Buchten - Netherlands - wielrennen - cycling - radsport - cyclisme - Marcel Kittel (Germany / Team Argos - Shimano - Uvex) - Andre Greipel (Germany / Team Lotto Belisol) - Mark Cavendish (Great Britain / Team Omega Pharma - Quickstep) pictured during stage 3 the Ster ZLM Tour 2013 from Breda to Bredas - photo Jos Vaessens/Cor Vos © 2013
Sur le ZLM Toer, Kittel est parvenu à devancer Greipel et Cavendish ; en sera-t-il capable sur le Tour ? – Photo Argos

Après une première sur le Tour de France s’étant vite transformée en cauchemar, Marcel Kittel souhaite dès cette année rebondir sur la course de ses rêves ! Fort de dispositions exceptionnelles par moment, le sprinteur germanique va devoir faire parler la poudre pour être définitivement reconnu par le public comme homme fort des sprints de très haut niveau. Parce que pour un sprinteur, seule la victoire compte. Et encore plus sur le Tour de France !

Une concurrence interne à ne pas négliger

Quand on évoque le Tour de France et ses sprints, immédiatement le nom de Mark Cavendish nous vient à l’esprit. Quasiment invincible et seulement battu par André Greipel et Alessandro Petacchi depuis qu’il est au top, l’Anglais rend la mission de Marcel Kittel très difficile. D’autant plus que les fenêtres seront minces puisqu’on voit mal le teuton aller chercher le Britannique sur des terrains escarpés, qui plus est en présence de Peter Sagan. Très souvent d’attaque à faire une razzia sur certaines courses « mineures » , il manque encore de références au plus haut niveau, ne comptant aujourd’hui qu’une victoire sur un grand tour, en 2011. C’est bien dommage pour un sprinteur de ce calibre qui, comme ses compatriotes, est un modèle de l’école allemande alliant puissance et vélocité. On se rappelle ainsi de sa formidable année 2011, durant laquelle il avait aligné quatre victoires d’étapes aux Quatre jours de Dunkerque et autant au Tour de Pologne. Entré de manière précoce dans la cour des grands, il ne peut plus se cacher. Mais après avoir glané de nombreux succès au sein d’une équipe Argos à sa mesure, il a tout de même montré quelques failles.

Souvent battu dans la position d’archi-favori, on a par moment l’impression de le voir stagner, là où dans la même formation, John Degenkolb progresse constamment. Face à l’homme auteur d’un quintuplé sur le dernier Tour d’Espagne, la pression se fait ressentir sur les épaules de Kittel malgré leur grande amitié. Il ne peut pas se reposer sur ses lauriers et voit même dans ses rétroviseurs une pléiade de possibles concurrents attendant pour le moment sagement leur tour derrière les vedettes de l’équipe, à l’instar d’Arndt, Sinkeldam ou du surprenant Veelers, qui avait pris avec brio la relève lors du dernier Tour . C’est donc le moment de marquer les esprits pour le bolide d’Arnstadt qui, excusé l’an passé, compte bien faire un retour en grande pompe, tout en devant faire avec une cohabitation attendue. Son coéquipier Degenkolb, vainqueur sortant d’une étape sur le Giro sera au départ, bien qu’on imagine plutôt le voir aux avants-postes sur des étapes dites casse-pattes, du moins pour le moment. On peut donc se mettre à rêver du train qui nous sera proposé par la formation néerlandaise, n’ayant rien à envier aux collectifs bien huilés de Lotto, OPQS ou encore Cannondale.

Un dernier cap à franchir

Car si Kittel paraît encore un léger cran en dessous des deux monstres que sont le Manx Express et le Gorille de Rostock, il est impensable d’oublier sa motivation, qui sera à son comble. Devant se racheter de ses dernières performances en dedans, Kittel a les capacités de réaliser des performances impressionnantes face aux plus grands, comme lors du Grand Prix de l’Escaut. Dans un grand jour, il a clairement les qualités pour aligner les cadors comme un éclair. Sauf que ces fameux « grands jours » peinent à se montrer. Trop souvent irrégulier, c’est peut-être bien le principal défaut du garçon de 25 ans, qui pourrait l’empêcher d’arriver sur le trône de l’homme le plus véloce du peloton. Et c’est bien connu, la meilleure manière de rebondir suite à une période mitigée, c’est de repartir du bon pied avec des performances de haute volée.

Ces dernières semaines, Kittel a ainsi mis la main sur la Garmin ProRace de Berlin et sur une étape du très relevé ZLM Toer, où il a pu se mesurer à la grande majorité de ses futurs rivaux de juillet. Serait-ce de bon augure pour le moment de vérité ? Seul lui le sait et devra nous le prouver. Car à désormais 25 ans, Kittel doit poursuivre son magnifique envol et déployer ses ailes, pour éviter la chute dans la case « éternel espoir » qui pourrait se rapprocher si son niveau venait à stagner pour de bon. L’Allemagne cherche bel et bien un successeur à Erik Zabel, pas à Gerald Ciolek. Possédant toutes les qualités pour briller, le double champion du monde junior du chrono doit désormais se montrer au top le plus souvent possible. C’est donc avec une étiquette de trouble-fête que Marcel Kittel va se rendre au départ du Tour dans une dizaine de jours. Pour l’instant dans l’ombre de Cavendish, Greipel et Sagan, mais avec les qualités nécessaires pour les battre…

Alexis Midol

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