Après la victoire de Wiggins en 2012, ses coéquipiers Froome et Porte feront tout pour s’imposer – Photo tourderomandie.ch
Après la victoire de Wiggins en 2012, ses coéquipiers Froome et Porte feront tout pour s’imposer – Photo tourderomandie.ch

Avec un parcours relevé mais sans plus, le Tour de Romandie version 2013 n’a pas réussi à attirer les prochains favoris du Giro, comme c’est habituellement le cas. Ainsi, Bradley Wiggins a laissé sa place à Christopher Froome et Vincenzo Nibali à Janez Brajkovic. Pour autant, le plateau est à la hauteur, comme toujours sur les routes suisses. Pendant six jours, du Châble à Genève, les coureurs vont donc se livrer bataille pour prendre place dans le palmarès aux côtés de tous les grands noms du cyclisme.

– Les Favoris

***** Christopher Froome : Comment ne pas placer le Britannique comme le favori ultime ? Dominant toutes les courses où il s’aligne – hormis Tirreno-Adriatico, où il a du céder -, Froomey fait peur. Avec son train noir de la Sky pour l’épauler, le deuxième du dernier Tour de France semble imbattable lorsqu’il a décidé de gagner. Après le Tour d’Oman et le Critérium International, on attend donc la confirmation de ses bonnes prédispositions. Car même si le Kenyan blanc ne disputera pas le Giro dans moins de deux semaines, il compte bien frapper un grand coup, encore une fois, et prouver qu’il sera l’homme à battre en juillet prochain, sur la Grande Boucle.

**** Ryder Hesjedal : Le Canadien n’a jamais été particulièrement à son avantage sur le Tour de Romandie. Mais avant sa formidable épopée de 2012 sur le Giro, il n’avait jamais véritablement axé sa saison sur les courses par étapes – encore moins sur le Giro – et n’était donc jamais venu sur ces routes avec des ambitions. Cette fois, tout semble donc différent. Sa prestation de ce week-end sur Liège-Bastogne-Liège a rassuré, et un bon classement général en fin de semaine laisserait présager un bon Tour d’Italie. Dans le cas contraire, le doute persisterait concernant ses capacités à se retrouver une nouvelle fois dans la bataille pour la victoire.

**** Alejandro Valverde : L’Espagnol est le seul coureur à être rentré, ces derniers jours, dans les dix premiers des trois ardennaises. D’abord deuxième de l’Amstel, il a terminé septième de la Flèche wallonne avant de compléter le podium sur la Doyenne, ce dimanche. Signe que le Murcian est en grande forme, et capable de faire sauter bon nombre de ses concurrents. Pouvant profiter de son pic de forme l’ayant amené à ce niveau sur les ardennaises, et épaulé par une véritable armada en montagne, El Imbatido pourrait bien s’imposer en Romandie, après de nombreuses places d’honneur et une victoire d’étape ces dernières saisons.

– Les Outsiders

*** Roman Kreuziger : Une seule bonne journée aura donc suffi au Tchèque pour décrocher une victoire prestigieuse sur l’Amstel Gold Race. De quoi le propulser de nouveau sur le devant de la scène, dans un nouveau rôle. Passé de l’espoir qui ne s’affirme pas au coureur capable de coups d’éclats sporadiques – comme l’an dernier à l’Alpe di Pampeago, sur le Giro -, Kreuziger est donc bel et bien capable de remporter une course d’une semaine. Un style d’épreuves qu’il affectionne, puisqu’il y a déjà brillé, remportant justement le Tour de Romandie en 2009. Egalement deuxième en 2008 et sixième en 2012, Kreuzi connaît le terrain, et saura exploiter cette connaissance.

*** Janez Brajkovic : Après la déconvenue de toute l’équipe Astana sur les ardennaises, la formation kazakhe change ses hommes forts. Nibali, se préparant pourtant pour le Tour d’Italie, n’est pas de la partie, et c’est le Slovène Brajkovic, neuvième du dernier Tour de France, qui défendra les couleurs bleues de son équipe en Suisse romande. Bon grimpeur mais aussi loin d’être à la rue sur les chronos, le coureur de 29 ans, comme Kreuziger, apprécie les courses d’une semaine. D’autant plus que le Tour de Romandie n’a plus beaucoup de secrets pour celui qui est déjà rentré quatre fois dans le top 10 de l’épreuve.

*** Richie Porte : Oui, le leader s’appelle Chris Froome. Oui, l’Australien retrouvera un statut d’équipier après sa victoire sur Paris-Nice. Mais clairement, les rôles peuvent s’inverser à tout moment, comme on en avait eu l’illustration sur le Critérium International. Si cette fois, les Sky pourront appliquer leur tactique avec le retour des oreillettes (non présentes sur l’épreuve française), Porte a prouvé qu’il avait les qualités pour s’imposer comme un spécialiste des Grands Tours. Histoire de le tester avant les grandes échéances, Dave Brailsford pourrait donc le mettre à l’épreuve, face à une concurrence plus rude que sur la Course au Soleil.

** Daniel Moreno : A l’instar d’Alejandro Valverde ou de Roman Kreuziger, le Madrilène n’avait sûrement pas fait du Tour de Romandie une priorité dans sa saison. Mais avec la forme qu’il a affichée sur les ardennaises, lui permettant notamment de remporter la Flèche wallonne, il pourra légitimement nourrir quelques espoirs au départ de l’épreuve. Si le contre-la-montre inaugural pourrait lui coûter de précieuses secondes, la quatrième étape et son arrivée en descente pourrait lui correspondre, et lui permettre de créer de véritables écarts. Plutôt bien accompagné, tout le monde a désormais conscience qu’il ne faut pas prendre Moreno à la légère.

A ne pas sous-estimer

** Jean-Christophe Péraud : Sur le papier, le parcours lui correspond. Dans les faits, on ne l’a pas vu à son avantage depuis un bon bout de temps. La faute à des classiques qu’il n’apprécie que moyennement, peut-être. Mais désormais, et alors que les grandes échéances approchent, le Français va devoir se montrer sérieusement. Entouré d’un Carlos Betancur fabuleux sur les ardennaises et d’un Maxime Bouet à son avantage sur le Tour du Trentin, tout est réuni pour que l’on assiste à une grosse performance du Toulousain.

** Ivan Basso : L’âge commence à se faire ressentir chez l’Italien, c’est une certitude mais ce n’est surtout plus un secret. En retrait sur le dernier Tour d’Italie, le Lombard aura forcément à cœur de se racheter dans quelques jours. Pour cela, il faudra monter en puissance, et cela passe par un bon Tour de Romandie. S’il ne va pas le chercher à la force de ses jambes, Basso pourra au moins compter sur son mental et son orgueil hors du commun. L’ancien ne va pas se laisser enterrer sans rien dire.

* Pierre Rolland : Pas forcément satisfait de ses performances ardennaises, le Français veut surfer, comme beaucoup d’autres, sur sa forme actuelle pour terminer ce mois d’avril en beauté. Le Tour de Romandie, même s’il n’est pas très montagneux, lui offre cette possibilité. Avant d’observer une coupure en prévision du Tour de France, le natif de Gien voudra conclure cette première partie de saison avec une bonne performance à la clé. Il ne lui reste plus qu’une épreuve pour cela.

* Steve Morabito : C’est le local de l’épreuve, désigné leader par la BMC spécialement pour l’occasion. Le trentenaire n’a pas encore de référence solide sur le Tour de Romandie, mais s’est déjà montré sur un parcours au moins aussi sélectif, sur le Tour de Suisse. Cette fois, Morabito souhaitera prouver à son équipe qu’il peut, à certaines occasions, être plus qu’un simple équipier. Poussé par le public, il est, c’est une certitude, capable de créer la sensation.

Mentions : Jürgen Van den Broeck, Robert Gesink, Thibaut Pinot, José Rujano, Igor Anton, Johan Tschopp, Alberto Rui Costa, Andrew Talansky, Robert Kiserlovski, Damiano Cunego

Robin Watt


 

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