L'année dernière, Antonio Piedra avait offert un succès à Caja Rural, équipe invitée - Photo AFP
L’année dernière, l’Espagnol Antonio Piedra avait offert un succès à Caja Rural, équipe invitée – Photo AFP

Le 4 mai dernier, Amaury Sport Organisation annonçait avec fierté le nom des équipes Continental Pro retenues pour disputer le 68ème Tour d’Espagne. Les heureuses élues sont Caja Rujal, Cofidis et NetApp-Endura. Des choix de continuité dans la logique de ces dernières années, et qui devront bien évidemment être confortés par des résultats à partir du 24 août prochain au départ de Vilanova de Arousa. Mais la tâche ne s’annonce pas simple…

Faire avec les moyens du bord

Tel pourrait être le slogan de toutes équipes invitées d’un Grand Tour, encore plus en ces temps dits du « cyclisme moderne » . Cela sera encore plus vrai pour la formation espagnole Caja Rujal, qui évoluera à domicile et qui sera grandement motivée à l’idée de se rendre sur la course de l’année pour n’importe quelle structure ibérique. Leurs arguments principaux seront inévitablement leurs baroudeurs, et surtout l’emblématique Txurruka, prêt à se jeter corps et âme dans des batailles presque perdues d’avance. Mais la montagne sera le terrain de jeu principal de cette formation qui comptera sur le deuxième du Tour d’Italie 2010, David Arroyo. Vainqueurs d’une étape l’an passé grâce au surprenant Piedra en haut des mythiques Lagos de Covadonga, l’objectif sera certainement de réitérer cet exploit. Pour cela, l’équipe semble bien armée mais devra perpétuellement compter sur sa bonne étoile, car, face à un parcours aussi montagneux, il sera difficile pour les petites écuries de contrôler les bouillantes équipes de leaders. Plus que jamais, les scénarii déjà entrevus sur le dernier Tour de France risquent d’être d’actualité, avec de réelles batailles pour intégrer la bonne échappée.

Mais la Caja Rural est bien la seule équipe locale invitée. Pourtant, la formation française Cofidis se sent sur la Vuelta presque comme chez elle. Si David Moncoutié à pris sa retraite, l’objectif du maillot à pois bleu pourrait encore être d’actualité, même si la tendance des nordistes est plutôt de miser sur le général. Après un Tour raté, Jérôme Coppel compte beaucoup sur cette Vuelta pour retrouver des couleurs. En tout cas, la formation d’Yvon Sanquer, généralement à l’aise sur les routes espagnoles, devrait tout faire pour remercier les organisateurs de leur confiance par de nouvelles belles prestations. A ces deux formations habituées du Tour d’Espagne se joindra une petite nouvelle, qui n’a participé qu’à un seul grand tour dans son histoire. C’était le Giro, en 2012, et la NettApp y avait fait bonne impression. Aujourd’hui, ASO – comme RCS – tente donc le pari. Un pari loin d’être perdu d’avance compte tenu des nombreuses cartes que la structure allemande pourra faire valoir. La prometteuse paire tchèque König-Barta sera alléchante, mais ils faudra aussi compter sur le Polonais Huzarski ou encore sur l’Autrichien Schorn pour les sprints. Une belle équipe qui devra cependant justifier son invitation auprès grand public, qui aurait préféré voir débarquer Sojasun, Europcar ou encore IAM…

Une donne qui change

Il est aussi bon de noter qu’en cette nouvelle ère du cyclisme, les critères d’invitation aux plus grandes courses World Tour changent progressivement. Sans oublier l’imbroglio Katusha, qui prive sans doute l’équipe IAM d’un premier grand tour en dépit de résultats prometteurs. Si l’incontournable préférence nationale s’impose dans la plupart des choix, on s’aperçoit désormais que les organisateurs tentent de découvrir de nouveaux horizons. Preuve à l’appui sur le Giro. Si les équipes invitées sont la plupart du temps des habituées du gratin italien, c’est en 2012 que RCS Sport décide d’inviter NetApp. Justifiant alors l’éviction de l’emblématique Acqua & Sapone, qui s’éteindra financièrement six mois plus tard… Pour la mondialisation du cyclisme, on ne doute pas non plus de la place prépondérante que peut occuper l’aspect financier. Nouveau sponsor de la course rose, NetApp a tout à y gagner, et il est probable qu’ASO ait été intéressé par les avantages de l’équipe anglo-allemande, tout en les jugeant sportivement sur le Dauphiné. Il devient donc de plus en plus ardu de satisfaire les intérêts de tous, ce qui devrait décupler la motivation des équipes invitées, forcément désireuses de tout donner en sachant qu’elles n’auront peut-être pas la possibilité de revenir. C’est donc le moment de se faire remarquer !

Alexis Midol


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