Dans un cyclisme moderne où beaucoup se plaignent du manque d’audace des coureurs et de la monotonisation des grandes courses, l’épreuve olympique est un bol d’air. Car oui, la classique olympique est une course pas comme les autres, à l’opposé des standards du World Tour.
Impossible de contrôler la course
La principale différence entre les JO et les autres épreuves du calendrier UCI réside dans le nombre de participants. Avec un peloton de seulement 144 coureurs, on est loin du standing des autres grandes courses. En comparaison, il y a plus de 199 participants à chaque Monument du printemps et en 2013, on atteignait même 205 coureurs ! Une différence notable de plus de 60 coureurs entre un Tour des Flandres et l’épreuve olympique. Mais les chiffres s’affolent quand on parle du nombre d’équipes. Alors qu’on est à une moyenne de 25 équipes par épreuve en World Tour, aux JO, il y aura plus de 62 nations représentées. Bien au-dessus même des championnats du Monde, où se côtoient “seulement” 45 équipes.
Cet incroyable bouleversement aura une très grosse incidence sur le déroulement de la course. Cinq, c’est le nombre maximum de coureurs par nation, ce qui empêche toute possibilité de contrôle de la course par une formation dominante. Londres 2012 en avait été un terrible exemple. La Grande-Bretagne avait misé toute sa course sur un seul coureur, Cavendish, et sa possible victoire au sprint. Problème, personne n’avait voulu collaborer avec l’équipe britannique et seul Bernhard Eisel, à l’époque équipier du Cav’ chez Sky, avait bien voulu aider Wiggins et les autres pour reprendre le groupe d’une dizaine de coureurs parties en échappée. Jamais le peloton n’avait été en mesure de revenir et c’est Vinokourov qui avait remporté la médaille d’or. « A cinq on ne peut tout simplement pas contrôler la course, analysait Philippe Gilbert. En 2012, la Grande-Bretagne avait une équipe en or. Impossible de faire mieux et pourtant, ils ont été incapables de contrôler la course. Celle-ci sera ouverte jusqu’au bout ». On peut également se rappeler de la victoire de Bettini en 2004, parti seul avec le Portugais Paulinho. Cette course n’est pas propice à l’attentisme et au contrôle à outrance. Il faudra savoir prendre des risques, choisir le bon coup et toujours essayer d’en avoir un d’avance. Car ce ne sont pas quatre coéquipiers qui vont pouvoir reprendre un groupe d’une dizaine de coureurs.
Une bataille entre grimpeurs et coureurs de classique
Il ne faut pas non plus sous-estimer le parcours. Lors des trois derniers tours du circuit olympique, une côte particulièrement difficile sera au rendez-vous, le Canos Vista Chinesa. « La première partie est très difficile », confirme Romain Bardet. D’une longueur d’un peu moins de 9 kilomètres, elle atteint une moyenne de plus de 6 %. Mais ce n’est qu’un trompe œil. Les quatre premiers kilomètres sont tout simplement affreux, avec un pourcentage moyen d’environ 10 % et une pente maximale atteignant les 20 % ! C’est tout simplement une côte pour grimpeurs, ce qui est rare voire même inexistant dans le calendrier World Tour actuel avec la suppression du championnat de Zurich il y a 10 ans – et même si le Tour de Lombardie s’en rapproche.
Mais il ne faudra pas oublier les coureurs de classiques, qui auront leur mot à dire. « Le parcours fait 240 km, c’est comparable à une classique. Cela joue en ma faveur face aux grimpeurs », expliquait Greg Van Avermaet, et il n’a pas forcément tort. Même si des coureurs tels que Nibali, Bardet ou Valverde ont l’habitude de ces longues courses d’un jour, ce n’est pas le cas pour les Froome, Porte ou encore Majka. Et surtout, tout ce beau monde sort du Tour de France et peuvent surfer sur leur pic de forme du mois de juillet.
La course promet donc d’être excitante. Et comme l’a déclaré Philippe Gilbert, « quand on fait une médaille aux championnats du monde, c’est une grosse déception, aux JO, c’est un moment de fête. » Car les Jeux, ce n’est pas que du cyclisme. C’est tellement plus. Une médaille olympique, c’est un honneur, une fierté, une forte marque de reconnaissance. Et il ne fait aucun doute que les coureurs présents sur la ligne de départ samedi en rêveront tous.
NOS FAVORIS
***** Alejandro Valverde, Dan Martin
**** Vincenzo Nibali, Julian Alaphilippe, Joaquim Rodriguez
*** Romain Bardet, Bauke Mollema, Christopher Froome, Adam Yates
** Sergio Henao, Greg Van Avermaet, Richie Porte
* Rui Costa, Rigoberto Uran, Tim Wellens
complètement d’accord avec votre analyse, et vos favoris. Par contre si Valverde l’emporte on lui fera hara kiri on criera au dopage et c’est bien dommage. je crois en Alaphilipe qui , s’il fini dans le groupe de tête prouvera qu’il a des qualités de récupération qui font les cadors. La course s’annonce intéressante et s’il elle pouvait être un exemple pour les courses world tour . .
C’est sûr que vu le calendrier WT à partir de l’année prochaine diminuer le nombre de coureur par équipe par course devient nécessaire, les formations moyennes de WT n’auront pas les moyens d’être compétitifs sur toutes ces courses et ca ferait des courses moins faciles à contrôler si on ajoutait des équipes invitées pour garder le même peloton total
d’autant qu’il charge encore plus le calendrier World tour et qu’il va falloir les trouver les coureurs dans chaque équipes. Trouver de 7 a 9 coureurs d’une équipe world tour pour aller courir en australie ! la FdJ va devoir embaucher !
La FDJ fait bien déja le tour down under. Il faudra que l’équipe reste une semaine de plus pour la cadel evans classis.
Le plus gros souci est peut être bien le financement d’une semaine sur place plus que les coureurs.
Le problème c’est que c’est des courses WT. Avant il y avait que le DU donc on pouvait se permettre d’avoir que 1 ou 2 coureurs pour un bon résultat au DU et le reste de l’équipe n’était qu’en préparation. Maintenant pour pas se faire lacher par les autres formations au niveau des points il va falloir que les équipes soient compétitives tout au long de l’année au lieu de monter progressivement en tension en janvier et février. Pareil pour le reste de la saison. Le tour de turquie en WT ca oblige les équipes à avoir 3 équipes quasiment compétitives en même temps : ardennaises, turquie, romandie.
En soi y’avait déjà des périodes de rush à certains moment où toute l’équipe se retrouvait mobilisé mais ensuite il y avait un mois ou certains coureurs pouvait baisser de régime.
De plus les chutes et les maladies vont poser encore plus de problème pour des équipes à flux tendu qui galère déjà à tenir le calendrier avec toute leur équipe et des coureurs fatigués tomberont plus malade surtout avec toutes ces courses WT en dehors d’Europe qui rajouteront du décalage horaire
Elle promettait. Et a foi elle fu interessante. Belle course débridée.