PLACE AU TOUR 4
Van den Broeck, Martin, Zubeldia ou encore Mollema espèrent jouer les troubles-fêtes – Photo Chronique du Vélo & Blanco

Leaders en méforme ou habituels équipiers, il y aura de nombreux outsiders sur ce Tour de France 2013. Tous ne réussiront pas, c’est une évidence. Mais certains, en jouant leur carte à fond, peuvent créer la surprise et obtenir un bon classement général à Paris.

  • Jürgen Van den Broeck (Lotto-Belisol)

Le Tour, le Belge, il connaît. Quatrième en 2010 et 2012, il demeure une valeur sûre lorsque la route s’élève, et sait ne pas perdre trop de temps sur les chronos, voire parfois en tirer profit. On aurait donc clairement pu le placer parmi les favoris, le garçon espérant depuis trois ans améliorer sa performance en montant sur le podium. Oui mais voilà, s’il y a bien une fois depuis sa révélation au plus haut niveau où l’on peut émettre des doutes ses sa forme, c’est cette année. Habituellement présent au printemps sur les classiques ardennaises puis à quelques semaines du Tour, il était toujours arrivé plein d’ambitions sur la Grande Boucle. Mais pour cette centième, le voilà en plein doute, tout sauf rassurant depuis le début de saison, et sortant d’une épreuve alpestre difficile. On ne sait tout simplement pas à quoi s’attendre concernant VDB.

  • Bauke Mollema (Blanco Pro Cycling Team)

Le Hollandais s’est toujours défendu d’être un leader sur trois semaines. Plus à l’aise sur les petits tours, Bauke Mollema est aussi un puncheur. Second du dernier Tour de Suisse, il s’est rassuré dans la montagne, montrant des qualités de grimpeur indéniables. Ancien quatrième de la Vuelta (2011), Mollema est capable de viser très haut, et il le sait. Mais il a devant lui un client : Robert Gesink. Son leader, lui, n’est pas aussi éclatant. Totalement dépassé sur le dernier Giro, Gesink aura certainement laissé des forces dans la bataille. Alors si l’on voit Mollema comme simple équipier de luxe, il risque de prendre un tout autre rôle durant la course, pour aller chercher un joli classement général.

  • Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)

C’est maintenant ou jamais pour Jean-Christophe Péraud. Le Toulousain a déjà 36 ans, et doit faire un beau Tour de France. Son année 2013 a très bien commencé puisqu’il a levé les bras pour la première fois chez les professionnels, au Tour Méditerranéen, et s’est placé juste derrière Richie Porte et Andrew Talansky sur Paris-Nice : de quoi être confiant pour cette saison. Par la suite sixième du Tour de Romandie, Péraud disposera d’une équipe à l’aise en montagne avec notamment John Gadret et Hubert Dupont, les habituels spécialistes du Giro. Polyvalent, il est donc, après Pinot et Rolland, la meilleure chance française de figurer dans le top 10 final, comme il y a deux ans.

  • Haimar Zubeldia (RadioShack-Leopard)

Il est discret, on ne l’entend pas, et il est toujours là. Depuis quelques années chez Radioshack, Zubeldia n’a jamais été le favori. Dans l’ombre des Armstrong, Kloden et Leipheimer, il a réussi à de nombreuses reprises à se faufiler parmi les tout meilleurs. Fabuleux 6ème du Tour de France 2012, il paraissait revenu à son meilleur niveau, comme lors de ses années passées chez Euskaltel. Mais l’Ibère peine à démarrer sa saison 2013, et il faut dire que le Basque prend de l’âge. A 36 ans il n’est plus tout jeune, et a peut-être atteint ses limites en montagne. Mais il reste un outsider, et dans l’ombre d’un Andy Schleck plus qu’incertain, Haimar Zubeldia pourrait bien, une nouvelle fois, surprendre son monde.

  • Thomas De Gendt (Vacansoleil – DCM)

A aujourd’hui 26 ans, Thomas De Gendt a des qualités à revendre. Après des années 2011 et 2012 très riches pour lui, il revient en 2013 avec de vraies prétentions au classement général. Son meilleur résultat sur le Tour est une 63è place en 2011 ; mais depuis, il est monté sur la troisième marche du podium du Tour d’Italie. Une performance de taille pour le Belge, qui est un attaquant né. L’année dernière, privilégiant son mariage à une participation à la Grande Boucle, il avait donné rendez-vous pour la centième, et nous y sommes. Il sera épaulé par Tomasz Marczynski, Sergey Lagutin et Wouter Poels notamment. Le Flamand aura donc de la compagnie lorsque la route s’élève, et il demeure indéniablement une grosse côte.

  • Daniel Moreno (Katusha Team)

Celui là est très, très fort. Daniel Moreno est comme un bon vin, plus le temps passe, plus il se bonifie. Cela se vérifie notamment sur la Vuelta, avec ses places successives de 2006 à 2012 : 36è, 12è, 12è, 11è, 9è, 5è. N’est-ce pas une progression exemplaire ? Le grimpeur espagnol prend confiance, comme le prouve sa victoire au printemps sur la Flèche wallonne. Il y a un peu plus d’une semaine, il était aussi parfaitement dans le rythme sur le Dauphiné, devançant des Contador, Valverde, ou Sanchez. Peu de monde en parle, mais Daniel Moreno pourrait très bien glaner une place dans les cinq premiers du classement général en cas de pépin de son leader Joaquim Rodriguez.

  • Daniel Martin (Garmin – Sharp)

L’Irlandais sera-t-il la “surprise Garmin” version 2013 ? Ce phénomène a débuté en 2008 avec l’Américain Christian Vandevelde, qui avait terminé a une remarquable quatrième place sur le Tour. Lui ont succédé Bradley Wiggins, Ryder Hesjedal, Tom Danielson, et l’année dernière, personne ! Alors pour 2013, si on mise beaucoup sur Andrew Talansky, Daniel Martin n’est-il pas l’outsider parfait ? 8ème du récent Tour de Suisse et vainqueur du Tour de Catalogne, ses qualités sur trois semaines sont encore à prouver, son meilleur résultat étant une 13ème place sur la Vuelta en 2011. Mais dans une équipe où les rôles ne semblent pas encore établis, tout est possible pour le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège au printemps dernier.

  • Mikel Nieve (Euskaltel-Euskadi)

Cet homme là est le roi de la dixième place. En effet, après de nombreux déclassements, Mikel Nieve se retrouve aujourd’hui 10ème du Giro en 2011 et 2012, et 10ème de la Vuelta en 2010 et 2011. Le Basque est un très bon grimpeur et l’a déjà montré à de nombreuses reprises. Dans une équipe qui a la culture de la montagne, il peine cependant à franchir un cap, et on se demande qui de lui ou d’Igor Anton sera leader sur le Tour. Celui qu’on verra à coup sûr pointer le bout de son nez dans les Pyrénées pourrait donc faire de l’effet à toute la planète cyclisme pour sa première participation à la Grande Boucle.

  • Daniel Navarro (Cofidis)

L’ancien lieutenant d’Alberto Contador va-t-il enfin prendre son envol ? En tout cas, les voyants sont au vert pour le grimpeur espagnol. Cinquième du dernier Dauphiné, il a couru avec les leaders pendant toute la semaine. Reste à savoir qui aura le leadership chez Cofidis, tout se jouant entre Navarro et Taaramae. Mais une chose est sûre, si c’est l’Estonien qui est désigné, il aura besoin de l’aide de son coéquipier en montagne, et la hiérarchie pourrait se faire sur le terrain. Taaramae est plus à l’aise sur une semaine que sur trois, alors que Navarro est un habitué des grands tours : un élément important…. Alors, l’Ibèrique, 13ème de la Vuelta en 2009 pourra-t-il enfin jouer sa carte personnelle ?

Etienne Jacob

>> Retrouvez tous nos articles de la saga “Place au Tour” en préambule de la centième édition en cliquant ici.


 

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