A domicile, Vincenzo Nibali était le grand favori du Giro au départ d’Apeldoorn. Au bout de treize étapes, il l’est toujours. Mais « seulement » troisième au classement général, il n’a toujours pas fait la différence. Pourtant il essayé, et c’est sans doute ce qui inquiète le plus.
Dumoulin et Landa out, Nibali seul au monde ?
Parmi les favoris présentés il y a de ça deux semaines, Nibali ne se positionnait pas comme le meilleur rouleur, la faute à un Tom Dumoulin spécialiste de l’effort solitaire. Et pour certains, l’Italien avait même du souci à se faire en montagne à cause de la présence de son ancien coéquipier, Mikel Landa. Mais avant même la grande bagarre prévue en troisième semaine, le Néerlandais et l’Espagnol ont dû baisser pavillon et quitter la course rose, laissant un boulevard au Squale. Du moins pensait-on, car l’étape de ce vendredi a confirmé les observations de la première partie d’épreuve : Vincenzo Nibali est loin d’être aussi dominateur qu’il a pu l’être par le passé, et notamment en 2013, lors de son dernier Giro. Cette année là, il avait pris le maillot rose au soir de la huitième étape pour ne plus le lâcher jusqu’à Brescia, remportant au passage trois étapes. Un tel bilan semble tellement loin à l’heure actuelle.
Le Sicilien a pourtant tenté, fidèle à son tempérament d’attaquant. Mais on croirait voir le Nibali de 2015, celui qui n’a jamais pu rivaliser avec Froome et Quintana sur le Tour. Scruté dans ses moindres mouvements et interrogé après chaque étape, le leader d’Astana a droit au traitement des grands favoris. Un statut que pour le moment, il n’a pas assumé. Vers Roccaraso, il a bien levé le cul de sa selle. Mais tellement timidement que même Tom Dumoulin a été capable de le contrer. Et surtout, l’Italien s’est retrouvé distancé de quelques mètres pour finalement concéder une poignée de secondes à Valverde, Chaves, Majka et les autres. Un premier signe que le Squale est loin de sa forme optimale, celle qui lui permet d’habitude de dominer de la tête et des épaules les courses par étapes – du moins lorsque la concurrence est lésée de Quintana, Froome et Contador.
Valverde, ce rival si particulier
Sur les routes blanches qui menaient à Arezzo, Nibali a tenté de se rassurer en étirant le groupe de favoris dans une descente. Mais au final, il a encore lâché trois secondes à Valverde dans les derniers hectomètres. Une accumulation qui pourrait finir par être dommageable, puisque l’Espagnol s’est affirmé – surtout avec l’abandon de Landa – comme l’autre grand favori de cette course rose. En attendant qu’Amador et Jungels retrouvent une place plus conforme à leurs caractéristiques, c’est donc vers un duel italo-espagnol que l’on se dirige. Sans que l’on sache véritablement lequel des deux larrons est le plus en forme, et surtout sans que l’on puisse écarter de cette course au maillot rose les Chaves, Majka et autres Zakarin, en embuscade et qui pour le moment, n’ont pas à rougir de leurs performances comparées aux deux cadors déjà vainqueurs sur trois semaines.
Depuis le départ, Nibali se veut donc rassurant : son pic de forme est prévu pour la troisième semaine. Difficile d’imaginer une telle précision, qui l’amènerait à être au top sur la dix-neuvième étape, alors qu’il a encore été incapable de lâcher qui que ce soit sur la treizième. Alors bien sûr, tout reste à faire, et si le héros local n’a pas encore assumé son statut, on peut dire la même chose de Valverde. Seule différence, l’Espagnol a toujours eu l’habitude de se cacher et de s’amuser avec les bonifications. Pour le moment, il est fidèle à sa réputation, et semble donner le moins de coups de pédales possibles. Nibali n’est pas dans cette optique, et ce n’est pas parce qu’il est juste devant le leader de la Movistar au classement qu’il doit se penser plus avancé. Valverde, jusqu’au bout, sera un redoutable adversaire. Alors Nibali, au plus vite, se doit de faire des écarts pour s’éviter une grande désillusion.
Dans l’énumération de vos outsiders, vous oubliez Kruijswijk qui, à l’heure actuelle, fait jeu égal avec Nibali et Valverde au niveau du débours de temps, et semblait aujourd’hui beaucoup plus à l’aise que Zakarin en montée comme en descente.
On voit mal qui de Valverde ou Nibali craquera le premier, à moins qu’un 3e larron (Kruijswijk, Chaves ou Majka a priori) tire à la surprise générale les marrons du feu!
Firsanov a définitivement quitté les radars du top 20, plus à l’aise en moyenne qu’en haute montagne, il va pouvoir partir en quête d’une étape.
Belle lutte pour le maillot de meilleur grimpeur en perspective, entre Cunego (qui semble limité), Visconti, Denifl et Nieve. Un Pirazzi ou autre pourrait encore sortir de sa boîte et faire un gros numéro sur une des prochaines étapes.
Je suis assez d’accord avec votre article dans la mesure où Nibali n’a jamais réussi à distancer ses adversaires sur ce Tour d’Italie. Néanmoins, il semble afficher une forme ascendante avec un assez bon contre la montre dimanche où il a repris un peu de temps à son rival Valverde et autres outsiders. De plus, depuis l’abandon de Landa, je ne vois pas quel coureur serait capable de le distancer en Haute Montagne. Ce vendredi, il a attaqué, en vain, mais à quand même réussi à grignoter 4 secondes de bonification ce qui lui permet de distancer Valverde au général. Sinon, aux niveaux des autres favoris, je pense que Jungels et Amador vont craquer à un moment donné en Haute Montagne. D’ailleurs Jungels a perdu du temps aujourd’hui et Amador a été lâché dans la dernière montée avant de revenir. En ce qui concerne les autres outsiders Majka, Kruisjwijk (désolé si j’écorce son nom) Zakarin Chaves ou Uran, j’espère les voir passer à l’attaque même s’ils sont restés très attentistes depuis ce début de Giro. Par ailleurs, ils pourraient bénéficier d’un marquage des 2 grands favoris ou d’une défaillance en Haute montagne d’ Amador ou de Jungels. Pour l’étape de… Lire la suite »
Oui, pour moi c’est avantage à Nibali, mais avec prudence. De ce qu’il a montré jusqu’à présent, il ne semble pas en mesure de faire vraiment la différence. Aujourd’hui ce n’est pas seulement Valverde qui suit ses attaques, mais aussi Chaves, Majka et Kruijswijk. En outre, le punch de l’Espagnol pourrait s’avérer fatal, à coups de secondes et de bonifications (je trouve d’ailleurs que Valverde a abordé le sprint d’aujourd’hui avec bien trop de décontraction, et c’est logiquement qu’il s’est fait sauté sur la ligne par un Nibali pourtant bien moins rapide que lui).
Mais à sa manière de courir, on sent néanmoins que Nibali se sent de mieux en mieux. A mon sens, il sera le plus solide sur les cols de troisième semaine, mais pas impérial non plus. On en saura déjà un peu plus demain.
il semblerait que Valverde ne savait pas qu’il y avait encore des bonifs a prendre , ce qui explique pourquoi il a été battu par Nibali, Il me semble que l’on se focalise beaucoup sur Nibali et valverde ( avec raison ) mais je pense qu’un troisième larron va s”imposer . Nibali n’ a pas l’air si saignant , je suis d’ailleurs très surpris que l’on puisse a ce point être sûr de la programmation de son pic de forme , sur un laps de temps d’une semaine 8 Quand a valverde, je pense que la très haute montagne de la troisième semaine lui sera fatale Il y adeux ans il afini quand même a plus de 7 minutes de Nibali sur le tour. On peut penser qu’un Nibali même moins en forme, peut dominer Valverde en troisième semaine. Par contre Chavez me parait bien armé pour dominer Nibali , tout comme majka s’il veut bien prendre le risque d’attaquer, la grande inconnue c’est quand même kruijswijk ? quelle références a t’il sur 3 semaines en étant dans la course a la gagne ? donc pas sur un malentendu ? On peut quad même constater un nivellement des valeurs chez… Lire la suite »
Je suis d’accord, un coureur moins surveillé pourrait tirer profit de l’observation entre les deux grands favoris, mais je ne sais pas si on doit pour autant miser sur la victoire d’un outsider. En effet, Chavez a fait très forte impression aujourd’hui, et Majka et Kruijswijk ne semblaient pas tellement inférieurs à Nibali ou Valverde. De là à affirmer que Chaves ou Majka ont de quoi dominer Nibali? Je ne sais pas. D’autant que comme tu le fais remarquer pour Kruijswijk, l’expérience sur trois semaines compte. Hormis sa dernière Vuelta, Majka a toujours eu un coup de moins bien sur les GT. Quant à Chaves, la dernière Vuelta est aussi son unique référence, en sachant que son résultat final s’était largement construit sur son départ canon, dans mon souvenir, suivi d’un tassement assez net en deuxième moitié de course. Nibali, lui, est un grand attaquant, mais aussi un grand gestionnaire en grand tour. Il ne sera sans doute pas dominateur, mais à mon avis il ira crescendo en troisième semaine. Qui plus est, d’un point de vue strictement comptable, hormis Kruijswijk qui est dans les temps des deux favoris, les deux autres outsiders ont déjà un certain retard au général… Lire la suite »
Je pense qu’ils attendent le CLM en côte de demain. … même si aujourd’hui il y a l’un des prétendants qui a un coup de mou, ça va être la curée
Beaucoup de réponses à ces questions ce soir! Valverde a priori hors du coup, et un Nibali qui va avoir fort à faire pour distancer ses adversaires directs en 3e semaine… Kruijswijk, Chaves ou Nibali? Sacré suspense qui sera encore éclairci après le cronoscalata de demain.
Malgré le fait que Nibali ait montré ses limites aujourd’hui, je le trouve plutôt renforcé. Il n’a quasiment rien lâché sur Kruyswik et Chavès alors qu’il était seul et je pense qu’il n’a pas puisé dans ses réserves. C’est un prétendant sérieux pour le CLM de demain et je ne serais pas surpris qu’il prenne le maillot rose.