Année après année, il a pris ses marques sur le Tour Down Under. S’il n’a toujours pas remporté l’épreuve, Richie Porte est ainsi chez lui à Willunga Hill, où il s’est imposé ces trois dernières années. Mais la nuit prochaine, pour la première fois de sa carrière, il abordera l’étape reine avec le maillot de leader sur le dos. De quoi douter quant à la stratégie à adopter.
Dans la peau d’un vainqueur
Le Tour Down Under est un peu leur Tour de France. Il n’y a pas une année sans que les Australiens brillent à domicile. Quand tout le peloton vient en rodage, les locaux ont à cœur de se montrer. De marquer leur territoire. Cette semaine, ils ont remporté toutes les étapes : trois grâce à Caleb Ewan, au sprint, et la dernière par le biais de Richie Porte. A Paracombe, le leader de l’équipe BMC s’est même emparé du maillot de leader. En cinq participations avant cette saison, il n’avait jamais connu ça. De quoi aborder dans les meilleures conditions le désormais traditionnel rendez-vous de Willunga Hill. Une montée symbolique que connaît très bien le garçon, pour y avoir gagné les trois dernières années. « J’aimerais beaucoup l’emporter à nouveau. L’atmosphère y est très particulière, c’est un peu comme courir le Tour de France », a confié l’Australien. Sauf que sa position de leader change les choses. Pour une fois, ce n’est pas à lui de faire la course.
« Le scénario est différent, je n’ai pas besoin d’attaquer, a-t-il reconnu. Je peux simplement me contenter de suivre. Il n’est pas indispensable de gagner l’étape, il faudra surtout défendre le maillot ocre. » Battu par Simon Gerrans et Rohan Dennis ces deux dernières années, le Tasmanien espère bien pouvoir enfin remporter la plus grande épreuve de son pays. Et pour ça, il est prêt à tout. « Je devrais peut-être sacrifier l’étape de Willunga pour défendre ma place », concédait-il après sa prise de pouvoir lors de la troisième étape. Nous y voici, et l’Australien pourrait bien être tenté par une stratégie à l’économie, où le moindre risque serait banni. Pas question d’avoir les yeux plus gros que le ventre. La gourmandise est un vilain défaut, qui peut se payer très cher en début de saison, quand les jambes sont encore loin d’être infaillibles.
Le spectacle ou la sécurité
Reste à savoir si c’est la conclusion que Porte voudra offrir à ses fans. A tout un pays qui aimerait le voir remporter un grand tour, et qui espère donc beaucoup de lui, ce samedi à Willunga. Son coéquipier – et ancien bourreau – Rohan Dennis, en tout cas, le pense capable de faire le show jusqu’au bout. « Je ne pense pas que quiconque puisse vraiment prendre la roue de Richie, sauf s’il a beaucoup de malchance, a-t-il pronostiqué. S’il est devant dans le dernier tour de Willunga, avec la façon dont il a grimpé Paracombe, je souhaite bonne chance aux autres. » Porte, lui, est face à un dilemme. Après avoir pris le maillot de leader, mercredi, il s’est écrié : « Il était temps ! ». Il espère pouvoir en faire autant dimanche, après la dernière étape autour d’Adelaide. Pour ça, il sera peut-être nécessaire de ne pas se voir trop beau trop vite à Willunga.
Bien vu Rohan Dennis !
J’ai regardé le Down Under Tour, course insipide caricature de tout ce qu’on ne veut plus voir sur route: procession monotone du peloton, échappée bidon matinale sans aucun espoir de réussite, course de côte ou sprint final sans aucun suspense; Je comprends qu’il faut une course world tour aux australiens mais avec un minimum de points attribués!