Ne laissant rien paraître, Ivan Basso sait pertinemment ce qu'il est venu chercher sur le Giro - Photo Chronique du Vélo
Ne laissant rien paraître, Ivan Basso sait pertinemment ce qu’il est venu chercher sur le Giro – Photo Chronique du Vélo

Il a 35 ans, déjà deux Tours d’Italie dans la besace, et une côte immense de l’autre côté des Alpes. Ivan Basso est clairement un coureur qui a marqué l’Histoire du cyclisme italien, par son palmarès mais aussi par une classe presque légendaire. Il se lance alors, sous les couleurs de la Cannondale qu’il porte désormais depuis quatre ans, à la poursuite d’un énième Giro. La tâche s’annonce rude, très rude. Mais pour lui, rien ne semble impossible.

Grimpeur éternel

Une victoire en 2006, une suspension, et un nouveau titre en 2010. Entre les deux, Basso a erré sans savoir quoi faire, comment faire. Finalement, motivé comme jamais, il est revenu sur ses routes, en 2009. Quatrième à Rome, il avait donné rendez-vous à tous les tifosi un an plus tard, sur le podium de Vérone. Cette fois, c’était certain, il y serait. Et sur la plus haute marche. Le Transalpin a alors tenu parole, dominant le Giro comme il l’avait fait en 2006, revenant jour après jour sur un David Arroyo qui avait profité d’une échappée au long cours pour prendre plusieurs minutes d’avance. Le maillot rose était destiné à Basso, et il était allé le chercher. Doucement mais sûrement, il avait déposé un à un ses concurrents dans le mythique Monte Zoncolan. Un jour de pluie, un jour de galère, sur une route presque impraticable où les coureurs eurent l’impression de courir au début du XXe siècle.

Vincenzo Nibali, Michele Scarponi, Cadel Evans, Alexandre Vinokourov, Carlos Sastre, personne ne pu suivre celui qui ce jour là donnait l’impression d’être invulnérable. Cette étape marqua la supériorité indiscutable de Basso sur un Tour d’Italie qui était encore loin de lui être acquis. Il lui fallu encore maitriser tous ses concurrents sur la dernière semaine, et pouvoir ainsi soulever pour la deuxième fois le trophée du vainqueur. Alors certes, Basso avait trois ans de moins qu’aujourd’hui, mais l’an passé encore, il a terminé cinquième. Une performance honorable qui lui vaut au moins d’être cité parmi les sérieux outsiders. Cette 96e édition, qui arrivera dans sa Lombardie natale, a en tous cas tout pour lui réussir.

Rarement à la rue en Italie

Surtout que malgré son âge avancé, Basso connaît les routes italiennes par cœur, et encore plus celles du Nord de l’Italie, puisqu’il s’y est entraîné des années durant. De ce fait, les échecs du natif de Gallarate sur le Giro sont rares, voire même inexistants depuis 2006, année de sa première victoire. Jamais sorti du top 5 depuis, il y a même gagné une édition sur deux lorsqu’il y participe. Si l’on s’en tient donc à ce simple chiffre, puisque Basso n’a pas gagné la saison passée, cette nouvelle édition devrait logiquement lui revenir. Evidemment, rien ne sera aussi simple, mais faire une croix sur lui serait une incongruité. Roberto Amadio lui fait d’ailleurs totalement confiance, preuve que l’Italien va bien.

Peu en vue depuis le début de la saison, les performances de Basso n’amènent pas à un grand optimisme. Mais on peut aussi se dire qu’il se préserve pour son grand objectif car il le sait, il ne pourra pas courir le Giro de façon compétitive encore très longtemps. Clairement, Ivan Basso reste une énigme, un coureur sur lequel il est difficile de parier tant il offre peu de garanties, mais qui est toujours capable d’exploits retentissants. Et quoi qu’il en soit, c’est une certitude, il sera un acteur important du Tour d’Italie, comme toujours. Parce qu’il est chez lui, et parce qu’il aime cette épreuve comme personne. Mais aussi parce que, comme chaque fois qu’il s’y rend, le public sera là, au bord de chaque route, de chaque col, pour scander des « Grande Ivan ».

Robin Watt


 

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