A des degrés différents, Nacer Bouhanni et Arnaud Démare ont connu une saison compliquée. Entre une adaptation difficile dans sa nouvelle équipe pour le premier, et une efficacité en berne pour le second, les points positifs se font rares. Mais Paris-Tours leur offre ce dimanche l’opportunité de terminer en beauté, avant de tirer un trait sur 2015.

Bouhanni alterne le chaud et le froid

En signant chez Cofidis à l’hiver dernier, le sprinteur tricolore s’assurait d’avoir une équipe à son service. Ce fut le cas, sans pour autant que la réussite escomptée soit au rendez-vous. Bouhanni a en effet dû attendre le mois d’avril pour décrocher son premier bouquet de la saison, et si ses victoires d’étapes sur le Dauphiné ont été rassurantes, l’exercice dans son ensemble reste laborieux. Le Vosgien a surtout gagné sur des épreuves de seconde zone, et n’a pas pu aller au bout de la première semaine sur le Tour de France, son grand objectif de la saison. Forcément, il y a donc de quoi nourrir quelques regrets. Mais comme le signe que l’ancien champion de France ne baisse jamais les bras, il parvient ces derniers temps à remonter la pente. Après un nouvel abandon sur la Vuelta, il a retrouvé le chemin de la victoire au GP d’Isbergues, et terminé deuxième de Paris-Bourges cette semaine. De bon augure pour le rendez-vous de ce dimanche, à Tours.

« La forme est toujours là et je reste concentré », assurait Bouhanni en milieu de semaine. A l’aube des Mondiaux, quand il revenait sur sa saison pour le journal Le Monde, il avançait même que « si [ses] deuxièmes places sur Paris-Nice et la Vuelta se transforment en victoire, ça change [sa] saison. » Une analyse qu’il doit faire évoluer en leitmotiv pour s’offrir un onzième succès en 2015 sur l’avenue de Grammont, au terme des 231 kilomètres au programme de Paris-Tours. Trop souvent deuxième (huit fois cette année), un résultat auquel ses deux dernières saisons ne l’avaient pas autant habituées, Nacer Bouhanni se doit donc de faire encore un petit peu mieux. Une victoire sur l’ultime classique de la saison, connue pour être la seule à avoir échappé à Eddy Merckx, ne ferait pas tout oublier de ce qui s’est passé entre janvier et octobre. Mais cela permettrait au protégé d’Yvon Sanquer de terminer sur une bonne note, pour partir soulagé et confiant à l’abordage de la prochaine saison.

 Démare doit passer la seconde

Il y a un an, maillot bleu-blanc-rouge sur le dos, Arnaud Démare totalisait lui quinze succès au moment de terminer sa saison. Mais sur Paris-Tours, après un podium en 2013, il s’était complètement planté. Cette fois, la situation est bien différente. Hormis deux étapes du Tour de Belgique au mois de mai, le Picard n’a rien gagné cette saison. « Depuis le Tour, je ne suis plus à mon niveau. Il est temps que ça se termine », a-t-il confié à La Voix du Nord avant de prendre part à sa dernière course en 2015. L’explication n’est pourtant pas évidente. Oui, Démare a connu quelques chutes, notamment sur le Tour de Suisse, mais ça n’est pas responsable de son exercice raté. En revanche, passé à côté de sa campagne de classiques printanières, il a semblé très affecté, et n’a pas réussi à se remobiliser autant qu’on l’attendait. Quasiment transparent sur les sprints du Tour de France, il n’a pas profité de cette première saison comme seul sprinteur de la FDJ pour imposer sa loi.

Pourtant, c’était bien ce que son manager, Marc Madiot, espérait de lui. L’ancien champion du monde espoir aime les classiques, mais demeure un sprinteur redoutable. Or même sur les quelques épreuves de seconde zone qu’il a disputé, il a enchaîné les contre-performances. Paris-Tours est donc pour lui le seul moyen de sauver une saison au goût jusque là très amer. « Je cours toujours pour gagner, a lâché Démare malgré ses difficultés actuelles. Même avec mon niveau actuel. Sinon, je n’aurais même pas sprinté jeudi (sur Paris-Bourges, ndlr)… » Problème, en milieu de semaine justement, il n’a terminé que quatrième, se heurtant notamment à Nacer Bouhanni. Ce dimanche, il faudra donc réussir à battre son ancien coéquipier, mais aussi le reste du peloton, qui ne laissera pas les sprinteurs français se disputer tranquillement la victoire. Un programme ambitieux.

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