Ils sont déjà là ! Vainqueurs respectifs de la Ruta del Sol et du Tour d’Oman, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali n’ont pas attendu bien longtemps avant de se mettre en évidence. De bon augure pour deux prétendants à la victoire sur le prochain Giro, aux habitudes différentes mais aux ambitions communes.

Pour Valverde, débuter la saison sur les chapeaux de roues n’est pas loin d’être une habitude. Mais l’Italien, lui, préfère prendre son temps. Ces deux dernières années, Nibali avait même dû patienter jusqu’au mois de juin et le championnat d’Italie pour conquérir son premier bouquet. Mais en cette saison 2016, il s’est mis au diapason de son homologue espagnol. Alors que Valverde réalisait un one-man-show sur les pentes du Puerto de Peñas Blancas, lors de la dernière étape du Tour d’Andalousie, le Requin de Messine a dompté la Green Moutain à Oman. Résultat, les deux hommes ont remporté leur première coure par étapes de la saison. Le leader de la Movistar en dominant assez aisément Mollema, Majka ou Van Garderen, a laissé la plus forte impression. Mais Nibali, en s’appuyant sur le soutien indéfectible de Jakob Fuglsang, a filé vers un succès de gestionnaire tout aussi important. Différemment, les deux larrons, qui ont fait du Tour d’Italie leur premier grand rendez-vous de la saison, ont donc pu se rassurer à deux mois et demi du départ d’Apeldoorn, le 6 mai prochain.

Entre territoire conquis et découverte

Sixième participation pour l’un, grande première pour l’autre. Le constat est sans appel. Vainqueur de l’épreuve transalpine en 2013, Vincenzo Nibali part à la conquête de son deuxième maillot rose, après deux saisons axées sur le Tour de France. Un retour devant son public, qu’il a quitté pour ce qui est du Giro au sommet des Tre Cime de Lavaredo, un jour enneigé de mai 2013. Pour le reste, sa dernière course en Italie est également un succès : c’était le Tour de Lombardie, à l’automne dernier. Pour tenter de décrocher son quatrième grand tour, Nibali reproduira donc son schéma victorieux d’il y a deux ans, en participant à Liège-Bastogne-Liège après le Tour du Trentin et Tirreno-Adriatico. Sur la course des deux mers, il retrouvera d’ailleurs Alejandro Valverde. L’Espagnol y fera son grand retour après sa seule participation, en 2002…

Il faut dire que le territoire de la Botte n’a pas souvent souri au Murcian. Sa suspension pour dopage, notamment, avait d’abord été effective en Italie suite à la décision du CONI, l’empêchant même de participer au Tour de France 2009. Mais à bientôt 36 ans, il bouscule ses habitudes pour briller en mai. Un choix qui devrait l’empêcher d’arriver dans une forme optimale sur les classiques ardennaises. S’il prend ces risques-là, alors qu’il pourrait opter pour le confort d’un enchaînement classiques-Tour de France, c’est qu’il croit en ses chances. A l’instar de son rival italien, Valverde sait cibler ses objectifs, et il pourra compter sur l’appui d’Andrey Amador, quatrième de l’épreuve italienne l’année passée. Tout aussi néophyte qu’il est sur le Giro, l’Espagnol – avec toute son expérience, même si elle est minime en Italie – sera un adversaire redoutable pour Nibali. Et chacun de leur affrontement d’ici le départ des Pays-Bas aura des airs d’évènement.

Ce qu’il y a simplement à souhaiter ? Que Nibali et Valverde ne soient pas envoyés comme les remplaçants d’Aru et Quintana. Les deux jeunes grimpeurs, autrement plus en vue sur les grands tours en 2015, pèsent de plus en plus dans leurs équipes respectives. Les deux champions, vainqueurs à eux deux de quatre grands tours et autant de Monuments, n’ont donc peut-être pas complètement choisi de s’orienter vers le Giro. Mais là encore, l’expérience pourrait faire la différence. Qu’ils aient choisi ou subi ce calendrier, Nibali et Valverde vont s’offrir un programme cohérent en vue des Jeux Olympiques, autre grand objectif de leur saison 2016. A l’inverse, courir le Tour tout en étant compétitif à Rio s’avèrera être un véritable défi pour tous les protagonistes de juillet. Le Giro serait alors la voie royale vers l’Olympe. Mais en attendant, rendez-vous sur Tirreno pour le premier round entre le Squale et l’Imbatido.

 

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