Il y a un an, sur la Vuelta, Tom Dumoulin devenait un autre coureur. En portant le maillot rouge jusqu’à la veille de l’arrivée, il avait prouvé sa capacité à jouer la gagne sur trois semaines. S’il n’a été au niveau attendu sur le dernier Giro, il a décidé de continuer dans cette lignée en vue de la saison prochaine.

Effacer l’échec du Giro

« J’aurais comme objectif un grand tour l’an prochain. Je ne sais pas encore lequel, probablement celui qui comportera le plus de kilomètres contre-la-montre », a expliqué Tom Dumoulin à Cyclingnews. Le Néerlandais de 25 ans n’a pour le moment jamais fait mieux que sixième sur une épreuve de trois semaines, mais il a suffi de la Vuelta, l’an passé, pour qu’il se persuade de ses possibilités. Face au grimpeur Fabio Aru, il avait tenu jusqu’à la veille de l’arrivée à Madrid, où esseulé, il avait craqué et perdu cinq places au classement général. Sans la victoire, il avait toutefois pris rendez-vous avec l’avenir. En travaillant davantage en montagne, il devait être un candidat à la victoire finale sur un grand tour en 2016. A l’intersaison, le garçon a porté son choix sur le Giro. Mais en mai, il a rapidement compris qu’il ne jouerait pas le maillot rose.

Il aurait dès lors pu abandonner l’idée et se focaliser sur les chronos, cette discipline où il excelle. Rien que cette saison, il en a remporté trois, auxquels il faut ajouter cinq deuxièmes places. Vainqueur sur le Tour, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques, Dumoulin a réussi sa saison même sans avoir pu briller sur trois semaines. Pour autant, il garde en tête les grands tours et n’envisage pas de ne pas faire le maximum pour y jouer la gagne. Perdre du poids apparaît alors indispensable, et le Néerlandais n’y voit pas d’inconvénient. « Jusqu’à maintenant, j’ai déjà perdu un peu de poids et ça n’a pas affecté ma puissance, analyse-t-il. A un moment, ce sera peut-être le cas mais il faut bien essayer. On ne peut connaître ses limites qu’en les repoussant. » En Romandie cette année, Dumoulin a d’ailleurs prouvé que sur des courses d’une semaine, il est déjà capable de faire presque jeu égal avec des garçons comme Quintana, Pinot et Zakarin – il avait terminé cinquième du général.

“Wiggo” et Wilco

Mais si l’enfant de Maastricht insiste dans cette voie, c’est surtout parce qu’il a un modèle qui lui a montré que sa mutation est possible. « Bradley Wiggins a prouvé qu’un rouleur peut devenir un vainqueur de grand tour en perdant du poids. Je veux prendre exemple sur lui », confiait Dumoulin, toujours à Cyclingnews. Pour aller titiller les plus grands spécialistes sur le Tour de France, le Néerlandais est sans doute encore trop juste. Mais le Giro ou la Vuelta, définitivement, sont à même de lui convenir. Reste qu’il faudra que Giant accepte de lui offrir une équipe digne de ce nom pour l’accompagner. Il y a un an sur les routes espagnoles, il n’aurait sûrement pas tout perdu avec des équipiers à ses côté dans les grosses étapes. Le recrutement de Wilco Kelderman, notamment, s’inscrit sans doute dans cette philosophie. Dumoulin n’a plus qu’à choisir sur quel grand tour il tentera sa chance l’an prochain.

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