Le Tour approche, et pour deux des quatre fantastiques, c’est sur le Dauphiné que va reprendre la compétition. Froome et Nibali seront très attendus la semaine prochaine, avec des étapes de montagne pas forcément impressionnantes sur le papier, mais qui par leur répétition, auront un rôle de véritable test.
– Les Favoris
**** Christopher Froome : Depuis la fin du mois de juillet 2013, c’est comme si on avait perdu le Chris Froome ultra-dominateur d’une époque où la Sky écrasait tout sur son passage. Après son abandon de l’an passé sur la Grande Boucle, il avait l’excuse d’une préparation tronquée en vue de la Vuelta pour expliquer son échec. Mais désormais, à quelques semaines de son grand objectif de 2015, il ne peut plus se cacher. Pour montrer qu’il est redevenu lui-même, il doit gagner ce Dauphiné, comme il l’avait fait presque facilement il y a deux ans. Avec un chrono par équipes et trois arrivées au sommet, il devrait être dans son élément.
**** Vincenzo Nibali : Pour l’Italien, 2015 s’apparente pour l’instant à un véritable chemin de croix. 10e du Tour de Romandie, voilà sa meilleure performance de la saison. Si l’année passée, il n’avait pas montré grand chose avant son sacre de juillet, on attend quand même qu’il concurrence Froome sur ce Dauphiné. Histoire de montrer qu’il est au niveau, et qu’il tiendra son rang de tenant du titre au départ de la Grande Boucle. Un autre top 10 anecdotique serait en effet tout sauf rassurant pour celui des quatre fantastiques qui laisse planer le plus d’interrogations sur sa préparation.
– Les Outsiders
*** Alejandro Valverde : Le numéro un mondial, auteur d’une campagne de classiques incroyable, reprendra lui aussi la compétition en Savoie, sur une épreuve qu’il connaît bien. Double vainqueur du Dauphiné, l’Espagnol verra là une occasion de s’illustrer personnellement avant de devoir se mettre au service de Quintana sur le Tour. Désireux de prouver que malgré les années, il reste l’un des patrons du peloton, il pourrait s’immiscer dans la lutte à la victoire finale et faire mal sur des arrivées au sommet pas trop longues et qui semblent parfaitement lui convenir.
*** Joaquim Rodriguez : Comme son compatriote Valverde, le Catalan n’a plus couru depuis Liège-Bastogne-Liège. Mais comme les autres, avec le Tour dans moins de trois semaines, il viendra simplement vérifier qu’il est dans les temps. Et si la dernière fois qu’il avait brillé sur le Tour, il s’était fait discret sur le Dauphiné (16e), il essaiera forcément, cette année, de se montrer un peu plus. Alors qu’on observera énormément Froome et Nibali, il pourrait bénéficier d’une rare liberté pour faire des écarts en montagne.
*** Jean-Christophe Péraud : Deuxième du Tour l’an dernier, le Français a décidé de ne pas changer sa préparation. Après une coupure suite au Tour de Romandie, il a donc repris sur le GP de Plumelec, avant d’enchaîner sur les Boucles de l’Aulne. Le Dauphiné, sur lequel il avait été transparent en 2014, marque alors l’une des ultimes étapes de sa préparation pour la Grande Boucle. Peu en réussite cette saison, il tentera de se rassurer, chose dont il n’avait pas vraiment besoin l’an dernier, après avoir brillé sur Tirreno et au Pays-Basque.
** Bauke Mollema : Face à un plateau qu’il faut relativiser, le Néerlandais a tranquillement repris en Norvège fin mai, et décroché une sixième place sur l’étape reine. Désormais, il doit confirmer un début de saison qui l’a vu briguer la lumière sur Tirreno (deuxième) avant d’abandonner au Pays-Basque malgré de belles performances. Si son changement d’équipe l’hiver dernier semble pour le moment le sublimer, le plus dur reste à faire.
– A ne pas sous-estimer
** Tejay van Garderen : Souvent placé sur le Dauphiné, avec comme point d’orgue une troisième place finale en 2010, l’Américain semble branché sur courant alternatif cette année. Capable de briller un jour puis de perdre toutes ses chances au général le lendemain, il est pour le moment difficile de miser sur lui. Mais sur une semaine, il reste un coureur capable de faire des miracles.
** Andrew Talansky : Retrouver le tenant du titre aussi loin dans les candidats à la victoire témoigne d’un plateau des plus relevés sur ce Dauphiné autant que du niveau catastrophique de l’Américain cette saison. 50e de Paris-Nice, 31e en Catalogne et 49e au Pays-Basque, il a tout juste retrouvé le sourire il y a quelques semaines en devenant champion national du chrono. On attend la suite.
* Romain Bardet : Faire briller deux coureurs d’une même équipe est toujours compliqué, et d’autant plus sur une semaine. Mais le Français a prouvé par le passé que cohabiter avec Péraud pouvait profiter aux deux leaders de l’équipe AG2R La Mondiale, on espère revoir cette efficacité sur ce Dauphiné.
* Daniel Navarro : S’il a connu beaucoup de pépins en 2015, l’Espagnol de la Cofidis apprécie tout particulièrement le Dauphiné. Vainqueur d’étape en 2010, cinquième du général il y a deux ans et neuvième l’an dernier, il pourrait profiter de l’épreuve savoyarde pour retrouver de l’allant.
* Tim Wellens : Auteur d’un très bon Paris-Nice, le grimpeur belge sera attendu pour mener l’équipe Lotto-Soudal sur ce Dauphiné. Avec un chrono qui se disputera par équipes, il peut espérer limiter la casse et faire des dégâts en montagne.
Mentions : Dan Martin, Rui Costa, Simon Yates, Wilco Kelderman, Nicolas Roche, Gorka Izagirre, Julian Alaphilippe, Haimar Zubeldia, Robert Kiserlovski.
Le dauphine lance pour moi, la période la plus importante de saison cycliste. Donc, je l’attends avec impatience surtout qu’on va voir là forme dès coureurs visant le classement général cette année… Y aura beaucoup de monde encore plus que d’habitude, j’ai l’impression…
Un petit top 5 pour Wilco Kelderman serait bien, pour montrer à tout le monde ses qualités. Après, sur le Tour. J’espère un top 10.
Faut-il montrer les muscles au Dauphiné ou au contraire aborder cette épreuve importante avec une marge de progression en préambule du Tour ? Quoi qu’il en soit, le Dauphiné, en dépit de ses attaches avec l’épreuve cycliste la + prestigieuse de la planète, reste le Dauphiné, avec son prestige et son plateau toujours dense. Quelques-uns des prochains acteurs de la prochaine Grande Boucle voudront se rassurer, prendre leurs marques et parmi ceux qui ont envie de sortir de leur boîte, Chris Froome semble le mieux placé pour la victoire finale. Un chrono individuel l’aurait sans douté conforté dans ce costume de favori mais il a prouvé par le passé qu’il pouvait mettre tout le monde d’accord dans les ascensions. Quant à Vincenzo Nibali, il n’aura pas contrairement à ce que vous évoquez dans l’article une obligation immédiate de résultat – comme un podium – dans la mesure où l’an passé, il s’était contenté d’un top 10 avant de parader en jaune à Paris. Il aura évidemment à cœur de bien faire mais il a depuis plusieurs années été habitué à cibler ses objectifs, et par conséquent calibrer avec beaucoup de parcimonie ses entraînements pour arriver le plus fringuant possible sur… Lire la suite »
@Isaak : Malgré son talent, voir Nibali hors du podium serait en effet une demi-surprise. Mais même s’il a l’habitude de n’être au top qu’une fois son objectif arrivé, il a un minimum besoin de se prouver à lui-même qu’il est dans les temps. 5e en Romandie et 7e du Dauphiné, c’était ses résultats de 2014. Ca n’avait rien d’incroyable, mais il n’était pas largué. Tout juste dans les 10 cette année en Romandie, s’il termine à 5′ de Froome la semaine prochaine, il y aura quand même de quoi être inquiet. Peut-être qu’il saura élever son niveau sur le Tour, mais ce sera assez aléatoire.
C’est moi ou le Tour est encore loin? Pour la confiance c’est bien. Mais peut-on tenir un pic de forme deux mois (fin du Tour)?