Faire de Rafal Majka un candidat au prochain maillot rose peut en rebuter certains compte tenu de son début de saison compliqué. Et pourtant… Septième du Giro en 2013 puis sixième en 2014, le Polonais commence à être rôdé sur les routes italiennes, même s’il a fait l’impasse il y a un an. Son podium final sur la Vuelta en septembre dernier n’a fait que confirmer cet état de fait : Majka est prêt à assumer son nouveau statut sur un grand tour.

La régularité est le principal atout de Rafal Majka. Dans sa progression d’année en année, mais aussi durant les courses elles-mêmes. Ainsi, il n’a pour l’instant pas connu de défaillance lorsqu’il avait la chance de jouer une place au général. Plus impressionnant encore, le Polonais semble obtenir sans cesse les mêmes résultats. Sur le Giro 2014, il a terminé sept fois entre la sixième et la dixième place – parmi les favoris – lors huit arrivées au sommet! L’autre fois ? Il a fini troisième. Une régularité que les contre-la-montre ne mettent pas trop en péril. Majka sait rouler. Il a terminé dix-septième du chrono de la dernière Vuelta, et mieux encore, dans le top 10 des deux épreuves chronométrées individuelles (dont une en montagne) lors de son dernier Giro.

Depuis cinq ans qu’il court aux côtés d’Alberto Contador, Rafal Majka a beaucoup appris. Il est désormais temps d’appliquer les leçons du maître Pistolero et de franchir le palier qui lui permettra de décrocher un grand tour. Le protégé d’Oleg Tinkov a trois semaines et six arrivées au sommet pour prouver qu’il est davantage qu’un éternel espoir sans bouquet. A 26 ans, il est l’heure de confirmer. Pour cela, il faudra au Polonais faire autre chose que rester calé dans les roues. Car sa régularité si extraordinaire prouve aussi qu’il n’a pas le goût du risque lorsqu’il est le leader désigné – on a vu, sur le Tour, que le rôle d’électron libre lui convenait aussi, mais sans jouer le général. Or pour espérer boire l’astoria et porter le maillot rose, il faudra attaquer.

La Grande Boucle est à part, forcément. A chaque fois qu’il y a pris part, c’était pour protéger Alberto Contador, même s’il a remporté une étape à chacune de ses deux participations – en plus de son maillot à pois 2014. Mais le reste du temps, Majka a largement fait ses preuves et gagné progressivement ses galons de leader sur les courses de trois semaines. Il a même décroché son premier podium à la fin de l’été dernier, au terme d’une épreuve pleine de surprises où il a su batailler jusqu’au bout. Neuvième à mi-épreuve, troisième à Madrid, il a prouvé qu’il savait mettre le coup d’accélérateur quand il faut. De quoi lui conférer un nouveau statut : celui de principal outsider pour la victoire finale, derrière un trio de favoris indiscutable.

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