Course après course, les éloges pleuvent sur Peter Sagan. Son personnage fascine, sa simplicité interpelle et son talent impressionne. Pendant trois semaines, le Slovaque a été une attraction quotidienne. Et à Paris, il a presque autant gagné le Tour que Chris Froome.
Partout à la fois
Cherbourg, deuxième étape. Peter Sagan s’impose et prend le maillot jaune de leader, le premier de sa carrière. C’est pour lui un très grand moment. Mais lors de son passage devant les médias, avec un haussement d’épaules, il dit s’être ennuyé toute la journée, jusqu’aux dernières kilomètres. Cela suffit à classer le coureur, ou plutôt à comprendre qu’il est inclassable. Depuis toujours. Sagan, c’est ce type qui à tout juste 20 ans claquait déjà deux étapes de Paris-Nice. Ce type qui, sur son premier Tour de France, lève les bras à trois reprises et s’offre le maillot vert. Depuis, il n’a plus lâché ce paletot, et aujourd’hui à 26 ans, il en a déjà ramené cinq à Paris. Le Slovaque est un ogre, qui vit cette saison ses plus beaux moments. Maillot de champion du monde sur le dos, il s’est offert son premier monument au printemps dernier, avant de venir tout casser sur la Grande Boucle. Un an après ses cinq deuxièmes places – et pas un seul succès -, il fallait rectifier le tir. Il l’a fait.
Comme en 2012, l’enfant de Zilina s’est offert trois victoires d’étape. Mais résumer son mois de juillet à ces bouquets serait réducteur. Vers Montpellier, Sagan a décroché un succès comme on en fait peu. Il est sorti du peloton à 13 kilomètres de l’arrivée, avec son coéquipier Maciej Bodnar, Chris Froome et Geraint Thomas. Un coup de force impressionnant qui a surpris toutes les équipes de sprinteurs. Puis le Slovaque s’est employé à prendre les échappées sur les étapes de montagne, histoire d’assurer son maillot vert en remportant les sprints intermédiaires dans les vallées, mais aussi de se mettre à la planche pour ses coéquipiers Majka et Kreuziger, en quête respectivement du maillot à pois et d’une place dans les dix premiers du général. Résultat, le champion du monde a été élu super-combatif du Tour. Une juste récompense tant son panache a illuminé une course qui en manquait cruellement.
Homme d’influence
Insatiable, le garçon a passé 98 de ses 105 jours de course sur le Tour avec un maillot distinctif (vert, blanc, jaune ou arc-en-ciel). Il a aussi cumulé les places dans les dix premiers d’une étape, 52 au total. Mais cette régularité qui lui avait valu quelques moqueries l’an dernier, parce qu’il ne gagnait pas, est désormais reconnue à sa juste valeur. Même si, pour la forme, on notera que Sagan a encore terminé deux fois deuxième, à Revel et à Paris. Anecdotique. Le Slovaque a même poussé son patron, Oleg Tinkov, à réfléchir quant à la suite de l’équipe russe. Finalement, le magnat s’en ira vraiment, parce qu’il avait accepté que Sagan et Majka cherchent dès cet été un point de chute pour 2017, et que sans eux, rien ne sert de continuer. Mais cette histoire suffit à mesurer le pouvoir que peut avoir aujourd’hui Peter Sagan dans le peloton. En plus d’enivrer les foules, en terminant l’étape par une roue arrière au sommet de Finhaut-Emosson ou en lançant une ola du public sur le podium des Champs-Elysées, il est devenu un coureur d’influence. Apprécié et puissant, si bien que même son imposante chevelure presque blonde a fini par faire l’unanimité.
D’accord avec tout ce que dit cet article et encore plus avec son titre. Je suis un fan inconditionnel depuis 2010 et son Paris-Nice. Ce qui m’impressionne tout particulièrement cette année ce sont ses capacités en haute montagne. Bien sûr il a toujours très bien grimpé mais quand on compare son physique de 2010 avec aujourd’hui il a pris au moins 10 kilos de muscle. Sur ce tour il a plusieurs fois attaqué dans des cols et réussi à rester dans l’échappée alors qu’il n’y avait plus que 30coureurs dans le peloton, pareil pour ses relais dans les cols pour Majka et Kreuziger qui fesaient grimacer tout le monde dans l’échapée. Une telle polyvalence est incroyable surtout que sur ce tour il était vraiment pas loin des meilleurs sprinteurs notamment sur les champs où il perd plus à cause de son placement que parceque Greipel lui était supérieur. On dirait qu’il s’améliore partout sans que cela l’affaiblisse nul part ailleurs.
Sagan est une chance et un bonheur pour le cyclisme. Son talent, son panache et sa personnalité ont encore éclaté sur ce Tour dont il est pour moi le héros plus que Froome. Je me demande d’ailleurs si un vrai classement par points ( un peu comme en Formule 1) ne serait pas plus intéressant que le classement par temps!
Et dire que l’an passée il était critiqué de toute part parce qu’il n’avait rien gagné sur le tour ! Dans un cyclisme où tout est calcul et tactique avoir un coureur comme Sagan qui court à l’ancienne c’est une bénédiction . Il ne calcule rien , court à l’instinct et n’est pas avare de ses efforts quitte à manquer de jus pour conclure . Il sait aussi se mettre à plat ventre pour ses équipiers . Les grosses armadas ne laissent rien au hasard tout est écrit , Sagan lui aime être imprévisible et sortir des sentiers battus et ça on adore . Il redonne un côté spectaculaire et extravagant à ce sport et cela plaît.