Dernière voiture du TGJumbo-Visma, Primoz Roglic a levé les bras en gare d’Orcières-Merlette. Annoncé en retard, le Slovène est bien à l’heure, voire un peu en avance, pour l’instant.

Les « killer wasps » étouffent la concurrence

Malgré toutes les invocations, rien n’y a fait. La victoire de légende de Luis Ocana en 1971 sur cette montée, que le Tour n’avait plus emprunté depuis 1989, faisait resurgir des envies fantasmées d’une grande journée, à coups d’explications entre cadors. Mais ce soir, on n’en sait guère plus qu’à Nice dimanche. En tout cas chronométriquement. La Jumbo-Visma est arrivée en patronne et elle s’est comportée comme telle.

Arrivé à la barre à un peu plus de 3km du sommet, Wout van Aert a mis tout le monde en file indienne, avant que la locomotive Sepp Kuss ne mette Primoz Roglic sur orbite. Le Slovène s’offre une troisième victoire sur le Tour de France et un césar – plus ou moins mérité, c’est selon – pour sa performance dans le grand bluff de la semaine d’avant Tour.

Martin a tenté, les Français toujours en course

Avant cela, un petit gars normand bien en cannes avait bien tenté d’enrailler la mécanique de précision néerlandaise. Guillaume Martin a tenté d’anticiper le sprint aux 600 mètres, prenant quelques longueurs. « J’ai essayé d’être opportuniste, il fallait tenter, a précisé le grimpeur de Cofidis au micro de France Télévision, mieux vaut être là que distancé. » a-t-il conclu, philosophe. Distancé, aucun des grands favoris de ce Tour de France ne l’a été, Romain Bardet fermant la marche de la foule des 16 intrigants voulant prendre la place du roi Alaphilippe. Un roi qui se voyait encore gagner aujourd’hui mais « (il) était au rupteur, donc pas de déception ». Vraiment ?

Passé tout près de l’abandon dimanche à la sortie de Nice, David Gaudu a repointé le bout de son casque, aux côtés de son leader Thibaut Pinot. Le Franc-Comtois s’est beaucoup étiré, a parfois grimacé, mais la mission « pas de pertes de temps » est presque entièrement réussie. Avare en mots au sommet d’Orcières, le leader de la Groupama-FDJ est ce soir à 10 secondes d’un Primoz Roglic qui n’a rien d’un jeune premier en quête d’un premier succès. « Nous avions coché cette étape pour avoir un résultat. Il fallait que je finisse le travail, ce que j’ai fait » A défaut de croire ce qu’il dit, on va devoir composer, pendant deux semaines et demi, avec ce qu’il fait. Roglic est désormais à 7 secondes du maillot jaune et lorsqu’il dit que le seul objectif est de « le ramener à Paris », on n’est pas obligé de croire qu’il ne voudra pas l’endosser au Mont Aigoual. Tout va très vite. C’est déjà après-demain.

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