La Sky a beau se regarder, elle n'aura pas pris d'ascendant psychologique fort sur Alberto Contador - Photo ASO
La Sky a beau se regarder, elle n’aura pas pris d’ascendant psychologique fort sur Alberto Contador – Photo ASO

Après trois jours en Corse plutôt pimentés, le contre-la-montre par équipes de Nice marquait aujourd’hui le retour sur le continent. C’est l’équipe Orica Green-Edge qui continue de surfer sur la vague de sa victoire d’hier en remportant de nouveau l’étape, tout en permettant à son chef de file Simon Gerrans de poursuivre la fête, maillot jaune sur le dos à partir de demain. Mais derrière, les fameux premiers écarts tant annoncés se font discrets, et bien malin qui peut dire qui sera dans le coup ou qui ne le sera pas.

Les grands favoris se neutralisent…

Sur les 25 kilomètres tout plats proposés aujourd’hui autour de la promenade des Anglais niçoise, les gros bras du peloton avaient un terrain à leur convenance pour exploiter toute leur puissance. Des écarts étaient attendus et l’on pouvait marquer son territoire en frappant un grand coup au terme de l’épreuve chronométrée. Finalement, c’est un coup d’épée dans l’eau – toutefois nécessaire car les risques étaient réels – pour les grosses écuries, puisque si un changement de leader était attendu, les leaders présentant des ambitions pour le classement général ont été en grande partie très bien protégés durant l’exercice. Christopher Froome et les siens croyaient avoir fait la bonne opération lors de leur passage sur la ligne d’arrivée, que nenni. Quelques minutes plus tard, c’est Alberto Contador qui arrivait avec sa bande presque dans le même temps, à seulement six secondes. Pour les deux favoris, l’écart est donc minime et l’Espagnol, que l’on annonçait perdant ce matin encore, s’en tire plus que bien.

Mais chez les outsiders, le bilan est pour beaucoup similaire : pas de valises significatives à signaler, à quelques exceptions attendues La maison basque a fait ce qu’elle a pu mais voit Igor Anton repoussé à 1’21” de « Froomey », idem chez Cofidis où Dani Navarro accuse un débours de 1’17”. Plus surprenant en revanche pour Astana qui pointe à 53”. Cependant, même lorsque la performance est plutôt mauvaise, les chronos ne s’affolent pas, en témoignent les 23” et 25” perdues respectivement par Radioshack et BMC. En revanche, côté français, on s’en sort moyennement. Pinot limite la casse avec 39” de retard sur Sky, mais Péraud comme Rolland concède plus de 1’… Quelques perdants donc, mais rien de catastrophique. Et au terme du quatrième jour de course, Simon Gerrans va pouvoir poursuivre le bonheur qui envahit l’équipe Orica-GreenEdge depuis quelques jours déjà. Le temps d’arriver aux Pyrénées, où enfin, une autre course devrait débuter.

Et peu d’indications

Justement, ces même Pyrénées devraient décanter plus sérieusement ce classement général. Le duel tant annoncé entre Froome et Contador n’a pas connu de premier tournant à Nice, puisque le Pistolero a réussi à mener les siens vers un excellent temps. Aucun n’a pris l’avantage sur l’autre et les chances restes équilibrées : tout est encore à faire, même pour les places de derrière, où tout le monde s’est placé. Les belles surprises proviennent de la Lotto de Jurgen Van den Broeck, qui, à la vue du classement, ne peut que continuer à rêver du podium. Idem pour la Movistar qui confirme sa réputation d’équipe homogène. Favorite pour la gagne, la Garmin-Sharp a déçu sur le plan de l’étape mais reste aux-avants-postes.

Parmi les candidats à la gagne (ou du moins au podium), seules 39 secondes séparent Froome de Pinot, autant dire -presque – une broutille. On peut donc être rassuré dans les hôtels des équipes Les coureurs sont sortis indemnes des premières embûches – si l’on excepte les chutes du premier jour – et vont donc sagement laisser les sprinteurs s’exprimer sur les trois prochaines étapes méridionales. Retour au calme, mais ce n’est pas pour autant que la vigilance doit être mise au placard puisque le vent persistera. Le’s leaders attendront samedi et l’arrivée à Ax-3-Domaines pour se livrer bataille. Et ainsi de planter réellement le décor de ce Tour, enlever les masques de certains et permettre les premières analyses.

Alexis Midol


 

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