Luis Herrera, ici sur le Tour d'Italie 1988, a permis l'expansion du cyclisme colombien - Photo Flickr, Numerius

Là-haut, à des centaines de mètres d’altitude, des dizaines de coureurs colombiens font leur gamme. La montagne comme terrain de prédilection, rien n’a changé depuis leur apparition dans les pelotons. Certains, d’ailleurs, ont marqué le cyclisme de leur empreinte, et c’est grâce à eux que leurs successeurs peuvent exister aujourd’hui.

Luis Herrera, le meilleur de tous

C’est véritablement lui qui a montré à l’Europe entière que la Colombie pouvait former des coureurs cyclistes. Même s’il a choisi de rester toute sa carrière dans des équipes de son pays, « Lucho » a pu s’épanouir sur les plus grandes courses du calendrier mondial. Le natif de Fusagasugá fait sans aucun doute partie des meilleurs grimpeurs que le cyclisme ait connu, aux côtés des Bahamontes, Van Impe et autres Pantani. Ce poids plume de 57 kg a su dompter tous les cols qui se sont dressés face à lui, que ce soit en France, en Espagne ou en Italie.

Ainsi, Luis Herrera est aujourd’hui encore le seul coureur – avec Federico Bahamontes – à avoir remporté le classement de la montagne sur le Tour, mais aussi sur le Giro et la Vuelta. C’est l’Histoire d’un mythe, qui en s’imposant à l’Alple d’Huez, à Morzine ou encore à Saint-Etienne, a fait connaître son pays en même temps que lui. L’Histoire aussi du premier Colombien vainqueur d’un Grand Tour, et d’un quintuple meilleur grimpeur sur ces épreuves de trois semaines. Enfin, l’Histoire d’un coureur prêt à céder une victoire de prestige sur la Grande Boucle à son coéquipier et ami, Fabio Parra. L’Histoire d’un coureur qui a marqué le cyclisme, tout simplement.

Fabio Parra, dans l’ombre de « Lucho »

Avec un an et demi de plus et une période d’activité similaire à celle de Luis Herrera, Fabio Parra n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait. Dans l’ombre de son compatriote, le double vainqueur de son tour national était surtout plus polyvalent que son coéquipier. Du coup, Parra a accumulé les places d’honneur, sans jamais vraiment connaître la gloire du vainqueur. Avec trois Tops 10 sur le Tour de France, parmi lesquels une troisième place, le Colombien y aura aussi remporté deux étapes, dont une offerte par son coéqupier Luis Herrera. Mais la course que préférait le natif de Sogamoso était incontestablement le Tour d’Espagne.

En sept participations, Fabio Parra l’a toujours terminé dans les huit premiers du classement général. Quatre fois cinquième et surtout une fois deuxième, 35 secondes derrière l’Espagnol Pedro Delgado, la victoire aura été toute proche. Privé ne serait-ce que d’une journée comme leader sur la Vuelta, Parra se sera donc contenté de deux victoires d’étapes, en 1888 et 1991. Un bilan que beaucoup aimeraient avoir, mais qui n’aura pas suffit pour que Fabio marque considérablement l’histoire de son sport. La faute, en partie, à son compatriote, coéquipier et ami, Luis Herrera.

Les fers de lance d’une génération

Luis Herrera et Fabio Parra étaient donc les fers de lance d’une génération colombienne très douée, qui pouvait compter dans ses rangs Camargo, Rodríguez, Vargas, Mejía, Hernández ou encore Rincόn. Les années 90 étaient donc celles de la révélation pour le cyclisme colombien, grâce surtout à la formation Café de Colombia, par laquelle sont passés tous les coureurs précédemment cités. Une révélation qui ne tardera pas à se confirmer…

Robin Watt

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