La carte de la Vuelta 2013 prouve bien que les coureurs visiteront plusieurs régions, contrairement à l'édition 2012 - Photo ASO
La carte de ce Tour d’Espagne 2013 prouve bien que les coureurs visiteront plusieurs régions – Photo ASO

Dernier grand tour d’une année cycliste 2013 riche en émotions, le Tour d’Espagne commence le 24 août prochain pour trois semaines de compétition placées sous le signe de la grimpette pure et dure, avec le chiffre gargantuesque de onze arrivées au sommet – non vous ne rêvez pas ! Mais chaque étape possède ses pièges et son lot de surprises. Voici une revue complète du parcours ibère, sans nul doute délicat.

Un chrono par équipes et les spécialités locales en amuse-bouches

Cette Vuelta nous fera tout d’abord très vite entrer dans le vif du sujet. Dès la première journée de course, l’organisateur ASO a concocté un contre-la-montre par équipes inaugural de 27 kilomètres, en Galice, entre Vilanova de Arousa et Sanxenxo. Bord de mer oblige, il est tout plat, mais les purs grimpeurs mal entourés dans cet exercice, comme Carlos Betancur ou les Euskaltel pourraient déjà débourser quelques précieuses secondes. Au contraire, ce pourrait être déjà la première opportunité d’entamer un match psychologique à distance pour d’autres. Le premier week-end n’est donc pas triste car le lendemain, c’est déjà la première arrivée « en altitude » de ce Tour d’Espagne, en haut de l’inédit Alto do Monte Da Groba. Au terme d’une course de côte, il faudra gravir ce petit col de 11 kilomètres à 5,6% de moyenne, mais les pourcentages les plus difficiles sont au pied. Cela risque d’être le théâtre d’une lutte de secondes couteaux, bien qu’il ne faut rien exclure. S’en suivent deux étapes similaires avec des arrivées en bosse prononcées, au Mirador de Lobeira ainsi qu’au majestueux Cabo Fisterra.

Le calme avant la tempête devrait alors s’installer sur les routes espagnoles, et les sprinters devraient s’en donner à cœur joie dès la cinquième étape entre Sober et le Lac de Sanabria, puisque les étapes qui leur seront exclusivement réservées se comptent presque sur les doigts d’une main. A part trois étapes de rang dénuées de difficultés en première semaine, les seuls sprints en vue sont ceux de Tarragone, de Castelldefels – attention cependant au petit raidard à la flamme rouge – en deuxième semaine, puis à Burgos et enfin lors de la parade madrilène du dernier dimanche. Sept sprints de prévus, voire moins si des échappées allaient au bout ? Tel semble être le scénario de ce Tour d’Espagne qui ne laissera aucun répit aux organismes dans un même but, la montagne. La première semaine peut paraît déjà difficile mais n’est que ridicule face au menu qui attend le peloton lors de la traversée des Pyrénées, du massif cantabrique ou encore de l’arrière-pays andalou…

Une indigestion de cols et un chrono accidenté

Commençons chronologiquement par le passage en Andalousie. Un triptyque clé qui comportera trois arrivées en altitude. Décor planté, et encore une ascension inédite qui ouvrira le bal avec l’Alto de Peñas Blancas : 14,5 kilomètres sur une pente trompeuse de 6,6% en moyenne. Une montée par paliers avec trois premiers kilomètres au dessus des 10% , pour un maximum à 12%. Après un court replat, la deuxième partie est plus régulière mais vacille autour des 8-9%. Le premier grand test pour les favoris, avant le nouveau grand classique de ces dernières années qu’est l’arrivée à Valdepeñas de Jaén. Précédé de l’Alto de Frailes, en deuxième catégorie, le véritable mur final dans les ruelles du village sera comme à l’accoutumée explosif, comportant à mi-pente des passages frôlant les 30% ! Igor Anton y avait fait forte impression en 2010, comme Purito en 2011. Mais la journée du lendemain risque d’être encore plus difficile avec un redoutable enchaînement Monachil – Hazallanas. Avant la journée de repos, des offensives pourraient bien être lancées sur de rudes pourcentages. L’arrivée finale possède des passages à 18% et fait preuve d’une grande irrégularité, entre replats et portions sévères.

Le classement général sera déjà sûrement bien décanté et s’affinera lors du seul contre-la-montre individuel de Tarazona. 37 kilomètres d’effort solitaire vallonnés sont au programme, avec le Moncayo à gravir. Comme le chrono de l’an dernier à Pontevedra, ce ne sera pas simple et les moins à l’aise pourraient tout de même limiter la casse. Après un retour en Catalogne, c’est en Andorre que la physionomie changera pour de bon. Le coup d’envoi d’une troisième semaine terrifiante y est donné en haut du Collada de la Gallina (7,2 km à 8%) , où Valverde s’était imposé l’an passé, grillant Contador sur la ligne. A cette occasion, le Port d’Envalira (2410 mètres) sera la « Cima Alberto Fernandez » de la Vuelta. Quand au dimanche, on va crescendo dans la difficulté. Etape marathon puisque 232,5 kilomètres de haute montagne sont à franchir, avec le Port del Canto, la Bonaigua, le Port de Balès (19 km à 6,5%) et la montée sèche de Peyragudes via Peyresourde. Un joli hommage à la Grande Boucle mais qui en fera souffrir plus d’un. Et rebelote lundi avec une courte et nerveuse étape arrivant en haut de la station de Formigal, 15,8 km à 4,8%, une ascension bien plus difficile qu’il n’y paraît.

L’Angliru en juge de paix

La deuxième journée de repos arrivera à point nommé, et on repartira illico vers les Asturies, décisives. Le jeudi, c’est la très pentue Peña Cabarga qui se dressera devant les coureurs. Lieu d’un duel épique entre Froome et Cobo en 2011, ses six kilomètres à 9,8% ainsi que ses derniers hectomètres à 20% feront souffrir tout le peloton, même les meilleurs. L’avant-dernière arrivée au sommet se déroulera en haut d’Oviedo, au sanctuaire du Naranco, mais c’est sans doute là l’arrivée la moins difficile de cette Vuelta avec 6 km à 6%. Enfin, l’effroyable Angliru occupera la fonction du dernier obstacle de cette épreuve avec une véritable course de côte, à 24 heures de l’arrivée finale. Avec en préambule l’Alto del Cordal, cette étape en fera pâlir plus d’un et si jamais la pluie s’en mêle, le scénario pourrait devenir invraisemblable. Les 12 bornes à 10,8% de moyenne de l’Angliru, qui vous asphyxient avec un virage à 23% à « La Cueña les Cabres » et après lequel la pente ne descend plus sous les 15%, feront forcément des dégâts. Le dernier kilomètre en légère descente sonnera comme une libération. Le maillot rouge ne devrait alors plus changer d’épaules, et le maillot rouge aura droit, le lendemain, à 99 petits kilomètres autour de Madrid en guise de parade triomphale. Tout ça ne peut donc que nous offrir un beau vainqueur !

Retrouvez le profil de toutes les étapes ci-dessous (cliquez pour les agrandir)

Samedi 24 août : Vilanova de Arousa > Sanxenxo (27 km) - ASO
24/08 : Vilanova de Arousa > Sanxenxo
Dimanche 25 août : Pontevedra > Baiona. Alto Do Monte Da Groba (176,8 km) - ASO
25/08 : Pontevedra > Baiona. Alto Do Monte Da Groba

 

 

 

 

 

 

26/08 : Vigo > Mirador de Lobeira / Vilagarcía de Arousa
26/08 : Vigo > Mirador de Lobeira / Vilagarcía de Arousa
27/08 : Lalín/a Estrada > Fisterra. Etapa Fin del Mundo
27/08 : Lalín/a Estrada > Fisterra. Etapa Fin del Mundo

 

 

 

 

 

 

28/08 : Sober > Lago de Sanabria
28/08 : Sober > Lago de Sanabria
29/08 : Guijuelo > Cáceres
29/08 : Guijuelo > Cáceres

 

 

 

 

 

 

30/08 : Almendralejo > Mairena de Aljarafe
30/08 : Almendralejo > Mairena de Aljarafe
31/08 : Jerez de la Frontera > Estepona. Alto Peñas Blancas
31/08 : Jerez de la Frontera > Estepona. Alto Peñas Blancas

 

 

 

 

 

 

01/09 : Antequera > Valdepeñas de Jaén
01/09 : Antequera > Valdepeñas de Jaén
02/09 : Torredelcampo > Güéjar Sierra. Alto Hazallanas
02/09 : Torredelcampo > Güéjar Sierra. Alto Hazallanas

 

 

 

 

 

 

04/09 : Tarazona > Tarazona
04/09 : Tarazona > Tarazona
05/08 : Maella > Tarragona
05/09 : Maella > Tarragona

 

 

 

 

 

 

06/08 : Valls > Castelldefels
06/09 : Valls > Castelldefels
07/09 : Bagà > Andorra. Collada de la Gallina
07/09 : Bagà > Andorra. Collada de la Gallina

 

 

 

 

 

 

08/09 : Andorra > Peyragudes
08/09 : Andorra > Peyragudes
09/09 : Graus > Sallent de Gállego. Aramón Formigal
09/09 : Graus > Sallent de Gállego. Aramón Formigal

 

 

 

 

 

 

11/09 : Calahorra > Burgos
11/09 : Calahorra > Burgos
12/09 : Burgos > Peña Cabarga
12/09 : Burgos > Peña Cabarga

 

 

 

 

 

 

13/09 : S. Vicente Barquera > Oviedo.Alto Naranco
13/09 : S. Vicente Barquera > Oviedo.Alto Naranco
14/09 : Avilés > Alto de L´Angliru
14/09 : Avilés > Alto de L’Angliru

 

 

 

 

 

 

15/09 : Leganés > Madrid
15/09 : Leganés > Madrid

 

Alexis Midol


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