En 2013, la formation russe a pu compter sur deux hommes en très grande forme pour décrocher d’excellents résultats. Joaquim Rodriguez et Daniel Moreno ont porté leur équipe, accompagnés sporadiquement par leurs coéquipiers.

Un duo fantastique

Les deux amis, l’un catalan, l’autre madrilène, auraient pu faire encore mieux. Comme souvent, il leur a manqué à chacun un peu de réussite pour gagner encore plus, et sur des épreuves plus prestigieuses. Mais qu’importe, leur saison demeure exceptionnelle ! L’équipier modèle qu’est Moreno s’est mis à la planche tout au long de l’année, en sautant sur l’occasion de jouer sa carte personnelle lorsque ce fut possible. Ainsi, il s’est imposé au sommet du Mur de Huy, sur la Flèche wallonne. La plus belle victoire de sa carrière, dixit le principal intéressé. Puis il a poursuivi son incroyable saison, qu’il qualifie comme la plus réussie de toutes, en décrochant sur le Dauphiné une troisième place au général, derrière le duo Froome-Porte. Sur le Tour, il s’est mis au service de Purito, et a retrouvé une certaine liberté sur la première partie du Tour d’Espagne. Résultat, deux victoires d’étape et le port du maillot rouge.

Des résultats inédits pour un homme souvent dans l’ombre. Mais son leader a fait encore mieux ! Avec beaucoup de places d’honneur, malheureusement… Cela a débuté sur Liège-Bastogne-Liège, où il fut battu par Daniel Martin. Une première deuxième place qui fait mal. Il y aura ensuite le Tour de France, conclut sur la troisième marche du podium suite à une dernière semaine incroyable, puis la Vuelta où il ne monte cette fois pas sur l’estrade à l’arrivée. Quatrième à Madrid, c’est un semi-échec pour le Catalan, qui va malgré tout terminer sa saison en trombe. Deuxième des Championnats du Monde à Florence, il passe tout proche de la consécration mondiale sur un parcours qui lui convenait comme rarement. Il se rattrapera la semaine suivante, en décrochant un nouveau Tour de Lombardie après celui de l’an dernier. Mais l’amertume demeurera, l’échec dans sa quête d’arc-en-ciel prenant le pas sur tout le reste d’une saison où la régularité aura primée.

Du cœur à l’ouvrage pour les autres

Si les autres coureurs de l’équipe n’ont pas été aussi déterminants, les victoires, au nombre de 30, ont été nombreuses. Alexander Kristoff y est pour beaucoup, tant le Norvégien a pris une nouvelle dimension. Ses victoires, à l’exception de celle acquise sur le Tour de Suisse, ne sont pas des plus prestigieuses, mais elles gonflent le bilan. Et sur le Tour de France, le sprinteur désigné de la Katusha s’est montré présent et régulier, derrière un quatuor presque intouchable composé de Kittel, Cavendish, Sagan et Greipel. Pour le reste, il faut saluer la performance de Simon Spilak, vainqueur d’une étape sur le Tour de Romandie, et dauphin de Chris Froome au général final. Sans oublier Luca Paolini, vainqueur de l’Omloop Het Nieuwsblad à l’ouverture des classiques flandriennes, et présent tout au long du printemps, jusqu’en mai avec une victoire et le port du maillot rose sur le Giro.

Maxim Belkov a lui aussi apporté un succès à la formation russe sur le Tour d’Italie, alors que le revenant Alexandr Kolobnev s’est adjugé le Tour de Wallonie en plus de quelques accessits sur les courses d’un jour de seconde zone. Quand on ajoute à cela les performances encourageantes des Tsatevitch et Chernetskii, cela donne un bilan plus que bon. Le départ dans l’anonymat le plus complet de Denis Menchov est bien le seul élément que l’on peut pointer du doigt dans la saison des Russes. Avec un peu plus de réussite pour Rodriguez, et un homme capable de prendre la relève d’ici quelques années – Purito a 34 ans, Moreno déjà 32 -, Katusha pourrait donc s’imposer dès la saison prochaine comme une concurrente sérieuse des Sky et Movistar, qui dominent actuellement le cyclisme mondial.

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