Cinquième du classement général mercredi matin, Mikel Nieve a beaucoup perdu sur le contre-la-montre de Burgos. A quelques jours de l’arrivée à Madrid, et alors que les écarts ne devraient plus vraiment évoluer, il occupe la neuvième place. La meilleure performance de sa carrière, qui paradoxalement peut lui faire nourrir quelques regrets.

Une Vuelta pour un contrat

« Me voir si près de la tête de course, ça me motive », confiait Mikel Nieve lors de la journée de repos. Il faut dire que le Basque, à 31 ans, n’a jamais été aussi bien placé sur une épreuve de trois semaines. S’il a l’habitude de côtoyer le top 10, le podium est pour lui quelque chose d’assez lointain. Mais sur ce Tour d’Espagne plus ouvert que jamais, il est monté en puissance au fur et à mesure que la montagne pointait le bout de son nez. Alors qu’il n’était même pas dans les dix premiers du général au soir de la dixième étape, il a grappillé place après place depuis l’étape reine en Andorre. Septième à Cortals d’Encamp, huitième à Sotres, il n’a pas été un acteur décisif mais s’est contenté de suivre le plus longtemps possible, au même titre que les Chaves, Moreno ou Majka, eux aussi désireux d’améliorer leur classement général. « Je ne me fixe aucun objectif précis, je veux simplement terminer le plus haut possible », assurait l’Espagnol.

Pourtant, au départ, Nieve ne venait pas sur la Vuelta pour jouer sa carte personnelle. Il était censé aider Chris Froome à décrocher un deuxième grand tour en 2015, mais l’abandon du Britannique lui a offert une opportunité comme il en a peu depuis qu’il est chez Sky. « Chris venait pour gagner, mon rôle est d’être un des gars dans la bataille », assurait l’Espagnol, conscient du statut qu’il doit assumer avec le maillot à la bande bleue sur le dos. D’autant que l’ancien coureur de l’équipe Euskaltel est pour le moment dans l’attente d’un contrat pour 2016. En période de négociations avec sa direction, il n’a encore rien signé et savait que ce Tour d’Espagne était une occasion de montrer qu’il pouvait être plus qu’un lieutenant. Après n’avoir pas eu la chance de participer au Tour de France, il est donc en train de s’assurer, sur ses terres, de rester dans la formation britannique la saison prochaine.

Un chrono ravageur

Malheureusement pour le classement général de l’Espagnol, le chrono de Burgos, long de 38,7 kilomètres, est passé par là. Nieve a concédé 3’39 à Dumoulin, et dégringolé à la neuvième place du général. S’il y reste – et c’est fort probable puisqu’il compte près de trois minutes d’avance sur Meintjes, dixième -, ce serait malgré tout la meilleure performance de sa carrière, puisque le natif de Leitza n’a jamais fait mieux que dixième sur une épreuve de trois semaines – deux fois sur le Giro et autant sur la Vuelta. Peu habitué à gagner, ce spécialiste des classements généraux pourra donc se satisfaire de son résultat, au terme d’une saison où il n’a pas toujours été considéré comme un coureur important de son équipe, ce qui l’a obligé à régulièrement rebondir. « Il n’y a pas d’autre solution que d’accepter la situation. Il faut se relever et préparer le prochain objectif », reconnaissait Nieve avant le départ de l’épreuve ibérique.

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