Il a désormais l’habitude de briller sur les courses d’une semaine, le voilà attendu sur un grand tour. Zakarin était déjà venu sur le Giro il y a un an, après avoir remporté le Tour de Romandie. Il avait dû se contenter d’une belle victoire d’étape. Cette année, l’ambition est bien différente. La victoire, même si elle serait une grosse surprise, est dans les cordes du Russe, à condition d’assumer trois semaines de course sans répit.
Année après année, le coureur de l’équipe Katusha gagne en régularité et s’impose comme une valeur sûre en montagne. Mais surtout, alors qu’il avait pour habitude de briller quasi exclusivement sur des courses russes il y a encore deux ans, c’est désormais en World Tour qu’il impose son style pas toujours académique. En 2016, les deux seules fois où il a terminé hors du top 10 lors d’arrivées au sommet, c’était au Tour d’Algarve. Depuis, sa préparation n’a connu aucun accroc. Il s’est même permis le luxe, entre deux courses par étapes, d’aller chercher une cinquième place sur Liège-Bastogne-Liège. A l’aube d’un Giro qui comptera cinq arrivées au sommet et un contre-la-montre en côte, les performances du Russe quand la route s’élève en font un sérieux outsider, même si peu habitué des grands rendez-vous.
Sur le Giro 2015, Zakarin a beaucoup appris. C’était sa première expérience sur trois semaines, et incontestablement, il revient cette fois avec des certitudes et les enseignements de ses erreurs passées. S’il visait le général au départ de San Lorenzo, il avait rapidement revu ses objectifs à la baisse en perdant beaucoup de temps lors des premières étapes. Sa victoire à Imola apparaissait donc comme un beau lot de consolation, mais avant de décrocher ce bouquet, il avait aussi échoué. “J’ai beaucoup appris dans l’étape que gagne Beñat Intxausi, où j’avais voulu partir trop tôt”, expliquait-il ainsi à VeloNews. Aussi surprenant soit-il, le Russe n’est donc pas forcément la machine – disgracieuse – qu’on décrit. Il n’empêche : jouer le général sur son premier grand tour est réservé à quelques très grands champions, et Zakarin n’en fait peut-être pas partie. Mais pour sa deuxième participation à la course rose, il n’y a plus aucune raison qu’il ne puisse pas assumer son nouveau statut.
Zakarin dans les temps de Contador, légèrement en dessous de Quintana et Nibali, voilà le constat. Avant le départ du Tour d’Italie, nul besoin de chasser les victoires. L’exemple de Ryder Hesjedal, vainqueur un peu plus ancien (2012), est le plus extrême : il n’avait levé les bras à aucune reprise avant le départ de la course. Le seul succès de Zakarin cette saison, lui, à la Madone d’Utelle, a été suffisant pour témoigner de sa forme. Ne pas être capable, ensuite, de l’emporter en Romandie, est presque une bonne nouvelle pour lui. Ça aurait été le signe d’un pic de forme arrivé trop tôt. A 26 ans, l’invraisemblable grimpeur-rouleur est donc bel et bien armé pour succéder à Denis Menchov, dernier vainqueur russe d’un grand tour. C’était en 2009. Sur le Giro, déjà.
Pas tout à fait dans le sujet mais je trouve que souvent on sous-côte Trofimov. J’entend toujours dire, ce n’est “que” trofimov, contador n’a pas une forte équipe il n’a “que” trofimov en montagne etc… Je trouve ça extrêmement injuste, le gars a fait des tops 10 sur plein de course d’une semaine, il finit 10ème du giro l’année dernière et ce n’est dû qu’à sa grosse défaillance sur la dernière étape de montagne, avant il tournait entre la 4ème et la 6ème place. J’veux dire Geniez accroche de justesse un top 10 sur le giro et c’est un grand équipier, Trufimov joue le top 5 et c’est à peine si on le considère moyen. C’est vrai qu’il est discret comme coureur et qu’il a pas fait un super début de saison mais c’est un bon coureur qui mériterait un peu plus de respect.
Je te vise pas en particulier Robin, tous les journalistes, commentateurs font la même chose
désolé de mon commentaire je ne voulais pas sonné aussi aggressif. En plus j’ai relu la légende sur l’image et je l’avais mal comprise, tu dis juste que c’était son seul équipier tu remet pas en cause son niveau. Vraiment désolé
Pas de problème !
Ce coureur me fait un peu penser à Froome : une explosion tardive, un style inesthétique, mais de très grandes qualités de grimpeurs, avec une faculté impressionnante à accélérer sur plusieurs secondes, assis sur la selle, etd’excellentes facultés contre la montre. Je l’avais trouvé impressionnant sur Paris-Nice notamment, où son sprint tout en puissance et en longueur m’avait beaucoup fait penser aux accélérations de Froome. J’ai l’impression qu’il arrive en parfaite condition pour le Giro, où il sera à mon sens l’un des trois principaux favoris avec Valverde et Landa (et peut-être l’énigme Nibali, toujours capable d’être au top sur un objectif après avoir été à la rue trois semaines avant). La manière dont il a recollé sur Quintana, mercredi dernier, assis sur la selle et avec une facilité déconcertante, m’a proprement sidéré. Comme vous le dites, reste à voir maintenant s’il est capable de gérer la pression, le placement et la fatigue sur trois semaines, mais de ce qu’il nous a montré jusqu’ici, il semble très solide.
J’espère vraiment qu’il va toucher ses limites et qu’il ne brillera pas sur ce Giro
J’adore les diagrammes c’est top continuez !!
Super article comme souvent, continuez ainsi !!
Désolé mais Ce gars m’inspire autant confiance que Froome ou Porte… C’est à dire 0