PLACE AU TOUR 9
Pierre Rolland progresse avec régularité et s’affirme en tant que leader unique de l’équipe Europcar – Photo Reuters

Retiré par mesure préventive sur le Critérium du Dauphiné, Pierre Rolland sera néanmoins au départ de son 5Tour de France avec l’ambition d’améliorer sa performance de l’année précédente. 10e et maillot blanc, puis 8e malgré une préparation tronquée, le Français arrive à combiner ses quêtes de bon classement général et de victoire d’étape de prestige : après l’Alpe d’Huez en 2011, c’était à la Toussuire que le leader de l’équipe Europcar était allé accomplir son exploit annuel en haute montagne. Un peu moins en vue que Thibaut Pinot au cours de cette saison, il sera néanmoins en mesure de concurrencer ce dernier pour la place convoitée de 1er français du Tour.

Un niveau homogène en montagne

Si Christopher Froome et Alberto Contador semblent deux niveaux au dessus de la meute lorsque la route s’élève, la compétition s’annonce ouverte et très serrée en ce qui concerne les places d’honneur : une bonne douzaine de coureurs se tiennent dans un mouchoir de poche, et bien malin celui qui pourrait prédire lequel de ces outsiders montera sur la 3e marche du podium final sur les Champs-Elysées. Maillot blanc conquérant en 2011, année de la confirmation de son immense potentiel, Rolland possède encore une marge de progression importante. Son esprit particulièrement offensif constitue un atout de poids pour tenter de bouleverser le destin de cette course où les suiveurs sont légions et survivent en s’accrochant au train imposé par l’équipe du maillot jaune. Ce sont les changements de rythme brutaux qui pourront faire vaciller les grimpeurs-rouleurs tels que Tejay Van Garderen ou Janez Brajkovic. La peur de tout perdre anime ces coureurs, Rolland, lui, a ce don particulier qui lui permet d’attaquer au moment opportun pour faire la différence. De ce numéro à l’Alpe face à Samuel Sanchez et Alberto Contador, Rolland a tiré une force et une assurance rare pour un coureur français. Du statut d’espoir, il a su franchir ce fameux cap sur lequel nombreux avant lui ont buté.

Des conditions idéales pour frapper un grand coup 

Conforté dans son statut de leader unique par le Team Europcar, adoubé par Thomas Voeckler en personne, Rolland n’est pas seulement un grimpeur. Victorieux du Circuit de la Sarthe, sa première véritable course par étapes, il a démontré de réels progrès dans les divers exercices qu’il lui restait à perfectionner : il est désormais capable de limiter correctement les dégâts sur les chronos, et surtout, frotte de mieux en mieux pour prendre sa position au sein d’un peloton. Le tracé « soft » de l’édition 2012 ne l’avait pas empêché de s’approcher des premières positions : cette fois, avec pas moins de six étapes de haute montagne, dont les ascensions prometteuses du Mont Ventoux, de l’Alpe d’Huez et d’Annecy-Semnoz, il peut encore viser mieux. Mieux que son coéquipier Voeckler il y a deux ans, quatrième à Paris ? Là est toute la question.

Privée de podium depuis 1997 et Richard Virenque, la nation tricolore attendait depuis longtemps l’avènement d’un coureur comme Pierre Rolland, capable, à terme, de succéder au septuple vainqueur du maillot à pois, aussi bien au niveau des performances que du panache. Encore jeune (26 ans), Rolland, à l’instar de son coéquipier Thomas Voeckler, portera haut les couleurs françaises au cours de ces trois semaines de courses que l’on espère riche en succès pour l’équipe Europcar de Jean René Bernaudeau, sévèrement suspendue par le MPCC et qui cherche encore un repreneur pour la saison prochaine.

Louis Rivas

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