Certes, il y a le Tour de Pologne, l’ouverture du mercato et quelques affaires annexes pouvant attirer notre attention. Mais très clairement, à deux semaines de l’échéance, c’est la Vuelta qui est dans tous les esprits. Avec de nombreuses questions inévitables en prime.

Qui sera au départ ?

Depuis trois éditions maintenant, la Vuelta nous offre des émotions largement à la hauteur des autres grands tours – voire plus fortes encore – grâce notamment à des acteurs incroyables et peut-être un peu plus libérés qu’ailleurs. Entre les duels Cobo-Froome et Horner-Nibali, on a donc eu droit à un trio ibérique exceptionnel (Contador, Valverde et Rodriguez). Chaque année, le scénario est différent, et les principaux protagonistes aussi. Cela pourrait se poursuivre cette année, avec deux favoris annoncés dont le palmarès sur l’épreuve hispanique demeure assez réduite : Quintana et Froome (malgré tout 2e en 2011 et 4e en 2012). Pour le reste, pas de Contador, pas encore remis de sa blessure au tibia, ce qui ne nous permettra pas d’avoir le remake du Tour 2013. Mais Rodriguez est attendu en bien meilleure forme qu’en juillet, alors qu’Uran, Aru et Evans, dans le sillage de Quintana, tenteront de faire bonne figure après un Giro plutôt réussi. Enfin, il y aura bien Pinot et Valverde, qui voudront faire aussi bien que sur la Grande Boucle. Sans oublier Horner, le tenant du titre. Sait-on jamais…

A qui convient le mieux le parcours ?

Un peu plus de 57 kilomètres de chrono (dont 12,6 par équipes) et neuf arrivées au sommet, sur le papier, c’est un cadeau pour Christopher Froome, dont le seul challenger pourrait être Nairo Quintana. Mais ça, c’est seulement sur le papier. Car en réalité, si c’est un peu moins flagrant que les années passées, les ascensions au programme sont assez courtes, très souvent moins de dix kilomètres, régulièrement aux alentours de cinq bornes seulement. Pas forcément ce que préfèrent le Britannique et le Colombien, qui s’étaient montrés plus à l’aise sur les routes du Ventoux, de l’Alpe d’Huez ou du Semnoz sur le Tour 2013, des montées bien plus longues. Sur cette Vuelta, on aura droit à ces types de cols, aux Lagos de Covadonga, vers la Farrapona et Puerto de Ancares. Mais le reste du temps, les Rodriguez, Valverde ou Uran, aussi bons puncheurs que grimpeurs, pourraient reprendre de précieuses poignées de secondes. C’est en partie cette spécificité du Tour d’Espagne qui avait coûté le sacre à Froomey en 2011, et l’avait relégué si loin du podium l’année suivante.

Et les Français alors ?

Après le mois de juillet que l’on vient de vivre, forcément, on attendra beaucoup des tricolores au rendez-vous espagnol. Et notamment d’un : Warren Barguil. Son équipe l’a privé de Tour de France pour mieux le préserver pour la Vuelta, là même où il s’est révélé aux yeux du grand public il y a un an, vainqueur de deux étapes. On a donc hâte de voir ce que pourra faire le Breton sur les cols ibériques, lui que l’on sait potentiellement aussi fort que les Pinot et Bardet qui ont déjà illuminé notre été. Le Franc-Comtois, d’ailleurs, sera lui aussi au départ de Jérez, avec un nouveau statut : celui d’un garçon capable de monter sur le podium du Tour. Forcément, il y aura des attentes, mais loin de la pression médiatique française, il avait prouvé l’an dernier qu’il était capable de briller sur la Vuelta, septième du général. Quand on y ajoute un Nacer Bouhanni qui pourra se mesurer à Sagan et surtout Cavendish, on peut légitimement espérer voir les tricolores truster – encore – le haut de l’affiche.

Le spectacle sera-t-il au rendez-vous ?

Forcément, on espère vivre une Vuelta aussi passionnante que les précédentes, et une légère diminution du spectacle serait vécue comme un échec. C’est le risque quand on a été habitué à la crème de la crème. Mais compte tenu de l’équilibre du parcours et du niveau du plateau, difficile d’être pessimiste : tout semble réuni pour que le cru 2014 soit aussi bon que ses prédécesseurs. Le duel entre Froome et Quintana, arbitré par on ne sait trop qui encore, le besoin de confirmation pour une pléiade de jeunes qui compte sur la relative tranquillité du Tour d’Espagne par rapport aux autres grands tours et des tricolores aux capacités largement établies pour briller, il y a de quoi vivre une fin d’été haute en couleur, avec à n’en pas douter des surprises comme nous en réserve chaque année l’ultime épreuve de trois semaines de la saison. Profitons donc une dernière fois, car rapidement va arriver l’automne, avec le mauvais temps et les dernières courses de l’année, histoire de nous rendre nostalgique…

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