Le simple arche de départ estampillé "Ronde van Vlaanderen" donne le ton de la course - Photo flandersclassics.be
Le simple arche de départ estampillé “Ronde van Vlaanderen” donne le ton de la course – Photo flandersclassics.be

Milan-Sanremo nous a mis l’eau à la bouche, mais les Flandriennes n’ont pas encore débuté. Du moins, ce n’était pas encore les plus intéressantes, celles qui font rester tous les Belges dans leur canapé le dimanche après-midi, à moins qu’ils soient sur le bord des routes. Et accessoirement, quelques français fans de la petite reine. En ce début de semaine et après un Gand-Wevelgem plutôt étonnant, les fans de vélo n’attendent qu’une chose : le Tour des Flandres. Ce sera dimanche, et la semaine d’attente s’annonce longue…

Parce que bon, le Het Volk ou Gand-Wevelgem, c’est sympathique. Ça fait plaisir, lance les flandriennes et nous met dans l’ambiance. Mais clairement, ce qui nous fait rêver, nous, suiveurs de chaque épreuve cycliste, ce sont les Monuments. Ces courses d’un jour dont dix ans après, on se rappelle encore du vainqueur. Après une édition particulièrement dantesque de Milan-Sanremo, le Ronde est donc attendu avec la plus grande des impatiences. Encore plus imprévisible que Paris-Roubaix, le Tour des Flandres lance aussi le printemps, en se disputant le premier dimanche d’avril. Même si cette année, il y aura une exception. C’est bien le dernier jour du mois de mars que se déroulera l’épreuve belge.

Des traditions bafouées, une magie toujours présente

Pas vraiment dans la tradition, mais qu’importe. Après avoir retiré du parcours le mythique Mur de Grammont, on a envie de dire que les organisateurs ne sont plus à ça près. La tradition du Ronde semble assez peu les importer. Et pourtant… Le Tour des Flandres demeure diabolique comme aucune autre course. Ses monts pavés n’existent nul part ailleurs : Taaienberg, Molenberg, Paterberg, Koppenberg ou Kruisberg, sur lesquelles la pente peut s’élever jusqu’à plus de 20 %, font, à force, au moins aussi mal que le Tourmalet ou le Ventoux. S’imposer relève alors toujours de l’exploit, peu importe la concurrence : car le plus souvent, le plus dur n’est pas de distancer les adversaires, mais bien de faire face à un parcours monstrueux. Si la météo s’en mêle, la course peut alors rapidement rentrer dans les annales. Avant chaque édition de l’épreuve qu’il a créé, Karel Van Wijnendaele se réjouissait d’ailleurs de la moindre annonce de mauvais temps.

Aujourd’hui encore, et ce même si par temps de pluie, les coureurs ne prennent plus le départ les jambes enduites d’huile ou de cire de bougie, les conditions climatiques ont une grande importance. Sur le déroulement de la course mais surtout sur la valeur qu’on accordera à la victoire du premier à franchir la ligne d’Oudernaarde, ville arrivée depuis l’éviction de Meerbeke, lieu pourtant emblématique du Ronde. Échappant rarement à des spécialistes, flahutes dans l’âme, l’épreuve si difficile que personne ne l’a remporté plus de trois fois a construit sa légende grâce à son palmarès. Beaucoup de Belges y figurent, oui, mais les meilleurs : Buysse, Schotte, Van Steenbergen, Van Looy, Merckx, Leman, Godefroot, De Vlaeminck, Museeuw, Van Petegem ou encore Boonen. Les 26 étrangers à être parvenus à s’imposer font donc exception, et ne doivent pas leur place dans le palmarès au hasard. Magni, Bobet, Simpson, Raas, Argentin, Tafi ou Cancellara, entre autres, font bel et bien partie de l’Histoire du cyclisme.

Elire le flandrien parfait, un faux débat

Pour les supporters cependant, voir un Belge s’imposer la plupart du temps ne suffit pas. Certains critères sont là pour les classer, ou non, dans la catégorie des « flandriens ». Tom Boonen, par exemple, habitant de Monaco, est pour beaucoup trop glamour pour y figurer. Cependant, difficile d’établir réellement le profil type d’un flandrien. Mais force est de constater qu’au fil des années, de moins en moins de coureurs sont considérés comme tel. Briek Schotte, dont le surnom restera à jamais « le dernier des Flandriens », pourrait être celui qui met tout le monde d’accord en clôturant le débat. Mais comment ne pas accepter de le ré-ouvrir pour des coureurs comme les deux Rik, Van Steenbergen et Van Looy ? Ou bien pour l’un des derniers à être, dans l’esprit de la majorité, entré dans cette liste réduite : Peter Van Petegem ? Impossible, car à l’approche du Tour des Flandres, ce sujet est forcément remis au goût du jour. Un moyen, finalement, de ressasser un passé toujours aussi intéressant et plein d’anecdotes qui ne doivent pas être oubliées.

Robin Watt


 

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