Après les mises en bouche aux quatre coins du monde que nous ont offert le Tour de Tachira, la Tropicale Amissa Bongo, le Tour de San Luis et le Tour Down Under, première World Tour de l’année 2014, c’est désormais sur la scène européenne que le peloton international fait son retour. Evidemment au plus grand bonheur des fans.

La France et l’Espagne donnent le ton

Traditionnellement théâtre de la reprise cycliste sur le sol européen, le 35ème Grand Prix la Marseillaise a ouvert les hostilités sur le sol français, qui s’apprête à accueillir successivement ses grands rendez-vous du sud-est durant un mois de février prolifique en courses. Si cette classique, où il est très difficile de départager les sprinteurs des puncheurs, aura déjà donné un petit aperçu des forces en présences du côté des tricolores, on en attendra encore un peu plus lors de l’Etoile de Bessèges, débutant ce mercredi, et innovant cette année avec une arrivée au Mur de Laudun, au programme de la quatrième étape. Remportée par Jonathan Hivert l’an passé, cette épreuve a souvent conditionné le printemps des principaux protagonistes de la course, et fait figure de tremplin idéal, notamment depuis son nouveau format comportant un contre-la-montre court mais terriblement difficile.

Les sprinteurs n’ayant pas choisi de se rendre aux antipodes pourront également se tester et faire face à la concurrence. C’est justement à ce sujet qu’on attendra avec impatience les premiers résultats de Nacer Bouhanni ou de Bryan Coquard, imparables ces deux dernières années sur ces épreuves hexagonales de la fin d’hiver. Puis, ce sera ensuite le temps du Tour Méditerranéen, une autre course par étapes de plus en plus prisée par les quelques grands noms pour parfaire leur condition avant les échéances du mois de mars à l’image de Paris-Nice. A noter qu’en compagnie de la Green Mountain du Tour d’Oman, le juge de paix du Mont Faron est l’une des premières vraies arrivées au sommet de l’année, si l’on fait abstraction des quelques miradors du Tour de San Luis, où la forme reste peu significative. Et n’oublions pas le week-end du Tour du Haut-Var par la suite, toujours intéressant à suivre, et qui avait été le théâtre de l’éclosion d’un certain Jonathan Tiernan-Locke il y a deux saisons.

En outre, on pourra compter cette année sur la présence de Cadel Evans, très en vue en ce début d’année, mais aussi de Degenkolb, Chavanel, Betancur, Phinney, Duarte, Pirazzi, Hoogerland ou Sanchez… Un plateau de qualité, croissant au fil des années, rassemblant une grande quantité de grimpeurs, baroudeurs et rouleurs qui délaissent les courses des Emirats. Enfin, il n’y a pas que la France en ce début de mois, puisque l’Espagne aura aussi son mot à dire en organisant une nouvelle édition du Challenge de Majorque, alternant les trophées pour sprinteurs et d’autres beaucoup plus vallonnés, sans transition… Avant de prendre la direction de l’Andalousie pour la Ruta del Sol, qui avait accueilli un récital de Jonathan Hivert – encore lui – en 2013. En ce mois de février, si les réglages ne sont pas encore optimaux, nul doute que ces courses sont beaucoup plus représentatives de la condition de chacun, et assurent un spectacle tout autre que lors des amuse-gueules de janvier, peu accessibles.

Les classiques italiennes ainsi que la traversée du désert

Et si vous n’avez pas choisi de vous relancer de part et d’autre des Pyrénées, il y a toujours l’autre côté des Alpes qui vous accueillera avec plaisir. Autrefois réputée pour ses nombreuses classiques de début d’année, la Coppa Italiana – l’équivalent de la Coupe de France PMU – est repartie pour un tour, et a déjà donné son premier enseignement avec le Grand Prix des Côtes Etrusques, sur le littoral toscan. Une course qui faisait peau neuve après avoir longtemps sacré les sprinteurs, introduisant une côte de trois kilomètres à 9%, permettant à Simone Ponzi de décrocher un succès important. Mais les transalpins reprennent plus tranquillement que leurs voisins : il faudra attendre le 22 février pour retrouver l’Italie et assister au Trofeo Laigueglia – la faute aux disparitions successives des Tours de Sardaigne, et de Calabre. La crise a voyagé un peu partout, très loin d’aider le cyclisme d’Europe du Sud, et c’est désormais le Moyen-Orient qui est à l’honneur, avec trois épreuves en février.

En simultané de l’Etoile de Bessèges, place au Tour de Dubaï, seule course du triptyque à ne pas être étiquettée ASO, mais… RCS Sport. Une manière pour la société transalpine de faire oublier le vide en son pays ? La liste des engagés est en tout cas alléchante, symbolisée par la présence de Vincenzo Nibali, l’un des grands candidats à la victoire finale du Tour de France. Déjà présent à San Luis, le Squale souhaitera se tester sur le contre-la-montre décisif de dix kilomètres, où il retrouvera le nouveau champion du monde Rui Costa, accompégné de Ryder Hesjedal, Tony Martin, Alejandro Valverde ou encore Fabian Cancellara. Une occasion aussi de voir enfin un vrai affrontement dans les sprints après le festival d’André Greipel en Australie. Cette fois, Marcel Kittel et Mark Cavendish se feront face, bien surveillés par Peter Sagan et Tyler Farrar.

Quel accueil sera réservé à cette première édition ? Il est évidemment trop tôt pour en juger, mais on peut craindre un enchaînement lassant avec le Tour du Qatar dans la foulée. Reconnue pour ses longues lignes droites harassantes dans le vent du désert, attirant les spécialistes des flandriennes y trouvant un terrain de préparation idéal, son issue ne fait guère de doutes, et c’est le Tour d’Oman qui devrait attirer toutes les attentions. La vainqueur du dernier Tour de France Chris Froome viendra défendre son titre sur des routes nettement plus escarpées, en compagnie de Joaquim Rodriguez et Cadel Evans. Alors quoi qu’on en dise, la saison est bien lancée, et nous avons enfin de quoi définitivement se mettre dans le bain d’une nouvelle année cycliste, riche en perspectives !

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