Six victoires seulement cette saison, dont une seule au prestige équivalent à celui de l’équipe Lotto NL-Jumbo, l’ancienne Rabobank, sur le Tour d’Espagne. 2015 a été très compliqué pour l’équipe néerlandaise, et il faut aller chercher assez loin les motifs d’espoir en vue de la saison prochaine.

Deux raisons d’être satisfaits

Le Tour de France de Robert Gesink. On n’osait plus y croire tant le Néerlandais galérait depuis des années. Cinq ans après sa cinquième place sur la Grande Boucle, le natif de Varsseveld a renoué avec une place d’honneur digne de son rang. Sixième à Paris, il a décroché le deuxième meilleur résultat de sa carrière sur un grand tour – il avait toutefois déjà terminé deux fois sixième de la Vuelta, en 2009 et 2012. Une performance qui mérite d’être soulignée après plusieurs saisons d’errance, où Gesink se pointait en juillet avec un statut de leader qu’il n’a jamais vraiment été capable d’assumer. Mais cette année, en montagne, il a même réussi à talonner Froome, Porte et Quintana vers La Pierre-Saint-Martin, et à l’arrivée sur les Champs-Elysées, il n’était devancé que par les cinq hommes intouchables tout au long des trois semaines. De quoi retrouver le sourire, à 29 ans.

Le Giro de Steven Kruijswijk. L’équipe Lotto-Jumbo peut au moins compter sur ses spécialistes de courses par étapes, c’est déjà ça. En plus de Gesink en juillet, Kruijswijk a donc brillé sur un autre grand tour, le Giro. La concurrence y était clairement moins coriace, mais le garçon a su profiter de quelques échappées bien senties et d’une régularité bienvenue dans les grands cols transalpins pour décrocher une septième place finale à Milan. Egalement proche du maillot à pois, il aurait surtout pu remporter une étape avec un peu plus de réussite, mais a dû se contenter de deux deuxièmes places, à San Giorgio del Sannio puis à Aprica. S’il aurait donc pu faire encore un peu mieux, le Néerlandais a au moins amélioré sa huitième place obtenue en 2011 sur la course rose. Comme Gesink, il aura fallu attendre pour qu’il confirme les espoirs placés en lui, mais mieux vaut tard que jamais, surtout dans le contexte actuel de sa formation.

Trois raisons d’être déçus

La campagne de Sep Vanmarcke. Il était attendu comme l’héritier des patrons Boonen et Cancellara. En l’absence du Belge et du Suisse, il avait donc une voie royale pour remporter enfin un premier monument en avril dernier. Mais finalement, rien ne s’est passé comme prévu, et Vanmarcke s’est planté en beauté. Quelques places d’honneur viennent confirmer ses prédispositions sur les pavés (cinquième de l’Omloop, quatrième des Strade Bianche, cinquième du GP E3, sixième de Gand-Wevelgem), mais jamais il n’a semblé proche de la victoire, et c’est problématique. Surtout sur le Tour des Flandres (53e) et sur Paris-Roubaix (11e), où la déception fut grande de le voir si loin. Ses qualités doivent le mener bien plus haut dans la hiérarchie, et même lui permettre de remporter ces monuments pavés. Or malgré un statut de leader unique et une équipe plutôt bien armée autour de lui, il n’a pas fait illusion une seule fois…

L’inefficacité et les abandons de Moreno Hofland. Le jeune sprinteur néerlandais, sur lequel misait beaucoup la Lotto-Jumbo cette saison, a été loin d’apporter les succès escomptés. Il a découvert les épreuves de trois semaines en participant au Giro, mais n’y a pas pesé comme on pouvait l’espérer. Deuxième à Genova, sur la deuxième étape, il était bien parti pour tirer son épingle du jeu dans les sprints, mais ce ne fut qu’un feu de paille. Jusqu’à l’arrivée milanaise, il n’a ensuite décroché que deux tops 10… Une véritable déception. Mais surtout, à 24 ans, Hofland a été incapable de se rattraper ailleurs, et a accumulé les abandons, au nombre de douze cette saison. A ce rythme, difficile de trouver le chemin de la victoire. Le natif de Roosendaal termine donc l’exercice avec seulement deux bouquets, décrochés au Tour du Yorkshire et sur le Ster ZLM Toer. Clairement, il doit tirer un trait sur 2015.

Le triste nombre de bouquets. Six victoires au cours de la saison, et seulement deux en World Tour, c’est la triste statistique de la Lotto-Jumbo. Heureusement, il y a donc cette étape de la Vuelta décrochée par Bert-Jan Lindeman à La Alpujarra, au mois d’août. Mais le reste est assez pâle pour une structure aussi emblématique. Un titre de champion des Pays-Bas du chrono pour Kelderman, le prologue du Tour de l’Ain pour Teunissen, le contre-la-montre de l’Eneco Tour pour van Emden et enfin les deux bouquets de Hofland, voilà le tableau de chasse, sur l’année, des hommes de Richard Plugge. Statistiquement, cela fait de la Lotto-Jumbo la plus mauvaise équipe World Tour en 2015. Et en prenant les deux premières divisions du cyclisme mondial, seules les formations Colombia, Cult Energy et Bardiani font moins bien…

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