Comme chaque année, au départ de la Grande Boucle, on annonçait une tripotée de coureurs comme des futurs protagonistes importants. Et forcément, tout le monde n’a pas répondu présent au rendez-vous juillettiste. Si la catastrophe a été évitée pour certains, on les attendait tous à un niveau bien supérieur.

Vincenzo Nibali / Astana

Il était le tenant du titre, Vincenzo Nibali avait donc un statut et une couronne à défendre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a essayé, avec le panache qu’on lui connait en dernière semaine. Mais ça a été très loin de suffire, et l’Italien a échoué au pied du podium. Jamais dangereux pour Christopher Froome, alors qu’il avait misé toute sa saison sur le Tour, le Squale ne peut qu’être extrêmement déçu de son mois de juillet. Ses performances ont d’ailleurs irrité au plus haut point son manager Alexandre Vinokourov, qui aurait menacé son coureur de ne pas le prolonger, et de le forcer à disputer la Vuelta. Son démenti, quelques jours après ces révélations faites par la Gazzetta, n’a pas été très convaincant. Fort heureusement, la victoire du Sicilien à La Toussuire a apaisé la situation, et sauvé l’honneur d’une formation Astana qui ne pouvait pas se permettre de repartir complètement bredouille. Mais ce Tour 2015 pourrait marquer un tournant dans la carrière de Nibali.

Thibaut Pinot / FDJ

Tout le monde y croyait. Il devait être le cinquième homme, derrière les « 4 Fantastiques ». Il devait même être capable de titiller les cadors pour jouer le podium. Finalement, il n’en a rien été. Malgré une préparation parfaitement réussie, et une saison 2015 qui avait complètement rassuré sur les qualités de Pinot en montagne, le Tour a été pour le Franc-Comtois un long chemin de croix. Un bon prologue, et puis plus rien jusqu’au dernier week-end de course… Le général s’est – beaucoup – trop vite envolé pour le leader de l’équipe FDJ. Et les espoirs étaient tellement importants à son sujet que la déception fut immense. Jour après jour, alors même que la montagne n’avait pas pointé le bout de son nez, il perdait du temps. Sa troisième place de 2014 semble désormais à des années lumières. Heureusement, il a sauvé son épreuve avec une victoire de prestige à l’Alpe d’Huez, la veille de l’arrivée. Une preuve de ses grandes qualités de grimpeur. Mais c’est pour le général qu’on l’attendait, et il ne nous a pas fait vibrer longtemps.

Alberto Contador / Tinkoff-Saxo

On savait que les chances étaient grandes de voir l’Espagnol craquer. Son objectif de doubler Giro et Tour de France était extrêmement ambitieux, et il l’avait déjà tenté en 2011, sans succès. Pourquoi cela aurait-il été différent cette fois ? Il n’y avait pas grand chose qui jouait en la faveur du Pistolero, et surtout pas l’incroyable concurrence présente sur la Grande Boucle. Mais l’optimisme du principal intéressé, et encore davantage celui de son manager Oleg Tinkov, nous ont fait croire au fil des mois que l’exploit était possible. La première étape de montagne a suffi à doucher tous ces espoirs. Incapable de suivre Froome et Quintana dès que la route s’élevait, le vainqueur du dernier Giro n’a été que l’ombre de lui-même, et sa cinquième place finale – comme en 2011, avant son déclassement – prouve que ce défi un peu fou n’était pas à sa portée. Résultat, c’est la saison de Contador qui se termine sur cet échec, puisqu’après deux grands tours disputés en intégralité, il ne courra plus en 2015. Unr triste fin… avant 2016.

Alexander Kristoff / Katusha

Après ses deux victoires d’étapes (ainsi que trois podiums) d’étapes l’année dernière, le sprinteur norvégien était attendu. Surtout avec l’absence de Marcel Kittel, qui devait laisser un peu plus de place aux habituels outsiders. Mais suite à un début de saison fantastique, où Kristoff a remporté le Tour des Flandres en plus de quelques sprints massifs, la Grande Boucle a été très compliquée. Sans doute émoussé par une campagne de classiques très prenante et dans laquelle il a eu un rôle majeur, l’homme des Fjords a été quasiment transparent dans les sprints de juillet. Deux fois troisième, à Valence et Paris, il n’a cependant jamais été proche d’une victoire. Alors que sa formation était en partie articulée autour de lui, il a été incapable de répondre présent. C’est pour lui un premier véritable échec depuis qu’il fait partie des sprinteurs qui comptent, soit un an et demi.

Arnaud Démare / FDJ

Pour l’équipe française, le Tour a été chaotique. Il y avait d’un côté les grimpeurs, avec Pinot et ses équipiers. Ils se sont ratés. Et puis il y avait Arnaud Démare, entouré de trois hommes pour les sprints. Rapidement, William Bonnet a abandonné, et l’ancien champion de France a perdu son poisson-pilote. Mais il n’en reste pas moins que le sprinteur tricolore n’a pas été à la hauteur des attentes. Après avoir décroché plusieurs podiums en 2014, on espérait le voir franchir un cap, et peut-être même aller chercher un succès dans un emballage final. Sauf que le Picard n’est entré qu’une seule fois dans le top 5, à Paris. Déclenchant son sprint trop tôt, se retrouvant mal placé ou ne passant pas les difficultés du parcours, il a eu les plus grandes peines du monde à tirer son épingle du jeu. Il pourra simplement se consoler en se disant qu’il n’a pas été le seul côté français : Bouhanni a très vite abandonné, et Coquard, mis à part sur les Champs, n’a pas fait beaucoup mieux.

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