Le Giro est désormais lancé, et Gianni Savio, manager général de l’équipe Androni – Sidermec, l’aborde avec sa philosophie habituelle : il faut aller de l’avant et être optimiste. Avec le vétéran Franco Pellizotti dans ses rangs, il rêve d’un top 10 au classement général, et observera d’un peu plus loin la bataille pour la victoire finale. D’ailleurs, entre Contador et les autres, il y a pour lui une classe d’écart, même si la course rose réserve toujours des surprises. Pour la Chronique du Vélo, il livre donc ses impressions sur ce qui va nous passionner ces trois prochaines semaines.
Contador gagnera devant Porte et Uran
Je pense que le cyclisme est passionnant parce qu’il est imprévisible. Si Alberto Contador est le grand favori, je pense qu’il faudra qu’il fasse très attention à Richie Porte et Rigoberto Uran. L’Australien a été vraiment impressionnant sur le Tour du Trentin, et il aura autour de lui une équipe très forte. C’est d’ailleurs ce qui pourrait faire défaut au Colombien, qui a déjà terminé deux fois deuxième, mais qui a perdu Gianluca Brambilla au mauvais moment à cause d’une fracture de la clavicule. On a aussi des doutes sur sa préparation, il est peut-être arrive en forme un peu tôt, il a été performant sur Tirreno et en Catalogne, mais depuis il se fait plus discret. Il n’avait pas eu ces résultats ces deux dernières années, lorsqu’il avait brillé sur le Giro. Pour moi, les trois hommes pour le podium seront Contador, Porte et Uran, dans cet ordre. Fabio Aru, pour le podium, je n’y crois pas. Son virus des dernières semaines l’a handicapé, et surtout, il y a un contre-la-montre de 60 kilomètres dans lequel il va perdre. Le tracé est plat, contrairement au contre-la-montre de l’an passé à Barolo. Je pense qu’on peut le comparer à celui de Saltara, d’il y a deux ans.
Même le doublé est possible avec Contador
Gagner le Giro puis le Tour n’est pas complètement impossible, ça dépend de la préparation qu’ils ont programmé avec ses entraîneurs. C’est un doublé que seuls les grands talents peuvent réussir, mais Alberto Contador en est un, il l’a démontré. Alors c’est techniquement faisable, si les deux rendez-vous sont parfaitement programmés. Mais selon moi, pour un coureur qui a dans l’esprit de jouer ses chances sur le Tour, c’est très compliqué d’être au même niveau sur le Giro. Quand vous faites le Tour d’Italie à bloc, il faut du repos, mais en même temps, il ne faut pas perdre sa condition. Tout ça en un seul mois. Pour Contador cette année, c’est donc très difficile de faire un pronostic : il va se retrouver en juillet contre Quintana, Froome et Nibali, qui seront beaucoup plus frais, mais en même temps, c’est un très grand champion. L’année dernière, après sa blessure sur le Tour, personne ne pensait qu’il serait un candidat à la victoire sur la Vuelta… Si on parle d’un coureur normal, je dirais donc que c’est irréalisable. Mais avec Contador, on ne peut rien exclure.
Pellizotti aura le choix
En ce qui nous concerne, nous irons sur le Giro avec l’ambition, comme toujours, d’honorer la course. Franco Pellizotti sera notre leader. Ce serait un succès s’il terminait dans les dix premiers, mais il aura carte blanche, et pourra oublier complètement le classement général s’il le souhaite, pour se concentrer sur les étapes. C’est un coureur très professionnel et expérimenté, j’ai discuté avec lui, et c’est à lui que reviendra la décision. En montagne, on aura aussi le jeune Gianfranco Zilioli, dont on attend qu’il se signale dans les cols. On est un peu dans l’inconnue avec lui, on ne sait pas ce qu’il va pouvoir faire durant ces trois semaines, mais j’espère vraiment qu’il sera une bonne surprise. Enfin on aura aussi des ambitions sur les sprints, avec Appollonio et Gatto, qui joueront chacun leur chance en fonction du parcours. Nous allons donc aborder ce Giro avec une philosophie d’attaquants, même s’il faut être réaliste, car nous savons que dans les sprints par exemple, des coureurs comme Greipel, Matthews ou Viviani nous sont supérieurs.
J’espère que Contador ne sera pas poursuivi par la guigne d’ici la fin juillet, cela permettrait de juger objectivement son niveau et ses résultats. En 2011, le contexte était complètement différent, il avait l’UCI aux trousses à cause de l’affaire du clenbutérol, sortait victorieux – plus maintenant – du Giro le plus ardu du XXIe siècle et jouait de malchance en début de Tour avec notamment deux chutes intervenues assez tôt dans l’épreuve, dont une le jour où Philippe Gilbert s’imposa au mont des Alouettes. Concernant l’équipe managée par Gianni Savio, Franco Pellizotti, leur leader désigné, a vraiment tout ce qu’il faut pour mettre la main sur le maillot de meilleur grimpeur au cours du Giro, en parallèle d’une possible victoire d’étape. Il a maintenant assez de bouteille pour gérer une course de trois semaines et le fait qu’il est dénué de tout forme de pression lui conférera l’avantage de se faire discret avant l’entrée dans la haute montagne. Même s’il peut légitimement prétendre réaliser un bon classement général, je doute que les équipes des grands favoris se fassent du mouron à son propos, par conséquent le Transalpin aura des bons de sortie, surtout après le chrono individuel. De surcroît,… Lire la suite »
Contador va gagner le Giro sans trop de problèmes… On verra, il peut tous ce passer d’ici début juillet. Même si la concurrence annoncer est au rendez-vous ça sera compliquer… Mais on verra bien…
Contador est un très très grand champion, il gagnera sans soucis ce Giro son 3eme dans son palmarès à mes yeux.. J’aime androni et savio, j’adorais le petit rujano, dommage qu’il soit dans une équipe anonyme désormais. Je suis pas tout à fait d’accord avec savio, aru fera 3e, Uran sera bien seul en dernière semaine en montagne vu son équipe. Aru lui va être au top en dernière semaine, et il a une grosse équipe pour l’entourer
On est parti pour voir un gros affrontement entre Aru, Contador et Porte. J’espère que ce sera un duel à couper au couteau entre ces trois-là!
Porte sera avantagé par le clm, mais – peut-être ? – pêchera-t-il en 3e semaine dans la très haute montagne ?
Derrière, On a vu un Uran un peu limite mais qui a géré et qui n’a pas perdu l’espoir d’un podium si jamais l’un des 3 qui ont fini devant hier craque. Van den Broeck a essayé de s’accrocher mais, sans réussite, n’a pas explosé. König devrait rester le meilleur soutien de Porte et un leader de rechange tout à fait crédible. Kreuziger de même pour Contador chez Saxo. Caruso, Geniez et Trofimov sont les mieux partis pour compléter le Top 10. On rajoutera les énigmes Formolo et Chaves à la lutte pour le CG.
Grosse déception chez Movistar pour Intxausti, même Izagirre a fini très loin… De même pour Hesjedal, Kruijswijk et Niemiec qui aura du mal à retrouver le niveau auquel on l’avait redécouvert il y a 2 ans.