Cette année, c’est certainement davantage la Sky qui a remporté le Tour que Chris Froome lui-même. Dans l’équipe britannique, un coureur a particulièrement travaillé pour que son leader remporte une quatrième Grande Boucle : Michal Kwiatkowski, exceptionnel dans son rôle d’homme de main.
Bien plus qu’un gregario
Pendant tout le Tour de France, Chris Froome a pu compter sur un équipier formidable. Plus que Mikel Landa, qui a jeté un voile de doute pendant quelques heures sur la Sky, c’est bien Michal Kwiatkowski qui a été l’allié le plus précieux du maillot jaune. Le virtuose polonais a tout fait pour composer une parfaite symphonie du gregario. Les épisodes sont légions. Les centaines de kilomètres à rouler en tête, le sacrifice de sa roue dans un moment critique de la quinzième étape, l’explosion de ses cuisses après un relais intense dans l’Izoard… L’ancien champion du monde a offert la plus belle des partitions. Au point que son leader rende public sa gratitude infinie. Michal Kwiatkowski avoue que cela fait partie de sa motivation : « C’est super de la part de Chris de poster des tweets de remerciement mais même lorsqu’on est ensemble, il me dit merci plusieurs fois ! »
Interrogé sur son équipier de luxe, Chris Froome ne tarissait pas d’éloges au soir de la montée vers l’Izoard : « Ça n’est pas la première fois que je le dis mais “Kwiatko” fait un excellent travail pour moi sur ce Tour. Si vous cherchez un coureur capable de tout faire, c’est votre homme. Et quand il a fallu qu’il me donne sa roue, on a aussi vu ses immenses qualités de mécanos ! » L’admiration et le respect ne sont toutefois pas uniquement dans les mots. Chris Froome a une grande confiance en Michal Kwiatkowski. Le Britannique a ainsi suivi le Polonais dans la voiture d’équipe sur les deux contre-la-montre du Tour pour reconnaître les parcours, à Düsseldorf comme à Marseille, où le Polonais a terminé deuxième à une petite seconde de Maciej Bodnar.
Pour l’ancien champion du monde, réaliser de bonnes performances sur ces chronos est donc devenu primordial : « Chris avait besoin de gars autour de lui prêt à aller chercher un bon résultat pour avoir plus de repères. Si les sept autres gars en avaient rien eu à faire, ça aurait été plus compliqué. Donc j’ai essayé de faire mon mieux pour lui. » Mais pourquoi choisir Michal Kwiatkowski quand on a l’ancien champion du monde de la discipline dans son équipe en la personne de Vasil Kiryienka ? « J’ai toujours quelque chose à dire après un contre-la-montre. Je sais toujours ce que j’aurais pu faire mieux ou moins bien donc je peux essayer d’aiguiller », explique le Polonais.
De retour à son meilleur niveau cette année après deux saisons difficiles, le rival originel de Peter Sagan a eu des jambes de feu pendant ce Tour : « Je sais que je suis en super forme, je sais ce que je peux apporter, mais là, je me surprends en montagne. » Un niveau exceptionnel qui lui a permis d’aider son leader au-delà de ce qu’imaginait l’équipe Sky il y a un mois. Une bénédiction pour le collectif, une chance aussi pour Kwiatkowski. « Je voulais faire partie de l’équipe qui gagne le Tour, et Chris était le mieux placé pour le faire », nous indiquait-il après le contre-la-montre de Marseille. Il fallait quand même, pour ça, mettre son ego de côté. « J’adore ce rôle, nous assurait-t-il alors, c’est vraiment super de gagner des grandes courses, mais c’est aussi bien d’aider quelqu’un. Quand j’ai signé chez Sky, je savais que je voulais être sur le Tour pour aider Froomey. » N’allez pas y voir un simple acte de générosité. Dans une société de don contre don, ce genre de gregario se fait rare. Ce que souhaite donc aussi Michal Kwiatkowski, c’est progresser pour devenir un leader sur le Tour.
Un apprentissage à la dure
Il nous l’avait confié en mars : « Sky est la meilleure équipe sur trois semaines, il n’y a aucun doute là-dessus. Je pensais que je pourrais apprendre pas mal de choses sur comment ils ont réussi à atteindre ce niveau de performance. En plus, avoir quelqu’un comme Chris Froome dans son équipe, c’est juste quelque chose d’incroyable. J’apprends beaucoup de lui, sur sa préparation et sur son comportement en tant que leader. Je pourrai réutiliser ça plus tard. » Il nous l’a repété cet été : « C’est pour ça aussi que je suis dans cette équipe. Si je peux encore progresser dans les cols et en chrono je pourrais avoir le premier rôle sur Tirreno-Adriatico ou Paris-Nice. J’y vais petit à petit. » Mais les ambitions sont énormes, à la mesure du talent de Kwiatkowski, onzième en 2013 lors de sa première Grande Boucle.
Alors, le Polonais apprend, au côté du meilleur dans l’équipe la plus performante, les ficelles à connaître pour remporter un grand tour. Pour être leader dans les années à venir. Un rôle qu’il aurait pu embrasser dès l’année prochaine puisqu’il est en fin de contrat avec Sky. Néanmoins, il devrait prolonger l’aventure britannique et signer un nouveau bail. « Je me sens bien ici. L’an dernier, avec le soutien qu’ils m’ont apporté… Je leur redis, merci. Peu d’équipes auraient agi comme eux. D’autres ne m’auraient pas offert leur aide. Ils croient en moi, ils croient en mes capacités. Ça signifie beaucoup pour moi. » Beaucoup d’écuries auraient ene ffet lâché le coureur qui a passé une saison 2016 cauchemardesque avec une cure d’amaigrissement néfaste à son talent.
Ce Tour de France a donc conforté le Polonais dans son idée de continuer avec l’équipe de Dave Brailsford. « Nous avons une super équipe, soudée du 1er juillet jusqu’à la fin, il y a toujours eu un super état d’esprit, même quand on a perdu le maillot deux jours. On n’a pas abandonné et Chris a repris le jaune. C’est un très bon Tour pour moi », nous confiait le vainqueur de Milan-Sanremo après le chrono de Marseille. En 2014, Chris Froome expliquait déjà que Michal Kwiatkowski pouvait « viser un top 5 » sur le Tour et l’érigeait en futur rival. Après avoir aidé le Britannique dans la quête d’une cinquième Grande Boucle l’an prochain, il sera peut-être temps pour Michal Kwiatkowski de prendre le relais pour accomplir sa destinée.
Ouais bof, Poel, Landa, Froome, Thomas meme Nieve ou Henao sont encore meilleur que lui sur 3 semaines. A moins d’avoir une enorme progression son avenir sur les grands tours me semble compliqué surtout chez Sky.
peut être sur un grand tour,mais sur les courses d ‘un jour c’est un sacré champion, et intrinséquement supérieur a tous ses équipiers y compris froome.. En plus c’est un malin, il s’est joué de Sagan plusieurs fois avec la manière. Qui peut se vanter den avoir fait autant a part van avemat
Pas vraiment. C’est un mec qui a presque déjà fait top 10 et qui est à l’aise sur tous les terrains. Avec l’expérience accumulée on ne peut pas savoir ce qu’il vaudrait aujourd’hui mais il peut largement jouer les 10 contrairement à Nieve qui est cramoisi, Poels ou Henao qui ne l ont jamais fait
je ne le vois pas gagner un tour de France, mais c’est un sacré coursier, je n’arrive pas a comprendre que l’on puisse a ce pont se dévouer pour un leader , quand on a sa classe .Dans une autre équipe Il pouvait facilement aller chercher deux ou trois étapes . Quand on gagne des classiques on peut être un chasseur d’étapes, comme l’est Sagan. J’espère pour lui qu’il n’aura pas le destin d’ EBH . Il a déja un palmares plus fourni
Un autre coureur m’ayant beaucoup marqué dans ce rôle est Oliver Naesen. Quelle bonne pioche pour AG2R ! En plus de combler les lacunes de cette équipe dans le domaine des flandriennes, il a sauvé le podium de Bardet au cours de l’étape dans la vallée du Rhone et n’a cessé d’être omniprésent auprès de son leader jusqu’aux Champs Élysées.