclin, la formation américaine peut donc compter sur un nouveau leader, capable d’entrer dans les cinq de la Grande Boucle.

Pierre Rolland / Europcar

Suite à un Tour d’Italie achevé au pied du podium, le Français venait sur les routes de juillet sans trop savoir ce qu’il pouvait espérer. Finalement, il a opté pour le général, et terminé aux portes du top 10 – décidemment ! Une performance qui mérite d’être soulignée tant l’enchaînement Giro-Tour s’est avéré difficile ces dernières années. Rolland, au même titre que ceux qui l’ont tenté avant lui, a eu du mal lors de certaines grosses étapes. Mais au final, avec Rafal Majka, il est l’un des seuls pouvant se targuer d’avoir relativement réussi son épreuve après avoir déjà brillé sur la course rose. Il fallait bien ça pour porter une équipe Europcar offensive mais qui s’est toujours cassé les dents dans les échappées, que ce soit avec un Gautier pas assez costaud ou avec un Voeckler clairement plus capable des coups d’éclat auxquels il nous avait habitué.

Tony Martin / Omega-Pharma Quick-Step

Le meilleur rouleur du monde a été sans concurrence sur les 54 kilomètres qui séparaient Bergerac et Périgueux. On s’y attendait. Maître de la discipline, parfaitement positionné sur sa machine, il a repris trois coureurs partis avant lui en un peu plus d’une heure, signe de l’archi-domination du métronome allemand. Après les années Cancellara, incontestablement, l’ère Martin est arrivée. Celui qui battra l’Allemand sur un chrono de la Grande Boucle pourra marquer ce jour d’une pierre blanche. Cependant, le triple champion du monde du chrono s’est aussi illustré vers Mulhouse où, au terme d’un gros numéro en solitaire, il est allé décrocher une belle victoire. Sa quatrième sur le Tour. Pas de quoi faire oublier l’abandon de Mark Cavendish dès la première étape, mais pas loin…

Arnaud Démare / FDJ.fr

Maillot de champion de France sur le dos, Démare avait beaucoup de pression au départ de la Grande Boucle. Celle-ci n’a pas diminué lors des étapes britanniques, où le sprinteur de la FDJ.fr n’est pas parvenu à jouer sa carte. Gêné par la chute dans le final de Harrogate et enfermé à Londres, il a fallu attendre Lille pour voir le Tricolore en action. Résultat, troisième. Comme à Saint-Etienne, où il a de nouveau pu prendre part au sprint. Enfin, Démare s’est classé douzième sur les Champs. Des performances rares mais régulières, si ce n’est sur l’avenue parisienne. Des podiums au sprint, beaucoup s’en contenteraient, l’ancien champion du monde espoirs en a décroché deux, à chaque fois qu’il a pu sprinté dans de bonnes conditions. Alors ce Tour n’est pas une très grande réussite, mais c’est loin d’être un échec. En se plaçant un peu mieux à l’avenir, Démare pourrait réellement jouer les trouble-fêtes.

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