Après vous avoir présenté le fonctionnement du néo-professionnalisme, il convient de se demander si cette nouvelle saison va nous gratifier de révélations précoces Avec les quelques noms suivants, nous avons la preuve que la cuvée 2014 a tout pour devenir une génération dorée.
Caleb Ewan : Le garçon au patronyme proche de celui de Cadel Evans, l’icone du pays, est sans doute le plus grand espoir de sa génération. Dernièrement, il a encore fait parler de lui en décrochant une belle troisième place lors de la People’s Choice Classic. Et pourtant le très jeune Australien trouva ce résultat « un peu décevant », même s’il a devancé sur la ligne des coureurs expérimentés comme Sutton, Rojas ou encore Renshaw. Si cela ne fait aucun doute qu’il a faim de victoires, il lui faudra néanmoins attendre le mois d’août pour pouvoir en découdre avec les pros sous le maillot d’Orica-GreenEdge. D’ici là, il a le temps de se faire plaisir chez les U23.
Rick Zabel : Dire que le fils a les gênes du père serait un raccourci malheureux, une facilité. Et pourtant il y a du vrai dans cette affirmation ! Solide sprinteur, il a déjà remporté le championnat national U23 et le Tour de Flandres espoirs. Mais cette dernière course n’est pas vraiment un indicateur fiable. Sa victoire d’étape lors du Tour de Normandie l’est un peu plus. Nul doute que les années passées chez Rabobank lui auront été d’une grande utilité, la formation néerlandaise étant particulièrement performantes dans les arrivées massives. A tout juste 20 ans au sein de la BMC, il sera très observé cette saison.
Sean De Bie : Lui aussi a décroché un titre très important sur route en espoirs, celui de champion d’Europe en 2013. Hormis ceci, il a fait quelques placettes, et même sans gagner très souvent, il s’est montré rapidement constant dans ses performances. Spécialiste des flandriennes (il a terminé 2e du Ronde espoirs en 2012, puis 4e en 2013, mais aussi 4e de Paris-Roubaix juniors en 2009), il a le profil parfait du classicman belge. Revenu au pays, chez Lotto-Belisol, il devrait avoir sa chance et semble avoir les moyens de franchir un cap important pour se faire connaître davantage.
Pierre-Henri Lecuisinier : Il aura été l’un des feuilletons de l’été. Façonné chez Europcar où il a passé une année en tant que stagiaire, il a changé son fusil d’épaule pour rejoindre le berceau de Marc Madiot. La réputation de l’équipe au trèfle y est sûrement pour beaucoup. Plutôt puncheur, mais tout de même doté d’une pointe de vitesse intéressante, le garçon a déjà un sacré palmarès. Tour à tour champion d’Europe et du monde junior, il avait participé l’épopée française en terre mondiale de 2011. A lui de confirmer les attentes placées en lui, arrivées en même temps que sa reconnaissance par le public français.
Julian Alaphilippe : Encore un coureur doté d’une constance étonnante, mais aussi d’un sens tactique affûté. Puncheur comme son compère de la FDJ Lecuisinier, il évoluera lui chez Omeha-Pharma Quick-Step, suivant une évolution logique après une saison réussie au sein de l’équipe Etixx, la réserve d’OPQS. On voit en lui le futur Chavanel, mais il pourrait tout aussi avoir les mêmes contraintes que son compatriote : travailler et travailler encore pour son leader, sans avoir vraiment sa chance. Cependant, si Omega lui laisse carte blanche sur certaines épreuves, le garçon saura à n’en pas douter les remercier à sa façon !
Dylan van Baarle : Il est néerlandais et chez lui, on le connaît très bien ! Pour preuve, il a raflé l’année passée le titre national dans la catégorie espoirs à la fois sur route et dans l’épreuve chronométrée. Quand on sait que les rouleurs n’arrivent pas encore à s’affirmer aussi tôt, cela montre que sa polyvalence et surtout sa puissance n’ont pas attendues pour éclater ! Et chez Garmin, on raffole de ces coureurs très puissants, à l’image d’un Alex Rasmussen ou David Millar. Le chemin à suivre lui semble tout tracer, et dès 2014, on pourrait être surpris par ses résultats.
Nous aurions également pu citer Simon Yates, qui sort d’une grosse saison, ou encore le sûrement futur grand rouleur Campbell Flakemore, qui confirme que l’Australie est une fabrique à la chaîne de spécialistes des chronos ! Mais le tout n’est pas d’avoir épinglé quelques podiums jusqu’à maintenant. Passer pro était en réalité le plus facile pour tous ces talents. Désormais, il va falloir montrer les crocs pour devenir plus qu’un simple néo-professionnel.
J’aurais rajouté Matej Mohoric…